Relations économiques entre la France et la Roumanie

 

3ème client, 3ème investisseur étranger et 9ème fournisseur de la Roumanie, la France est un partenaire économique de premier plan du pays. En 2024, les échanges commerciaux bilatéraux ont enregistré une faible progression de +0,2% en g.a, se stabilisant à 11,6 Mds €. Les relations économiques bilatérales continuent d’être soutenue par l’importante présence économique française dans le pays, forte de près de 4 150 entreprises. En outre, le solde commercial bilatéral s’est amélioré, passant de 1,2 Mds EUR en 2023 à 985 M EUR en 2024, sous l’effet d’une baisse des importations et du ralentissement des exportations.

1. Des échanges commerciaux stables en 2024 et une diminution de notre déficit commercial.

Après avoir augmenté de +8,1% en 2023 par rapport à 2022, les échanges commericaux franco-roumains se sont stabilisés  à 11,6 Mds€ en 2024, enregsitrant qu’un très faible hausse de +0,2% en g.a. Toutefois la part de marché de la France tend à se réduire face à l’intensité concurrentielle des pays émergents (Chine, Turquie) et d’autres PECO (Pologne, Hongrie, Bulgarie) qui profitent d’un avantage coût-logistique significatif. La part de marché de la France a ainsi reculé de -0,7 pp au cours des cinq dernières années, aussi bien dans les exportations que dans les importations roumaines.

En 2024, les exportations françaises vers la Roumanie ont augmenté de +1,7% par rapport à 2023, et se sont élevés à 3,5 Mds EUR. Ces livraisons, plutôt diversifiées, sont dominées par le secteur des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique qui représentent 27,9 % du total des exportations, soit 1,5 Md €, principalement porté par les machines industrielles et agricoles (-9,9 %, à 690 M€) et les équipements électriques et ménagers (+22,4%, à 466 M€). Suivent ensuite, les exportations de matériels de transport (-1,9%, 884 M€) ainsi que les produits chimiques et cosmétiques (-1,9%, 658 M€) et métallurgiques (-1,7%, 495 M€).

Dans l’autre sens, les importations françaises de produits roumains ont diminué de -1,3%, à 6,3 Mds EUR, après une forte augmentation en 2023 (+10,1%). Ces importations se composent à 43,8% de matériels de transport, soit 2,8 Mds€ (+5,7% sur un an), et à 21,7% des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique pour un montant de 1,4 Md€, malgrès une baisse de -10,7%. Les importations françaises sont également constituées de produits de caoutchouc et plastique (472 M€), de textiles et chaussures (431 M€). Les importations de produit agricoles ont chuté de -38,6%, à 176 M€.

Notre déficit commercial a diminué de -17,3%, sous l’effet de la baisse des importations et du ralentissement des exportations, atteignant 985 M EUR. Le déficit est principalement porté par le solde négatif du commerce de matériels de transport, qui représentait -1,9 Mds€. Le secteur profite notamment du succès des véhicules du constructeur Dacia en France, représentant environ 10% des exportations nationales.

La France est un partenaire commercial de premier rang de la Roumanie, puisqu’elle est son 3ème client (6,3% du total des exportations roumaines), derrière l’Allemagne (20,5%) et l’Italie (9,6%). Dans l’autre sens, la France est son 9ème fournisseur (4,3% du total des importations), derrière l’Allemagne (18,7%), l’Italie (8,3%), la Hongrie (6,6%), la Pologne (6,3%), la Chine (6,2%), ou encore la Turquie (5,6%). En 2024, la part de marché de la France est restée stable à l’export, tandis qu’elle a légèrement reculé à l’import (-0,1 pp). Les échanges commerciaux entre la France et la Roumanie sont principalement soutenus par les échanges intra-groupes, portés par la forte présence locale des filiales françaises.

2. La France est le 3ème investisseur étranger, bénéficiant d’une présence dense, diversifiée et répartie sur tout le territoire.

