ROUMANIE
Relations économiques bilatérales avec la Roumanie
4ème client, 3ème investisseur étranger et 9ème fournisseur de la Roumanie, la France constitue toujours un partenaire économique important. Les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de +23,0 % en 2022, pour atteindre 10,7 Mds EUR, et sont portés par l’importante présence française dans le pays (4.150 entreprises). Cependant, notre balance commerciale bilatérale s’est fortement détériorée et demeure sensiblement déficitaire, alors que nos parts de marché continuent de reculer.
1. Les échanges commerciaux progressent, bien que nos parts de marché s’effritent
La France est un partenaire commercial de premier rang de la Roumanie, puisqu’elle est son 4ème client (6,0 % du total des exportations roumaines) derrière l’Allemagne (19,8 %), l’Italie (10,1 %) et la Hongrie (7,4 %) et son 9ème fournisseur (3,9 % du total des importations roumaines) derrière l’Allemagne (17,8 %), l’Italie (8,2 %), la Bulgarie (7,0 %), la Hongrie (6,5 %), la Pologne (5,9 %), la Chine (5,9 %), la Turquie (4,8 %) et les Pays-Bas (4,0 %). Le commerce entre la France et la Roumanie est tiré par les échanges intra-groupes, en raison de la densité de filiales françaises présentes localement.
Les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de +23,0 % en 2022, mais la position de la France est en recul. Le commerce entre la France et la Roumanie a atteint 10,7 Mds EUR en 2022 et a dépassé son niveau d’avant crise. Toutefois, l’influence commerciale de la France dans le pays tend à se restreindre avec l’intensité concurrentielle des pays émergents (Chine, Turquie) et des PECO (Pologne, Hongrie, Bulgarie), qui bénéficient d’un avantage coût-logistique. Notre part de marché dans les importations roumaines a reculé de -0,4 pp en un an et de -1,4 pp en cinq ans. Par ailleurs, la part du marché français pour les exportations roumaines a diminué de -0,4 pp en un an et de -0,8 pp en cinq ans. En 2022, les exportations françaises ont été portées par l’énergie (+59,4 %) et les produits métallurgiques (+20,8 %), principalement en raison d’un effet-prix positif émanant de la forte hausse des cours des matières premières. Les importations en provenance de Roumanie ont été tirées par le matériel de transport (+55,4 %). Le secteur a notamment profité de la production record des usines automobiles roumaines et de la bonne orientation des ventes de véhicules Dacia en France. Les échanges de produits agroalimentaires ont fortement progressé sur l’année, tant les importations (+26,2 %) que les exportations (+41,0 %).
Les importations françaises sont dominées par les matériels de transport alors que les exportations se concentrent sur les produits industriels. La France importe de Roumanie en premier lieu des matériels de transport (40,0 % du total des importations) et des machines, appareils et équipements (22,5 %). Dans une moindre mesure, les importations françaises sont constituées de produits agroalimentaires (7,1 %), de textiles et chaussures (7,2 %), de produits en caoutchouc et plastiques (6,9 %) et de produits manufacturés divers (6,8 %). Les exportations françaises, bien que davantage diversifiées, sont en premier lieu dominées par les machines, appareils et équipements (28,4 % du total des exportations). Suivent ensuite les exportations de matériels de transport (16,0 %), les produits chimiques et cosmétiques (13,8 %), les produits métallurgiques et métalliques (10,9 %), les produits agroalimentaires (9,2 %), les produits en caoutchouc et plastiques (6,2 %), les produits pharmaceutiques (5,9 %) et les produits textiles (5,9 %).
