Commerce extérieur et investissements directs étrangers

Commerce extérieur et investissements directs étrangers

Les échanges commerciaux de la Roumanie ont progressé en 2019 mais de manière moins dynamique que l’année précédente (+3,1 % contre +8,9 %). L’augmentation des importations demeure supérieure à celle des importations (+4,1 % contre +1,9 %), par conséquent le solde commercial a enregistré une nouvelle dégradation (à 17,3 Mds €, +14,6 %). La majeure partie des échanges sont réalisés avec l’Union Européenne (77 % des exportations, 75 % des importations), en particulier avec l’Allemagne qui reste le premier partenaire commercial (20,2 % des importations, 22,4 % des exportations).

1/ Un déficit commercial qui poursuit sa progression dans un contexte de moindre dynamique des échanges

Le commerce extérieur roumain a enregistré en 2019 une dynamique moins forte que l’année précédente (+3,1 % contre 8,9 % en 2018) s’expliquant notamment par le ralentissement de l’activité au sein de l’UE (+1,5 % contre +2,1 % en 2018), en particulier en Allemagne (+0,6 % contre +1,5 %), premier partenaire commercial du pays (20,2 % des importations et 22,4 % des exportations).

Les exportations ont augmenté de +1,9 % en 2019, à 69 Mds €, un rythme bien inférieur à celui enregistré un an plus tôt
(+8,1 %). La baisse des exportations à destination des principales économies de l’UE (Allemagne : -0,5%, France : -0,9%, UK : -10,5%, Espagne : -0,6 %) a toutefois été compensé par une hausse vers les pays de la région, en particulier la Pologne
(+13,3 %), la Bulgarie (+10,3 %), la République Tchèque (+7,9 %) ainsi que vers la Turquie (+12,9 %) et les Pays-Bas (+20,2 %). A moyen terme, les fortes augmentations de salaires entrainant une dégradation de la compétitivité-prix des exportations pourrait engendrer un ralentissement durable en l’absence d’une montée en gamme suffisante.

Du côté des importations, la dynamique enregistrée est plus forte (+4,1 %, à 86,3 Mds €) bien qu’également en ralentissement (+9,6 % en 2018). Ici aussi les principales hausses sont celles des pays de la région (Bulgarie : +10,7 %, République Tchèque : +8,1 %, Hongrie : +6,8 %) ainsi que de la Turquie (+7,0 %).

Le solde de la balance commerciale a enregistré une nette dégradation, -14,6 % sur un an à -17,3 Mds €, soit 7,9 % du PIB. Si la balance des services demeure excédentaire (+8,6 Mds €), elle ne couvre plus que 50 % du déficit commercial (54 % en 2018,
77 % en 2016).

2/ Un déficit commercial découlant principalement des échanges avec l’UE

La majeure partie des échanges commerciaux de la Roumanie est réalisée avec les membres de l’UE (77 % des exportations,
75 % des importations), avec une hausse de +3,0 %, à 117,2 Mds €.
Le déficit commercial avec l’UE est en nette hausse de 17 %, à 11,6 Mds € du fait d’une croissance des importations plus dynamique que celles des exportations (+4,1 % contre +1,6 %). Le déficit commercial vis-à-vis de l’Asie a également enregistré une augmentation, +9,5 % à 5,3 Mds €. Ce dernier s’explique principalement (à hauteur de 72 %) par la relation avec la Chine (solde de -3,8 Mds €).

L'Allemagne reste de loin le premier partenaire commercial du pays (20,2 % des importations, 22,4 % des exportations), suivi par l’Italie (11,3 %), la France (6,9 %) et la Hongrie (6,0 %) du côté des exportations et par l’Italie (9,1 %) la Hongrie (7,0 %) et la Pologne (6,0 %) du côté des importations.

La France reste la 3ème destination des exportations roumaines (6,9 % de part de marché) et le 6ème fournisseur du pays (4,9 %) et enregistre un solde commercial déficitaire pour la deuxième année consécutive (-17 M €, -96 M € en 2018).

3/ Un commerce extérieur constitué majoritairement de biens d’équipements, matériel de transport et produits agri-agro

Les échanges concernent surtout le secteur industriel, lequel représente 22 % du PIB. Les machines et dispositifs mécaniques représentent le premier poste d’exports (29,1 %, à 20,1 Mds €, +3,4 % sur un an). De la même manière, les importations de machines et dispositifs mécaniques constituent 27,1 % des importations (à 23,4 Mds €, +1 %).

Le secteur des transports demeure le deuxième poste des échanges extérieurs (18,4 % des exportations et 10,4 % des importations). Les exportations de véhicules routiers constituent 17 % des exportations totales et 10 % des importations, les constructeurs automobiles présents dans le pays (Renault-Dacia et Ford) exportant une part de leur production vers les autres membres de l’UE. 