La France est le 3ème investisseur étranger en Roumanie en 2023[1], avec un stock d’IDE de 12,9 Mds € sur un total de 118 Mds €. La France détient 10,9% du stock d’IDE et se situe derrière l’Allemagne (14,5%), l’Autriche (11,7%), mais devant les Etats-Unis (7%) et les Pays-Bas (5,9%). La France est également le deuxième investisseur greenfield, derrière l’Allemagne et devant l’Autriche. Les IDE français sont concentrés dans l’industrie (37,9% du total), le commerce de gros et de détail (16,9%), l’intermédiation financière et les assurances (14,5%) ainsi que la construction et les activités immobilières (11,7%).

Dans l’autre sens, la France positionne au 6ème rang des pays destinataires des IDE roumains (contre 9ème précédemment) avec un stock d’IDE qui a été multiplié par deux entre 2022 et 2023, passant de 111 M€ à 233 M€[2]. La France se positionne derrière Chypre (15,4%), la Moldavie (6,9%), l’Italie (6,2%), la Bulgarie (5,1%) mais devant l’Espagne (2,7%) et la Hongrie (1,9%).

Les entreprises françaises sont présentes dans tout le pays et jouent un rôle économique et social important. La quasi-totalité des entreprises du CAC 40 (36 sur 40) sont présentes sur le marché roumain et sont souvent leaders ou co-leaders de leur secteur. La présence française s’articule également autour d’un tissu diversifié de PME et d’entreprises créées par des Français. Au total, en 2023, près de 4 150 entreprises à capitaux majoritairement français sont recensées, employant directement plus de 125 000 personnes et représentant un chiffre d’affaires cumulé de 18 Mds €, soit 5% du PIB.

La communauté française des affaires, très dynamique, se structure autour de la Chambre de commerce France-Roumanie (CCIFER) qui compte plus de 600 entreprises membres, du comité des Conseillers du commerce extérieur de la France, de 4 clubs d’affaires francophones, de cinq consuls honoraires et de trois élus consulaires.

La présence française est dominée par l’industrie manufacturière et la distribution.

Sur le marché automobile, le constructeur Renault-Dacia, entreprise emblématique de la relation bilatérale qui pèse 2% du PIB de la Roumanie et emploie directement près de 18 000 personnes, génère dans le cade de ses activités de nombreuses synergies avec plusieurs fournisseurs de grande envergure, dont Forvia[3] (7 400 employés), Michelin (4 700 employés), Valéo (1 500 employés), Hutchinson (900 employés), ou encore Akwel (500 employés).

Dans l’industrie, les groupes Saint-Gobain, Airbus, Thalès et Air Liquide jouent un rôle important sur leur marché.

Dans l’énergie, le groupe Engie est le plus grand distributeur de gaz du pays avec près de 2 M de clients résidentiels. A la croisée des secteurs de la santé et de l’énergie, Framatome démarre une activité de production d’isotopes médicaux en partenariat avec l’exploitant nucléaire SNN à la centrale de Cernavoda.

Dans les télécoms, Orange, avec près de 11,1 M de clients, est le premier opérateur mobile.

Dans la distribution, Carrefour est le troisième distributeur. Auchan et Leroy-Merlin sont également des acteurs importants sur leurs marchés respectifs.

Dans l’agroalimentaire, Albalact, filiale du groupe Lactalis, domine le marché des produits laitiers, suivi par Danone, présent en Roumanie depuis 25 ans, qui détient 50% du marché des yaourts. Soufflet exploite une malterie assurant l’approvisionnement de l’ensemble du marché roumain, et Expur (groupe Avril) l’une des principales usines de trituration d’oléagineux du pays.

Dans le secteur financier, BRD (groupe Société Générale) est la quatrième banque commerciale du pays en termes d’actifs tandis que Groupama occupe une place centrale dans le secteur des assurances et est devenu en 2023 le leader sur le segment de l’assurance automobile.

Enfin, dans le secteur des services urbains, Veolia exploite les réseaux d’eau de Bucarest.


 

[1] Dernières données disponibles.

[2] Cette évolution pourrait en partie être attribuée à la création de flottes de voitures de location par la société Klass Wagen dans plusieurs villes françaises. 

[3] Forvia, ex-Faurecia, a nettement renforcé sa position en Roumanie en achevant l’acquisition de l’équipementier allemand Hella, qui employait 4 600 personnes dans le pays.

Publié le