Relations économique bilatérales entre le Rwanda et la France

Les relations économiques entre la France et le Rwanda restent encore modestes, mais présentent des signes d’évolution encourageants. En 2024, les échanges commerciaux se sont élevés à 37,3 M EUR. Si ce chiffre marque une baisse par rapport à 2023 (-13,5 %), la France continue de dégager un excédent commercial, lié à la différence de valeur ajoutée des produits échangés entre les deux pays. Le Rwanda figure au 151e rang des clients de la France dans le monde et au 10e rang au sein de la région AEOI. Bien que les investissements directs français restent limités, le nombre d’entreprises françaises implantées à Kigali a doublé depuis 2021, couvrant des secteurs diversifiés tels que la logistique, l’hôtellerie, le numérique et les médias.

Échanges commerciaux 

Les échanges commerciaux entre la France et le Rwanda restent limités (37,3 M EUR en 2024), et se composent essentiellement d’exportation françaises. Ces faibles volumes s’expliquent par (i) l’étroitesse du marché ; (ii) la faible diversification de la structure d’exportation rwandaise, basée sur des produits à faible valeur ajoutée ; (ii) la faible pénétration des produits français hors des centres urbains, la demande locale étant plutôt axée sur les produits bon marché. Les échanges commerciaux sont en forte baisse par rapport à 2023 (-13,5 %).

La France enregistre un excédent commercial structurel avec le Rwanda (28,7 M EUR en 2024), en baisse par rapport à 2023 (-8,7 %). Cet excédent s’explique principalement par la différence de valeur ajoutée des appareils d’exportations entre nos deux pays : là où la France exporte des produits à forte valeur ajoutée, les exportations rwandaises sont principalement composées de produits agricoles, à faible valeur ajoutée.

Les exportations françaises vers le Rwanda (33,0 M EUR) ont diminué en 2024 (-11,5 % par rapport à 2023). Le Rwanda reste un client marginal pour la France, représentant moins de 0,01 % des exportations françaises mondiales, et 0,3 % de celles vers l’Afrique Subsaharienne, faisant du Rwanda le 151e client mondial de la France, 30e sur le continent et le 10e en Afrique de l’Est et Océan Indien (AEOI). La baisse des exportations vers le Rwanda en 2024 s’explique principalement par le repli des exportations d’équipements mécaniques, électriques et électroniques, ainsi que des produits manufacturés divers. Les exportations reposent sur cinq secteurs principaux, qui comptent pour 98 % des exportations françaises vers le Rwanda.

  • Les produits des industries agroalimentaires – principalement des légumes et du café - (41,4 % du total), en hausse de +37,5 % par rapport à 2023,
  • Les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (21,2 %), en baisse de -28,2 %,
  • Les produits pharmaceutiques (18,7 %), en hausse de +11,8 %,
  • Les produits manufacturés divers (10,0 %), en baisse de -65,6 %,
  • Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (6,4 %), en hausse de +13,7 %.

Les importations françaises depuis le Rwanda sont très faibles (4,3 M EUR) et ont diminué en 2024 (-26,2 % par rapport à 2023). Ce recul s’explique principalement par la diminution des achats français de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (91,4 % du total), en baisse de -17,8 %, et, dans une moindre mesure, par celle des importations de textiles, habillement, cuir et chaussures (2,9 %), en baisse de -78,5 %. Le Rwanda reste également un fournisseur marginal pour la France : 173e fournisseur mondial ; 41e en Afrique Subsaharienne et 11e en AEOI, avec des importations françaises concentrées sur des produits à faible valeur ajoutée.

 

IDE et présence française 

Les investissements étrangers (IDE) au Rwanda restent limités mais ceux-ci sont attendus en nette hausse dans les prochaines années. En 2024, le Rwanda a reçu 819 M USD d’IDE (soit 3,7 % du PIB), en hausse de +14,3 % par rapport à 2023. Le stock d’IDE s’est élevé à 4 270 M USD en 2024 (29,8 % du PIB). Les investissements étrangers sont majoritairement dirigés vers le secteur financier et le secteur manufacturier, principalement en provenance de Maurice (27,4 % du stock total d’IDE), suivi du Kenya (9,3 %) et des États-Unis (5,3 %). Les IDE devraient augmenter dans les prochaines années avec la construction du nouvel aéroport international (aéroport de Bugesera). Le stock d’IDE français reste relativement faible (7 M EUR en 2023, soit 0,2 % du stock total).

La présence économique française au Rwanda se renforce, avec 45 entreprises implantées en 2024, plus du double par rapport à 2021. Elle couvre plusieurs secteurs comme la logistique, l’hôtellerie, le numérique, les médias et l’ingénierie. Ce dynamisme s’accompagne d’un renforcement de l’écosystème français, avec la création d’un club d’affaires en 2021 et d’un comité des CCEF en 2022.

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