Le déficit commercial français a triplé en 2022. Redevenu déficitaire en 2021, le solde commercial français s’est largement détérioré au cours de l’année écoulée. Le déficit commercial bilatéral a triplé en un an, pour atteindre -885,1 M EUR. Si les importations françaises ont progressé plus rapidement (+28,9 %) que les exportations (+16,6 %), cette tendance s’explique en premier lieu par l’important déficit commercial enregistré par le secteur du matériel de transport, qui s’est creusé de 88,9 % en 2022, pour atteindre -1,5 Mds EUR. Les secteurs des produits manufacturés (-307,5 M EUR) et des équipements électriques et ménagers (-214,7 M EUR) ont également creusé leur déficit en 2022, alors que le solde des échanges de produits des industries agroalimentaires est devenu négatif (-26,9 M EUR). Cependant, les excédents commerciaux, générés par (i) les produits chimiques et cosmétiques (+604,5 M EUR) ; (ii) les produits pharmaceutiques (+270,4 M EUR) ; (iii) les produits de la métallurgie (+288,0 M EUR) ; (iv) les produits informatiques, électroniques et d’optiques (+163,8 M EUR) et ; (v) les machines industrielles et agricoles (+138,0 M EUR) se sont tous renforcés en 2022.
2. La France est le 3ème investisseur étranger, bénéficiant d’une présence dense, diversifiée et répartie sur tout le territoire
La France est le troisième investisseur étranger en Roumanie, détenant 9,7 % du stock d’IDE. En 2021, la France détenait 9,7 Mds EUR d’IDE, sur un total de 100,3 Mds EUR d’investissements entrants en Roumanie. Elle se situe derrière l’Allemagne (14,9 %), l’Autriche (10,7 %) mais devant l’Italie (7,9 %), et les Etats-Unis (7,8 %). La France est également le deuxième investisseur greenfield, derrière l’Allemagne et devant les Etats-Unis. Les IDE français sont concentrés dans l’industrie (37,2 % du total), le commerce de gros et de détail (16,2 %), les TIC (13,5 %) et la construction et activités immobilières (9,1 %). Par ailleurs, la France était, en 2021, la 7ème destination des investissements sortants de Roumanie, avec un stock d’IDE de 102 M€ (3,7 % du total), derrière Chypre (18,8 % du total), la Moldavie (11,9 %), l’Italie (10,8 %), la Hongrie (10,2 %), la Bulgarie (6,3 %) et la Serbie (4,8 %).
Les entreprises françaises jouent un rôle économique et social important dans le pays. La quasi-totalité des entreprises du CAC 40 (35 sur 40) sont présentes sur le marché roumain et sont souvent leaders ou co-leaders de leur secteur. La présence française est également articulée autour d’un tissu diversifié de PME et d’entreprises créées par des Français. Au total, en 2021, près de 4.150 entreprises à capitaux majoritairement français sont recensées, employant directement plus de 125.000 personnes et cumulant un CA de 18 Mds EUR, soit 8 % du PIB.
La présence française est dominée par l’industrie manufacturière et par la distribution. Sur le marché automobile, le constructeur Renault-Dacia est une institution locale et emploie directement près de 18.000 personnes, autour duquel sont présents plusieurs fournisseurs de grande envergure, dont Forvia (7.400 employés)[1], Michelin (4.700 employés), Valéo (1.500 employés), Hutchinson (900 employés), ou encore Akwel (500 employés). Également dans l’industrie, les groupes Saint-Gobain, Airbus, Thalès et Air Liquide jouent un rôle important sur leur marché. Dans le secteur de l’énergie, le groupe Engie est le plus grand distributeur de gaz sur le marché local avec près de 2 M de clients résidentiels, alors que le groupe Orange, aves près de 11.1 M de clients, est le premier opérateur mobile du pays. La filiale roumaine du groupe Carrefour est le troisième plus grand distributeur en termes de chiffres d’affaires et vient d’acquérir les 18 magasins de l’enseigne Cora, qui quitte ainsi le marché roumain. De plus, les groupes Auchan et Leroy-Merlin sont également des acteurs influents sur leur marché respectif. Dans le secteur bancaire, BRD (groupe Société Générale) est la troisième banque commerciale du pays en termes d’actifs tandis que Groupama occupe une place importante dans le secteur des assurances et est devenu en 2023 le leader sur le segment de l’assurance automobile.
[1] Forvia, ex-Faurecia, a nettement renforcé sa position en Roumanie en achevant l’acquisition de l’équipementier allemand Hella, qui employait 4 600 personnes dans le pays.