SERBIE
Les IDE et la présence française en Serbie
Les flux d’IDE en Serbie sont en constante progression depuis 2012, passant de 753 M EUR en 2012 à 3,63 Mds EUR en 2021 (en hausse de +23% par rapport à 2020, où ils avaient connu un net recul en lien avec la crise COVID-19). Sur la période 2010-2021, les principaux investisseurs en Serbie sont les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne, la Russie, le Luxembourg, la Chine, la Suisse et la France ; ces huit pays représentant deux tiers du stock investi depuis 2010. Pour la France, l’année 2021 marque une nette reprise des flux d’IDE vers la Serbie, qui avaient reculé en 2020 après une forte progression en 2018 (importants contrats de concession de Vinci Airports et Suez à Belgrade). A noter le départ, en 2021 du Crédit Agricole, qui se reflétera dans les chiffres de 2022. Les principaux investisseurs français sont Vinci, Suez, Schneider Electric, Michelin, Crédit Agricole, Tarkett, Savencia, Atos et Lactalis.
1. Les flux d’IDE en Serbie, en progression constante depuis 2012, atteignent un niveau record en 2021 après un ralentissement en 2020.
Les flux d’IDE connaissent une tendance positive engagée depuis plusieurs années. Ainsi, selon la Banque centrale de Serbie (NBS), les flux d’IDE étaient passés de 753 M EUR en 2012 à 3,55 Mds EUR en 2019. Ils avaient fortement augmenté sur les dernières années du fait de la réalisation de grands projets, notamment en 2018 avec la concession à Vinci Airports de l’aéroport de Belgrade. Sous l’effet de la crise liée à la COVID-19, les flux d’IDE ont diminué de 17% en 2020 par rapport à 2019 (pour la première fois depuis 2014), mais sont restés stables en part de PIB (6,3%). Les flux d’IDE ont connu une nette reprise de +23% en 2021 et atteignent 3,63 Mds EUR (6,8% du PIB), soit leur plus haut niveau depuis le début des années 2000.
En termes de stocks, sur la période 2010-2021, les premiers investisseurs en Serbie sont les Pays-Bas (17,9% du total), suivis par l’Autriche (9,7%), l’Allemagne (8,6%) et la Russie (7,9%). Les principaux investisseurs étrangers en Serbie sont le groupe de télécommunication norvégien Telenor (acquis par le groupe tchèque PFF en 2018), le constructeur automobile italien Fiat (neuvième exportateur du pays), le groupe gazier russe Gazprom, le groupe sidérurgique chinois HBIS (premier exportateur du pays), le groupe minier chinois Zijin (détenteur de Serbia Zijin Bor Copper et de Serbia Zijin Mining, respectivement second et cinquième exportateurs du pays), les entreprises françaises Vinci et Michelin (quatrième exportateur du pays), les entreprises américaines Microsoft et Coca-Cola et les groupes allemands Bosch et Siemens.
2. La France est le 15ème investisseur en Serbie en 2021, le 8ème sur la période 2010-2021.
En 2021, la France est le 15ème investisseur en termes de flux (60,5 M EUR, soit environ 2% du total, un chiffre en hausse de +44% par rapport à 2020). Elle gagne ainsi une place au classement, derrière les Pays-Bas[1] (692,7 M EUR), la Chine (569,4 M EUR), la Suisse (529,4 M EUR) et l’Allemagne (429,1 M EUR) essentiellement.
A noter qu’en 2018 la France était le premier investisseur en termes de flux (716,8 M EUR, 23% du total) grâce à l’investissement de Vinci Airports. L’année 2019 avait ensuite été marquée par l’investissement de Suez dans la concession de traitement des déchets de Vinca à Belgrade, mais aussi par le départ de Serbie de la Société Générale. La période 2022-2023 sera aussi marquée par le départ de Serbie de Crédit Agricole[2].
Selon la NBS, sur la période 2010-2021, la France se situe au 8ème rang des investisseurs en Serbie avec un stock d’environ 1,3 Md EUR, juste devant Hong-Kong (1,1 Md EUR) et derrière la Suisse (1,7 Md EUR)[3].
Plus de 100 d’entreprises françaises sont présentes en Serbie, employant près de 17 000 salariés (INSEE, enquête OFATS, 2019). Les sociétés françaises sont bien représentées dans le secteur de l’équipement automobile avec ces dernières années l’inauguration d’une nouvelle usine d’Hutchinson, l’extension des implantations de Michelin, Le Bélier et Novares et l’investissement de Mecafor. Les principaux investisseurs français en Serbie sont Michelin, Vinci Airports, Suez, Schneider Electric, le Crédit Agricole, Tarkett, Savencia, Atos et Lactalis.
