Relations économiques bilatérales avec la Roumanie

 

3ème client, 3ème investisseur étranger et 7ème fournisseur du pays, la France constitue toujours un partenaire économique important, tant sur le plan commercial que pour les investissements. Les échanges commerciaux bilatéraux se sont établis à 8,6 Mds EUR en 2021, en progression de +15,4 % sur un an, et sont portés par l’importante présence française dans le pays (4.150 entreprises). Mais notre balance commerciale bilatérale est redevenue sensiblement déficitaire.

1.     Les échanges commerciaux progressent bien que nos parts de marché s'effritent

La France constitue un partenaire commercial de premier rang pour la Roumanie, puisqu’elle est son 3ème client (6,4 % du total des exportations roumaines) derrière l’Allemagne (20,5 %) et l’Italie (10,5 %) et son 7ème fournisseur (4,2 % du total des importations roumaines) derrière l’Allemagne (20,1 %), l’Italie (8,9 %), la Hongrie (6,9 %), la Chine (6,3 %), la Pologne (6,2 %) et la Turquie (4,5 %). Le commerce entre la France et la Roumanie est tiré par les échanges intra-groupes, en raison de la densité de filiales françaises présentes localement.

Les échanges commerciaux bilatéraux progressent de +15,4 % sur l’année 2021. Le commerce entre la France et la Roumanie s’est établi à 8,6 Mds EUR en 2021, à un niveau semblable à celui de 2019. Toutefois, l’influence commerciale de la France dans le pays tend à se restreindre avec l’intensité concurrentielle des pays émergents (Chine, Turquie) et des PECO (Pologne, Hongrie, République Tchèque) qui bénéficient d’un avantage coût-logistique. Nos parts de marché dans les importations roumaines ont reculé de -0,4 pp sur un an et de -1,2 pp sur cinq ans. Sur l’année 2021, les exportations françaises ont été tirées par les produits métallurgiques et métalliques (+25,9 %) et les produits chimiques (+14,4 %), mais pénalisées par les produits pharmaceutiques (-14,4 %). Les importations en provenance de Roumanie ont été tirées par les produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers (+36,9 %) et par les produits manufacturés divers (+30,3 %). La part du marché français pour les exportations roumaines a diminué de -0,3 pp sur un an et de -0,9 pp sur cinq ans. Les échanges de produits des industries agroalimentaires ont fortement progressé sur l’année, que ce soit au niveau des importations (+25,7 %) que des exportations (+26,4 %).

Les importations françaises sont dominées par les matériels de transport alors que les exportations se concentrent sur les produits industriels. La France importe de Roumanie en premier lieu des matériels de transport (33,6 % du total des importations) et des machines, appareils et équipements (26,4 %). Dans une moindre mesure, les importations françaises sont constituées de produits manufacturés divers (8,7 %), de textiles et chaussures (8,1 %), de produits en caoutchouc, plastiques et minéraux (7,4 %) et de produits agroalimentaires (7,1 %). Les exportations françaises sont plus diversifiées, mais sont en premier lieu dominées par les machines, appareils et équipements (29,3 % du total des exportations). Suivent ensuite les exportations de matériels de transport (16,2 %), les produits chimiques, parfums et cosmétiques (13,7 %), les produits métallurgiques et métalliques (10,6 %), les produits agroalimentaires (8,5 %), les produits en caoutchouc, plastiques et minéraux (6,4 %), les produits pharmaceutiques (6,0 %) et les produits textiles (5,7 %).

Le solde commercial avec la Roumanie est redevenu déficitaire, de -300 M EUR (contre +30 M EUR en 2020), du fait d’une progression moins importante des exportations françaises (+11,0 %) que des importations françaises (+19,9 %). Si des excédents commerciaux se matérialisent sur les produits chimiques, parfums et cosmétiques (+510 M EUR), les produits métallurgiques et métalliques (+260 M EUR) et les produits pharmaceutiques (+230 M EUR), la France accuse un déficit conséquent sur les matériels de transport (-810 M EUR).

