L'économie norvégienne en bref

Peuplée de 5,5 millions d’habitants à la fin de l’année 2022 sur une superficie de 385 200 km2 (incluant les 62 700 km2 de l'Archipel du Spitzberg), la Norvège est aujourd'hui la 26ème économie mondiale avec un PIB de 5.569 Mds de NOK (557 Mds€) en 2022 selon SSB (579MdsUSD en 2022 selon le FMI en avril 2023) et la 2ème économie mondiale en termes de PIB/habitant (après le Luxembourg et devant l’Irlande et à  la Suisse), lequel atteint 106.328 USD/hab en 2022 selon les derniers chiffres du WEO du FMI d'avril 2023, soit plus de 2,5 fois le niveau de vie de la France (42 409 USD/hab) et entre 1,6 et 2,1 fois celui des autres pays nordiques (Suède : 55 689 USD/hab ; Danemark : 66 516 USD/hab ; Finlande :  50 655 USD/hab). La zone nordique dans son ensemble atteint un PIB total de 1 835 Mds USD en 2022 selon les derniers chiffres du WEO du FMI d'avril 2023 (PIB 2022 en Norvège: 579MdsUSD; Suède: 585MdsUSD; Danemark: 390MdsUSD; Finlande: 281MdsUSD), ce qui place la zone nordique à la 12e place mondiale en termes de PIB en 2022, juste après le Brésil et devant l'Australie.

La Norvège a connu l'une des récessions économiques les plus faibles d'Europe en 2020 et une reprise rapide en 2021 et 2022 (croissance continentale de + 4,2% en 2021 et +3,8% en 2022) grâce aux importantes mesures de soutien de politiques économiques adoptées par les autorités en 2020 et 2021 et à une bonne dynamique de l'activité économique. En valeur, le PIB a crû de +66% en deux ans entre la fin 2020 et la fin 2022, porté en particulier par l'effet-prix du renchérissement des prix de l'énergie (gaz et pétrole) en 2021 (avant la guerre en Ukraine) comme en 2022. Le pays était entré dans la crise sanitaire de 2020 dans une situation saine financièrement, ce qui a permis aux autorités norvégiennes d'agir rapidement en mettant en place des mesures de soutien temporaires efficaces.

Les recettes tirées de l'exploitation du plateau continental norvégien ont été en partie mises en réserve dans un fonds souverain, le Goverment Pension Fund Global (GPFG), créé en 1990, abondé à partir de 1996 et géré par une division de la Banque centrale de Norvège (NBIM), sous l'autorité du parlement (Storting, unicaméral) et du Ministère des finances. L'encours de ce fonds atteignait, entre décembre 2022 et mars 2023, 13.770 Mds NOK (soit entre 1.250 Mds€ et 1.350 Mds€ en fonction du taux de change retenu), ce qui représente près de trois fois le PIB du pays et le place au premier rang des fonds souverains dans le monde. Ce fonds, investi à hauteur de 70% en actions, fait du gouvernement norvégien le premier investisseur institutionnel de la planète en actions, le fonds souverain norvégien détenant ainsi plus de 1,5 % de la capitalisation boursière mondiale.

L'économie reste encore largement dépendante du secteur primaire : les exportations d'hydrocarbures (gaz et pétrole) représentent plus de la moitié des exportations totales du pays (en 2022, la valeur des exportations de gaz et de pétrole brut ont respectivement atteint 1.356 Mds de NOK (135 Mds€) et 548 Mds de NOK (55 Mds €), soit +185% et +55% par rapport à l’année précédente, et 73% des exportations du pays). Le montant des exportations de poissons en 2022 était de 147 Mds de NOK (14 Mds d’euros).

Le peuple norvégien a refusé, par deux fois, à une courte majorité, d’entrer dans la Communauté européenne, en 1972 et 1994. Pour autant, la Norvège est très fortement intégrée à l'Union européenne qui absorbe 68% de ses exportations (dans l’UE, ses deux premiers clients premiers clients étaient en 2022 l’Allemagne et la France ; hors UE, le Royaume-Uni). Institutionnellement, la Norvège, membre fondateur de l'AELE, est le principal acteur de l'Espace économique européen. Elle est également signataire des accords de Schengen.

La Norvège est écoutée sur la scène internationale et promeut résolument le multilatéralisme, la résolution pacifique des conflits et la libéralisation du commerce international et des flux de capitaux.

La Norvège est résolument engagée sur la voie de la transition verte et de diversification de son économie. Elle souhaite capitaliser sur sa tradition d'ingénierie et les savoir-faire développés dans l'extraction offshore pour contribuer à la décarbonisation de l'économie mondiale et à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Le pays est l'un des plus avancés en matière de captage et de stockage du carbone (CCS), développe des technologies hydrogène innovantes et a de fortes ambitions dans l’éolien offshore (30 GW en 2040). Si elle ne produit pas de véhicules, la Norvège est l'un des pays les plus avancés en matière de mobilité électrique terrestre avec, en 2022, quatre voitures neuves sur cinq (80%) électriques et 93% si l’on inclut les ventes de véhicules « plug-in » hybrides, avec un objectif gouvernemental de 100% à l'horizon 2025. Il en va de même pour la mobilité électrique maritime (développement de navires hybrides, totalement électriques et à propulsion hydrogène).  La Norvège est également le premier producteur et exportateur mondial de salmonidés et l'un des pays les plus en avance en matière de nouvelles technologies d'aquaculture (fermes en pleine mer contrôlées à distance). Elle reste un acteur important de la filière bois qui s’est réinventée en profondeur (numérisation, etc.). Elle possède également un secteur numérique de plus en plus dynamique avec des acteurs globaux comme Adevinta.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, la Norvège a bénéficié, comme en 2021, d’une forte augmentation de ses revenus gaziers sous l’effet, principalement, de l’accélération de la hausse des prix mondiaux du gaz et de l’augmentation concomitante de ses exportations (+11%) vers l’Union européenne. Dans ce contexte géopolitique complexe, la Norvège, devenue le 1er fournisseur en gaz de l’UE, a enregistré un excédent de sa balance commerciale historique pour l’année 2022 de 1.574 Mds de NOK (157 Mds€), soit trois fois plus que l’année précédente.

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