SIERRA LEONE
SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
Croissance économique et développement
La Sierra Leone est connue mondialement pour être un important producteur de minerais, au premier rang desquels le minerai de fer, les diamants, le rutile et l’or. Ce secteur, dont la réglementation a été révisée fin 2021, constitue un second chantier prioritaire. Entre 2014 et 2016, le pays a fait face à deux chocs : (i) la forte baisse du prix des minerais de fer, principale industrie du pays et (ii) l’épidémie d’Ebola, qui ont fortement impacté les équilibres budgétaire et extérieur du pays. La contraction de 50% de la production de minerai de fer a participé à la contraction de l’économie de plus de 20% en 2015.
Après 5,7% en 2023, la croissance devrait ralentir en 2024 à 4%. Elle rebondirait dès 2025 à 4,5%, puis se maintiendrait autour de 4,7% sur le moyen terme, à mesure que l’économie se stabilise et grâce au dynamisme des secteurs minier et agricole.
Le durcissement de la politique monétaire a permis de réduire l’inflation. Le taux directeur de la Banque centrale a connu plusieurs augmentations graduelles et se situe en octobre 2024 à 24,75%, contre 18,25% à fin 2022. La politique monétaire restrictive, couplée à la consolidation budgétaire ainsi que la relative stabilité de la monnaie nationale en 2024 ont contribué à réduire à l’inflation qui a atteint 20,2 % en glissement annuel (g.a) en octobre 2024, contre 55% en octobre 2023.
Par ailleurs, le pays enregistre des indicateurs socio-économiques parmi les plus faibles au monde : ce PMA d’environ 8 M d’habitants se hisse au 184ème rang sur 193 pays du classement IDH du PNUD en 2023 (sorti en 2024). Le pays enregistre une croissance démographique de près de 2,2%, un taux de fertilité de près de 4 enfants par femme et une forte insécurité alimentaire. La population sierra léonaise est également jeune (près de 40% de la population a moins de 15 ans et près de 75% moins de 35 ans) et majoritairement rurale (57% de la population vit en milieu rural). Enfin, plus de 95% des emplois se situent dans le secteur informel.
A noter le rebasage des comptes nationaux qui a réévalué fortement à la hausse le PIB nominal, précisément de +74% celui de l’année 2022.
Finances publiques
Le déficit budgétaire s’est établi à 5% du PIB en 2023 et est projeté à 2,9% en 2024. La réduction du déficit budgétaire s’expliquerait principalement par (i) la forte augmentation du dénominateur qu’est le PIB nominal en valeur (+29,3% en 2024, en raison de la volatilité de la monnaie) ; (ii) des efforts de mobilisation de recettes domestiques et (iii) une relative baisse des dépenses totales. L’amélioration des recettes serait principalement portée par de nouvelles mesures fiscales (dont la révision du mécanisme de fixation des prix du carburant), des recettes ponctuelles et le renforcement des contrôles fiscaux. En 2025, le déficit budgétaire est projeté à 3,6% du PIB.
Dette publique
Avec le rebasage du PIB, la dette publique est estimée désormais à 49,2% du PIB en 2023, contre près de 90 % du PIB auparavant. Du fait de la consolidation budgétaire, couplée à une forte hausse du PIB en valeur, elle devrait baisser dès 2024, à 42,8% du PIB, et converger vers 40% du PIB en 2027. La dette extérieure représente 68,4% de la dette totale en 2023 et est en grande partie détenue par le FMI et la Banque mondiale (23,5% de la dette extérieure chacun). Quant à la dette intérieure (31,6% de la dette totale), elle est quasi exclusivement constituée par les titres publics (99% de la dette intérieure).
La Sierra Leone demeure en catégorie de risque de surendettement élevé (global et externe), la soutenabilité de la dette étant basée sur la réalisation effective de la consolidation budgétaire prévue ainsi qu’un recours continu aux dons et aux financements concessionnels .