2.    La France est le 3ème investisseur étranger, bénéficiant d'une présence d'entreprises françaises dense, diversifiée et répartie sur tout le territoire roumain                                         

Représentant 9,6 % du stock d’IDE en Roumanie, la France est le troisième plus grand investisseur « ultime »[1]. Sur les 90,8 Mds EUR du stock d’IDE entrants en Roumanie en 2020, la France détenait 8,7 Mds EUR. Elle se situe derrière l’Allemagne (15,2 %), l’Autriche (11,2 %) mais devant l’Italie (8,3 %), les Etats-Unis (6,8 %). Les IDE français sont concentrés dans l’industrie (43 % du total), le commerce de gros et de détail (18 %), les TIC (8 %) et la construction et activités immobilières (5%).

La France était en 2020 la 6ème destination des IDE sortants de la Roumanie, avec un stock d’IDE de 109 M€ (4,5 % du total), derrière Chypre (20,2 % du total), l’Italie (12,1 %), la Moldavie (11,7 %), la Bulgarie (6,9 %) et la Serbie (4,8 %).

Les entreprises françaises jouent un rôle économique et social important dans le pays. La quasi-totalité des entreprises du CAC 40 (36 sur 40) sont présentes sur le marché roumain et sont souvent leaders ou co-leaders de leurs secteurs. La présence française est également articulée autour d’un tissu diversifié de PME et d’entreprises créées par des français. Au total, près 4.150 entreprises[2] à capitaux majoritairement français sont recensées, employant directement plus de 125.000 personnes et cumulant un CA de 18 Mds EUR, soit 8 % du PIB.

La présence française est dominée par l’industrie manufacturière et par la distribution. Sur le marché automobile, le constructeur Renault-Dacia est une institution locale et emploie directement près de 18.000 personnes, autour duquel sont présents plusieurs fournisseurs de grande envergure, dont Michelin (4.500 employés), Hella (4.500 employés), Faurecia (2.400 employés), Valéo (1.500 employés), Hutchinson (1.000 employés), ou encore Akwel (700 employés). Egalement dans l’industrie, les groupes Saint-Gobain, Airbus, Thalès et Air Liquide jouent un rôle important sur leur marché. Dans le secteur de l’énergie, le groupe Engie est le plus grand distributeur de gaz sur le marché local avec près de 2 M de clients résidentiels. Avec près de 11 M de clients, le groupe Orange est le premier opérateur mobile en Roumanie et a récemment renforcé sa présence par un investissement important. La filiale roumaine du groupe Carrefour est le troisième plus grand distributeur en termes de chiffres d’affaires, mais les groupes Auchan, Cora et Leroy-Merlin sont également des acteurs influents sur leurs marchés respectifs. Dans le secteur bancaire, BRD (groupe Société Générale) est la troisième banque commerciale du pays en termes d’actifs tandis que Groupama occupe une place importante dans le secteur des assurances.


[1] La Banque Centrale de Roumanie distingue i) les pays de provenance immédiate des IDE ; ii) des pays de résidence des investisseurs ultimes. Cette distinction est essentielle pour faire apparaitre l’importance réelle des différents pays d’origine des IDE : en l’occurrence l’Allemagne est le 1er investisseur (et non plus le 3ème), la France le 3ème investisseur (et non plus le 6ème), les Etats-Unis, le 5ème (et non plus le 15ème).

[2] D’après la Chambre de commerce et d’industrie roumaine (CCIR), 9.850 entreprises à capitaux français sont présentes en Roumanie.



[1] Il s’agit d’une classification par origine d’investisseur ultime. Par origine intermédiaire, la France se classe 5ème plus grand investisseur étranger avec une part de marché de 6,2 %.

[2] D’après la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie roumaine), 9.850 entreprises à capitaux français sont présentes en Roumanie.

 

 

 
Publié le