Suivent les produits agri-agro avec des exportations s’élevant à 7,2 Mds € (10,4 % du total des exportations) en hausse de 11 %, portées par les produits alimentaires (+20,2 %, à 2,2 Mds €). Les importations ont atteint 8,4 Mds € (9,8 % du total des importations), soit une augmentation de 10,3 %, avec une hausse de 11,3 % des importations des biens alimentaires (à
3,8 Mds €).

Par ailleurs, les exportations de textiles ont enregistré une nette baisse, -6,2 % à 3,8 Mds € (5,5 % du total des exportations), tandis que celles de produits chimiques ont augmenté de +6,3 % (2,3 Mds € soit 3,4 % du total). Les biens métalliques
(5,9 Mds €, 8,6 % du total) ont enregistré une légère baisse (-0,9 %). Du côté des importations, les produits chimiques ont enregistré une augmentation de +11,9 % (à 8,5 Mds €, 9,9 % du total) alors que les biens métalliques ont enregistré une dynamique négative (-1,4 % à 8,7 Mds € soit 10,1 % du total).

4/ Des investissements étrangers concentrés dans le secteur de l’industrie

a) Le stock d’investissements étrangers représente 40 % du PIB roumain en 2018

Selon la Banque centrale (BNR), le stock d’IDE en Roumanie s’élève à 81,1 Mds € (+6,7 % sur un an), soit 40 % du PIB en 2018. Malgré une chute des flux en 2008 et 2011, le stock d’IDE a progressé depuis 2007 (36 % du PIB). Toutefois, ce montant reste inférieur aux niveaux enregistrés dans d’autres pays d’Europe centrale et balkanique d’après la CNUCED, notamment la Hongrie (57 %), la Bulgarie (76 %), et la Serbie (78,6 %).

Les principaux investisseurs étrangers en Roumanie en 2018 étaient les Pays-Bas avec 23,9 % du stock total d’IDE, mais cette performance tient avant tout à la localisation fiscale de certains investissements, notamment français et allemands. L’Allemagne reste le 2ème partenaire avec 12,7 % du stock, et l’Autriche conserve le troisième rang avec 12,2 %. L’Italie reste le quatrième investisseur, mais connait une forte progression de son stock d’investissement (+62 %, à 9,5 % du stock total). La France (6,0 %) recule d’une place, au 6ème rang, au détriment de Chypre (6,2 %). La Suisse est le 7ème investisseur avec 4,5 % du stock, suivie du Luxembourg (4,2 %) et de la Belgique (2,8 %).

En termes de répartition géographique, le stock d’IDE est concentré dans la région de Bucarest-Ilfov (60,7 % du total), la plus développée et cœur économique du pays, loin devant la région Centre (9 %). Les disparités concernant la répartition du stock d’IDE sur les autres régions s’explique notamment par la qualité des infrastructures. Les régions Centre et Ouest (8,6 %) bénéficient d’infrastructures nettement plus développées que les régions Sud-ouest (3,1 %) et Nord-est (2,4 %).

b) Les IDE sont principalement localisés dans l’Industrie

S’agissant de la répartition sectorielle, l’industrie manufacturière représente 30,9 % des investissements étrangers, à 25 Mds €, dont 5,4 Mds € dans les équipements de transport (6,7 % du total), 5,2 Mds € dans les produits chimiques, plastiques et pétroliers (6,4 %), et 3,2 Mds € dans la métallurgie (3,9 %). Le secteur de la construction et de l’immobilier, au deuxième rang, représente 16,8 % du stock total. Suivent les activités commerciales (15,8 %) et les activités d’intermédiations financières et d’assurance (11,5 %). Le secteur de l’électricité, gaz naturel et eau, au cinquième rang, concentre 7,4 % du stock.

En 2018, les flux d’IDE nets se sont élevés à 5,3 Mds € (+9,8 % sur un an), soit 2,6 % du PIB (2,6 % déjà en 2017). Malgré la reprise engagée depuis 2012, les flux d’investissements directs étrangers restent bien inférieurs à leur niveau de 2008
(9,5 Mds €). Les activités commerciales ont été le principal récipiendaire des flux d’IDE nets (1,6 Md €). L’industrie manufacturière se situe en deuxième position (1,4 Md €), dont 337 M € dans les moyens de transports, 329 M € dans l’industrie alimentaire et 205 M € dans les produits plastiques, chimiques et pétroliers. Viennent ensuite, l’intermédiation financière et l’assurance (896 M €) et la construction et l’immobilier (581 M €). A noter que les flux nets d’IDE ne permettent plus de couvrir le déficit du compte courant depuis 2017 (-3,4 % du PIB en 2017, -4,7 % en 2018). 

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