[1] A noter que les investissements de l’entreprise chinoise Linglong à Zrenjanin (800M EUR sur plusieurs années) transitent par les Pays-Bas.
[2] Raiffeisen Banka a annoncé, le 1er avril 2022, l’acquisition effective de 100% des parts de Crédit Agricole Srbija. La fusion entre les deux entités est prévue pour la fin du T2 2023.
[3] D’après les données de la Banque de France, les flux nets d’IDE français en Serbie en 2020 ont été de 14M€ (soit à un niveau équivalent à 2015) et le stock d’IDE s’élève à 478M€.
3. Le climat des affaires s’améliore progressivement
Membre de l’ALECE (Accord de Libre-Echange Centre Européen), la Serbie a également conclu des accords de libre-échange avec la Russie (2000), la Biélorussie (2009), l’AELE (2009), la Turquie (2009, étendu en 2018 pour faciliter les échanges de textile et biens alimentaires notamment) et le Kazakhstan (2010). Les relations commerciales avec l’Union européenne sont régulées dans le cadre de l’ASA entré en vigueur en septembre 2013 (précédé d’un accord intérimaire sur le commerce dès 2010). Un nouvel accord de libre-échange a été signé en octobre 2019 avec l’Union économique eurasiatique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Arménie et Kirghizistan). Par ailleurs, un accord de libre-échange entre la Serbie et la Chine devrait être signé d’ici fin 2022.
Dans le rapport de la Banque mondiale Doing Business 2020[1], la Serbie se classe 44ème (sur 190 pays),. Le rapport avait relevé des améliorations relatives aux permis de construire, au raccordement à l’électricité, à la protection des actionnaires minoritaires, au recouvrement des impôts et taxes et au traitement des insolvabilités. Le principal frein concernait les démarches de création d’entreprises.
En 2020, la Serbie est passée du groupe 5 au 4 en février 2020, dans la classification risque-pays OCDE. En 2021, la Serbie est notée de la manière suivante par les principales agences de notation : S&P (BB+), Fitch (BB+), Moody’s (Ba2) avec perspectives stables.
[1] Classement cependant abandonné en 2021 en raison de données tronquées fournies par les offices des statistiques de pays concernés.
ANNEXES
Origine des stocks sur la période 2010-2021 (source : NBS)
PAYS |
IDE NETS 2010 - 2021 (M EUR) |
Pays-Bas |
4852,5 |
Autriche |
2630,7 |
Allemagne |
2325,6 |
Russie |
2133,8 |
Luxembourg |
1868,5 |
Chine |
1717,4 |
Suisse |
1691,4 |
France |
1312,5 |
Hong-Kong |
1084,4 |
Hongrie |
1004,3 |
Italie |
991,5 |
Royaume-Uni |
851,8 |
Slovénie |
792,8 |
Emirats Arabes Unis |
695,1 |
Etats-Unis |
687,5 |
Chypre |
547,0 |
Danemark |
408,3 |
Croatie |
279,7 |
Bulgarie |
258,4 |
République tchèque |
253,1 |
Origine des flux d’IDE entrants en 2021 (source : NBS)
PAYS |
IDE NETS 2021 (M EUR) |
Pays-Bas |
692,7 |
Chine |
569,4 |
Suisse |
529,4 |
Allemagne |
429,1 |
Royaume-Uni |
337,3 |
Hong-Kong |
205,0 |
Autriche |
148,8 |
Chypre |
139,3 |
Hongrie |
139,0 |
Etats-Unis |
116,8 |
Slovénie |
112,2 |
Japon |
108,7 |
Croatie |
64,5 |
Bulgarie |
61,4 |
France |
60,5 |
Turquie |
49,3 |
Moldavie |
34,0 |
Belgique |
28,2 |
Italie |
22,8 |
Slovaquie |
22,7 |
Flux d’IDE entrants en 2021 par secteur (source : NBS)
SECTEUR |
VALEUR (M EUR) |
% IDE ENTRANTS |
Industrie |
1464,2 |
38% |
Construction |
777,1 |
20% |
Transport et stockage |
473,6 |
12% |
Secteur minier |
276,0 |
7% |
Immobilier |
142,7 |
4% |
Activités scientifiques |
107,2 |
3% |
Finance et assurance |
104,9 |
3% |
Commerce de gros et de détail |
103,5 |
3% |
Gestion de l’eau et des déchets |
91,8 |
2% |
Administration et services support |
74,8 |
2% |
Information et communication |
74,1 |
2% |
Non alloué |
54,5 |
1% |
Electricité et gaz |
52,0 |
1% |
Agriculture |
42,1 |
1% |
Autres |
24,6 |
1% |
Total des flux d’IDE entrants sur 2010-2021 (source : NBS)