Situation économique et financière

Éléments structurels de l'économie nigérienne

Le Niger, dont près de 47 % de la population a moins de 15 ans, est un pays enclavé avec un PIB/habitant estimé à 707,5 USD en 2024 (FMI). Le capital humain y est particulièrement faible et la plupart des indicateurs sociaux sont faibles ou se dégradent. La forte pression démographique (6,1 enfants par femme en moyenne en 2023) absorbe une large partie de la croissance économique. Selon l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages, le taux national de pauvreté est estimé à 41,2% en 2021, en hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport à 2018. L’espérance de vie à la naissance est estimée à 61,2 ans (NU, 2023). Le taux d’alphabétisation est estimé à 38 % en 2022 selon la Banque mondiale, tandis que les taux d’accès à l’eau et à l’électricité se situent à 49 % et 19,5 % respectivement. Le pays figure à la 188e place sur 193 du classement IDH (PNUD, 2025).

Le secteur primaire, qui occupe plus de 70% de la population active, demeure le principal contributeur au PIB à hauteur de 43,1%, contre 18,1% pour le secteur secondaire et 38,8% pour le secteur tertiaire (INS, 2023). La quasi intégralité des emplois sont informels (98,5 %) et selon les estimations, le secteur informel représente plus de 60% du PIB du pays, à travers principalement la contribution du secteur de l’agriculture. L’uranium, le pétrole et l’or constituent les principales ressources naturelles du pays. Le Niger est un producteur de pétrole depuis décembre 2011. Le 1er mars 2024, un oléoduc de 2 000 km reliant Agadem à la côte béninoise, a été mis en service. Ce dernier permettrait de porter la production nigérienne de pétrole à moyen terme à 110 000 b/j, dont 90 000 b/j pour l’export. L’exploitation de l’or est essentiellement artisanale dont les retombées économiques sont faiblement perceptibles car elle est en grande pratiquée de façon informelle.

Conjoncture économique

Après 2,4 % en 2023, la croissance a rebondi à 10,3 % en 2024, portée principalement par la reprise des exportations brutes de pétrole et des conditions météorologiques plus favorables qu’en 2023 qui ont stimulé la production agricole.

L’inflation a fortement augmenté en 2024, principalement portée par la hausse des prix des biens alimentaires, dans un contexte de fermeture des frontières. Elle est estimée en moyenne annuelle à 9,1 %, contre 3,7 % en 2023, et est projetée à 4,7 % en 2025.

Le déficit du compte courant s’est amélioré en 2024 pour se situer à 5,5 % du PIB (contre 13,9 % du PIB en 2023), en raison d’une forte augmentation des exportations de pétrole brut et d'une réduction des importations de produits alimentaires et de biens d'équipement.

Finances publiques et dette

Le déficit budgétaire est estimé à 4,3 % du PIB en 2024 par le FMI, soit une diminution de 1,1 point de pourcentage par rapport à 2023, reflétant une diminution des dépenses totales de 2,4 points de PIB tandis que les recettes et dons ont baissé de 1,3 points de PIB.

La dette publique se situe à fin 2024 à 47,2 % du PIB, soit une baisse de 4,7 points de PIB par rapport à 2023, sous l’effet de la consolidation budgétaire. Toutefois, le FMI juge le risque de surendettement extérieur et global comme « élevé » depuis décembre 2024, en dégradation par rapport à la précédente analyse de viabilité de la dette de juillet 2024.

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