Situation économique et financière du Sénégal

La crise sanitaire mondiale a interrompu une tendance de croissance forte (6% en moyenne entre 2014 et 2019, mais seulement 1,5% en 2020) et de progrès en matière de développement au Sénégal. Après la crise du Covid-19, l'économie sénégalaise aura été fortement touchée en 2022 par l'impact liée à la guerre en Ukraine (inflation, ahusse du déficit public liée à la hausse des subventions ...). Les taux de croissance en 2023 et 2024, respectivement 4,1% et 5% en prévision, auront été plus faible que prévu du fait du report des hydrocarbures et des atermoiements politiques. La stabilité retrouvée ainsi que le début de l'exploitation du pétrode et du gaz donne néanmoins des perspectives favorables à moyen terme pour le Sénégal.

Conjoncture économique

Sous l’effet des différents chocs exogènes (Covid-19, agression russe en Ukraine), l’activité économique sénégalaise s’est dégradée ces dernières années. Après la reprise en 2021 avec une croissance à 6,5% à la suite de la pandémie de Covid-19 (+1,3% en 2020), la croissance a connu un ralentissement plus marqué que prévu en 2022 à 4%. En 2023, la croissance n’a atteint que 4,1% au regard du contexte géopolitique tendu (guerre en Ukraine, situation sécuritaire de la sous-région), des tensions socio-politiques locales et en lien avec le report du début de production des hydrocarbures, projeté initialement à fin 2023. Pour 2024, la croissance devrait s'établir à 4,5% (contre 8,3% projetés initialement) reflétant l’activité économique plus faible que prévue au T1 du fait des incertitudes politiques liées au report de l’élection présidentielle et du nouveau report du démarrage de la production de gaz à décembre 2024. La croissance pourrait atteindre 8,8% en 2025. L’inflation, ressortie à 5,9% en 2023 (après un niveau record en 2022 à 9,7%), s'est nettement réduite en 2024, en lien avec politique monétaire restrictive, à 1,5% .

Finances et dette publique

Les fortes tensions budgétaires liées aux mesures d’atténuation des différentes crises externes ont aggravé le déficit public ces dernières années. Un audit mené par l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur la situation des finances publiques lors du dernier mandat du Président Macky Sall, entre 2019 et 2023, a révélé des niveaux de dette publique et de déficit budgétaire plus élevés que supposé. Le déficit budgétaire annoncé à 5,5% du PIB en moyenne sur la période 2019-2023 aurait atteint en moyenne 10,4% du PIB, soit près du double. L’objectif d’un retour à la norme communautaire de 3% est reporté à 2027. A fin 2023, la seule dette de l’administration centrale (hors acteurs et opérateurs publics) serait de 83,7% du PIB (à 15 700 Mds FCFA, soit 24 Mds€) contre 73,6% annoncés (13 800 Mds FCFA, soit 21 Mds€).

Le déficit élevé du compte courant devrait se réduire en 2025 grâce au démarrage de la production d'hydrocarbures et les efforts d'assainissement budgétaire. En 2024, les prévisions de déficit sont revues à la hausse par le FMI à 12,7% (contre 3,9% prévu initialement). .

La dette publique sénégalaise a fortement augmenté depuis 2019 atteignant 80% du PIB en 2023. Pour 2024, les prévisions pourraient être revues à la hausse en lien avec celle du déficit et la forte mobilisation externe (eurobonds, recours au marché régional). La dernière analyse de soutenabilité de la dette par le FMI projette un risque de passage en surendettement élevé (contre modéré actuellement) compte tenu de l'absence de marge de manœuvre.

  

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