Relations économiques France – Russie

La France bénéficie d’une position économique ancienne et stratégique en Russie : 6ème fournisseur (part de marché de 3,5 %), 2ème pourvoyeur de flux d’IDE hors zones à fiscalité attractive, 2ème stock d’IDE dans le pays et 1er employeur étranger. Des partenariats stratégiques ont été établis de longue date (énergie, aéronautique, nucléaire, spatial) et de nouveaux secteurs de coopération porteurs d’opportunités pour les entreprises françaises émergent (transition énergétique, villes intelligentes et nouvelles mobilités, innovation, santé).

En 2020, la France a nettement réduit son déficit commercial vis-à-vis de la Russie et a maintenu sa part de marché à l’exportation dans un contexte de crise  

  • La France a un déficit commercial structurel vis-à-vis de la Russie (graphique 1), notamment du fait du poids des hydrocarbures dans nos échanges, mais ce déficit s’est largement réduit en 2020, à - 566 M EUR contre -3,1 Md EUR en 2019.

Graphique 1: Échanges de biens entre la Frce et la Russie

échanges extérieurs FR-RU

  • D’un côté, l’on a observé en 2020 une franche baisse des importations françaises en provenance de Russie (-34,5% sur un an, à 5,7 Mds EUR), en lien essentiellement avec la baisse de nos achats de produits des industries extractives (-55,5%) et produits pétroliers raffinés (-15,5%), qui représentent 77,1% du total (voir tableau 1). La baisse des achats énergétiques découle d’un effet volume lié à la récession en France conjugué à un effet valeur associé à la baisse des cours pétroliers moyens. En 2020, la Russie est le 17ème fournisseur de la France et la France est le 18ème client de la Russie, absorbant 1,5% de ses exportations.

Tableau 1. Principaux produits importés depuis la Russie en 2020

Produits importés depuis la Russie

Evolution en glissement annuel.

Part dans les importations totales

Produits pétroliers raffinés et coke

-15,5%

45%

Hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives

-55,5%

32,1%

Produits chimiques, parfums et cosmétiques

20%

7,3%

Produits métallurgiques et métalliques

-36,9%

6%

Matériels de transport

-62,1%

1,5%

  • D’un autre, les exportations françaises vers la Russie ont diminué de 8% en 2020 (à 5,2 Md EUR) après avoir progressé de 5,4% en 2019 par rapport à 2018. Ce recul s’explique notamment par la forte contraction des exportations de produits pharmaceutiques (-37,8%) et des produits chimiques, parfums et cosmétiques (-7,6%), ces deux postes représentant 29,4% du total des exportations (voir tableau 2). Les exportations de produits métallurgiques et métalliques ont également enregistré une baisse significative (-37,3%). Les ventes de matériels de transport, premier poste à l’exportation (24,3% en 2020), ont progressé de 0,5%, ainsi que celles de produits informatiques, électroniques et optiques (+1,5%). On note également que les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (3,1% de nos exportations) sont en hausse de 21,2%. En 2020, la Russie est le 15ème marché de la France (7ème hors UE).

Tableau 2. Principaux produits exportés vers la Russie en 2019

Produits exportés vers la Russie 

Evolution en glissement annuel

Part dans les exportations totales

Matériels de transport

0,5%

24,3%

Produits chimiques, parfums et cosmétiques

-7,6%

21,4%

Machines industrielles et agricoles, machines diverses

0,8%

10,7%

Produits pharmaceutiques

-37,8%

8%

Produits informatiques, électroniques et optiques

1,5%

7,2%

  • La part de marché de la France en Russie est à peu près stable depuis l’entrée en vigueur des différents trains de sanctions américaines et européennes et s’est maintenue entre 2019 et 2020. Elle ressort à 3,5% en 2020 (stable par rapport à 2019) contre 3,7% en 2014. Sur plus longue période, elle est en recul puisqu’elle atteignait 4,7% en 2009 (graphique 2). La France est le 6ème fournisseur de la Russie et son 3ème fournisseur européen.

Graphique 2 : Parts de marché de la France en Russie et de ses principaux concurrents (%)

parts de marché 

Les investissements français se maintiennent à haut niveau malgré un climat des affaires dégradé et la crise de 2020

  • Avec plus de 500 filiales françaises implantées dans des domaines variés (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger en Russie (160 000 salariés).   Présentes dans des domaines variés, les entreprises françaises sont particulièrement bien implantées dans l’agroalimentaire, la finance, la distribution, l’énergie, l’automobile, la construction / services urbains, les transports, l’aéronautique-spatial et la pharmacie.
  • Les investissements directs étrangers français (IDE) en Russie se maintiennent à haut niveau essentiellement sous l’impulsion du Groupe Total (Yamal LNG, Arctic LNG 2), des réinvestissements des filiales présentes dans le pays et des investissements industriels des sociétés du secteur agroalimentaire, liés à la mise en place du contre-embargo. Hors zones à fiscalité attractive, la France était au 1er octobre 2020 le 2ème investisseur étranger en stock (16,8 Md USD) après le Royaume-Uni (27,7 Md USD) et devant l’Allemagne (16,6 Md USD) et le 2ème investisseur étranger en flux (1,1 Md USD) derrière le Royaume-Uni (5,2 Md USD) au cours des trois premiers trimestres 2020.
  • La Russie investit peu en France. Le flux d’IDE russes en France s’est élevé au cours des trois premiers trimestres 2020 à -4 M USD (ventes d’actifs détenus en France par des résidents russes), contre un flux de 132 M USD sur la même période de l’année 2019. Selon les statistiques russes, hors centres financiers offshore, la France occupait la 9ème position des IDE russes avec un stock estimé à 3,05 Md USD au 1er octobre 2020. Une trentaine de sociétés russes sont établies en France, employant environ 3 500 personnes essentiellement concentrées chez le principal investisseur RZhD qui a racheté GEFCO (transport et logistique) en 2012.

Une présence française structurée : partenariats stratégiques et coopérations

  • Le changement de modèle économique dans lequel la Russie s’est engagée, sous la contrainte des sanctions et par nécessité de diversification, peut offrir des opportunités à nos entreprises, pour autant qu’il puisse ouvrir la voie à une coopération mutuellement bénéfique dans des chaînes de valeur intégrées. La France doit donc poursuivre une approche pragmatique de l’intensification du dialogue économique avec la Russie dans un contexte politique qui demeure contraint.
  • La dynamique des partenariats stratégiques entre grands groupes structure notre relation économique et doit continuer de bénéficier d’un soutien actif, au travers de coopérations emblématiques dans les secteurs de l’énergie (nucléaire), de l’aéronautique et du spatial, de l’agroalimentaire, de l’automobile et de la pharmacie. 
  • Ces partenariats s’adaptent également aux évolutions du monde actuel et de nombreuses coopérations sectorielles innovantes entre la France et la Russie émergent, dans l’industrie 4.0, le numérique, la finance verte, l’accompagnement dans la transition écologique de la Russie, le tourisme, la santé, les villes intelligentes et les transports. Elles font l’objet d’un accompagnement et un soutien public appuyé dans le cadre du CEFIC, Conseil franco-russe économique, financier, industriel et commercial, et de ses groupes de travail.

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