Présentation générale

Les Territoires palestiniens (TP) se composent de deux zones séparées par Israël, à savoir la Cisjordanie (5 655 km²) qui comprend Jérusalem-Est (72 km²) et la Bande de Gaza (365 km²). Selon les derniers chiffres officiels publiés, il y aurait 13,25 millions de Palestiniens dans le monde : 5,039 millions dans les TP (dont 42% de réfugiés surtout à Gaza mais aussi en Cisjordanie ; 3,02 M en Cisjordanie, 2,02 M à Gaza), 1,597 M en Israël, 5,956 M dans les pays arabes (une grande proportion de réfugiés), et 727 000 dans d’autres pays étrangers. Cette population connait un accroissement naturel important (2,8%) et se caractérise par sa jeunesse, 47% des Palestiniens ayant moins de 18 ans, et 71% moins de 30 ans (les 18-29 ans comptent pour 24% de la population). Début 2018, 29,2% de la population vivait sous le seuil de pauvreté (13,9% en Cisjordanie et 53% à Gaza). Les Territoires palestiniens se situent au 119ème rang de l’indice du développement humain du PNUD en 2017. L’importante diaspora compte donc 6,6 millions de Palestiniens (hors d’Israël), dont 3,4 millions de réfugiés, principalement en Jordanie, Liban et Syrie. La main d’œuvre palestinienne est généralement éduquée, même si l’adéquation avec les besoins du marché n’est pas toujours parfaite.

Les Territoires palestiniens forment une économie de petite taille (PIB estimé à 14,6 Mds USD en 2019 à prix courant), divisée en trois marchés distincts à la fois physiquement et politiquement (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza). En lien avec ces contraintes et la croissance démographique importante, le PIB par habitant est faible comparativement aux pays voisins (2 934 USD estimé en 2019 ; plus de 4 000 USD en Cisjordanie et moins de 2 000 USD à Gaza, cf. infra). La situation particulière des Territoires palestiniens, territoire occupé, divisé, aux conditions d’accès et de mouvements précaires, rend l’économie des territoires en partie dépendante de financements externes assurés par les transferts de la diaspora, les revenus des Palestiniens qui travaillent en Israël, ainsi que par les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux. Cette économie, contrainte par les restrictions découlant de l’occupation israélienne en Cisjordanie et du blocus de Gaza, et par les incertitudes liées au conflit israélo-palestinien qui nuisent à sa compétitivité, peut toutefois compter sur un secteur privé dynamique et inventif, composé de quelques « grandes entreprises » (140 seulement ont plus de 100 employés) et essentiellement de microentreprises.

Le cycle vertueux enclenché par la Conférence de Paris de fin 2007 avait permis une forte croissance économique, avec un pic de +12,4% atteint en 2011. L’économie s’est ensuite fortement ralentie, l’opération « Bordure protectrice » lancée à Gaza en 2014 a entrainé l’ensemble des territoires en récession (-0,2%). La croissance a rebondi en 2015 (3,5%) et en 2016 (4,1%) tirée par la reconstruction à Gaza, et a ralenti en 2017 (3,1%) et quasi-stagné en 2018 et 2019 (autour de 1%) du fait des restrictions financières imposées à Gaza par l’Autorité palestinienne dès le printemps 2017, de la diminution importante de l’aide internationale ces trois dernières années et, en 2019, de la suspension de l’aide américaine et de la crise des « clearances revenues » avec Israël. Le taux de chômage reste élevé (autour de 30% de la population active, 52 % à Gaza, 18% en Cisjordanie, 44% chez les 19-29 ans). Malgré des progrès continus de consolidation budgétaire depuis 2007 et une baisse régulière de son déficit, la situation financière de l’AP reste critique du fait de la baisse continue et significative de l’aide internationale.

 

Principaux indicateurs

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