NIGER
Relations bilatérales
Commerce bilatéral
D’après les Douanes françaises, les échanges commerciaux entre la France et le Niger se sont élevés à près de 180 M EUR, en progression de 57% en g.a., en raison de l’augmentation des importations françaises de près de 888% à 51M EUR alors que les exportations françaises vers le Niger ont augmenté de 17% avec un volume de 127 M EUR. L’importante variation des importations françaises résulte d’une chute des importations entre 2018 et 2017 de 238,7 M EUR à 5,1M EUR (soit -97,8%) liée à l’absence inexpliquée d’achats d’uranium dans les statistiques douanières françaises. La hausse significative des importations en 2019 masque donc un volume faible enregistré avant 2018.
En 2019, le Niger était le 17ème client de la France en Afrique subsaharienne et son 16ème fournisseur. Au niveau sectoriel, le Niger importe essentiellement depuis la France du matériel électrique (20 M EUR), des ordinateurs et équipements (11 M EUR) et des produits pharmaceutiques (17 M EUR). En contrepartie, les trois premiers produits nigériens exportés vers la France sont : des métaux non ferreux (48 M EUR), des minerais métalliques (618 000 EUR) et des produits chimiques divers (341 000 EUR).
La balance commerciale de la France avec le Niger - déficitaire depuis 2011 - est redevenue positive avec un solde excédentaire de +75,9 M EUR en 2019.
Tableau récapitulatif des échanges commerciaux de la France avec le Niger sur la décennie 2009-2019
Milliers EUR |
2009 |
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Exportations françaises |
163 879 |
210 301 |
168 695 |
160 358 |
171 112 |
189 126 |
178 833 |
128 936 |
150 292 |
108 411 |
127 169 |
Importations françaises |
219 342 |
196 277 |
287 593 |
428 854 |
595 764 |
390 762 |
494 710 |
220 012 |
238 725 |
5 226 |
51 270 |
Total Export + Import |
383.221 |
406.578 |
456.288 |
589 212 |
766 876 |
579 888 |
673 543 |
348 948 |
389 017 |
113 637 |
178 500 |
Solde |
-55 463 |
+14 024 |
-118 898 |
-268 496 |
-424 652 |
-201 636 |
-315 877 |
-91 076 |
-88 433 |
+103 185 |
+75 899 |
Source : Douanes françaises
Investissements directs étrangers (IDE) et présence française
Depuis 2018, les principaux investissements au Niger proviennent essentiellement de la Chine, de la France, et du Nigeria, et sont associés au secteur extractif ou à l’industrie manufacturière. Le flux des IDE français au Niger a connu un pic en 2014 (+ 854 M EUR) grâce : (i) aux investissements du Groupe Bolloré relatifs au chantier de la boucle ferroviaire et la reprise des actifs de la société publique Bénirail, (ii) aux investissements d’Orano (à l’époque Areva), notamment pour la réalisation de la route Arlit-Agades, (iii) ainsi qu’à la constitution d’une flotte de camions par Necotrans/R Logistic pour le transport de l’uranium. Depuis, les flux sont retombés et peuvent connaître des variations importantes : -109,9 M EUR en 2016, +15,1 M EUR en 2017, -88 M en 2018 et -7 M EUR en 2019. Fin 2019, le stock d’IDE français au Niger était de 530 M EUR, en forte diminution par rapport à fin 2018 (866 M EUR).
IDE français au Niger
en M EUR |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Flux d'IDE France-Niger |
33 |
-6 |
84 |
-53 |
119 |
-222 |
854 |
59 |
-116 |
- 48 |
-88 |
-7 |
Stocks d'IDE France-Niger |
72 |
119 |
210 |
162 |
427 |
213 |
1 060 |
1119 |
973 |
994 |
866 |
530 |
Source : Banque de France
Dans l’ensemble, la présence française est estimée à une trentaine d’entreprises françaises et/ou à intérêts français (filiales d’entreprises et/ou investisseurs individuels) au Niger sur l’ensemble des secteurs de l’économie. Elles occupent souvent une position dominante et sont particulièrement investies dans la transformation économique du pays, y compris l’éducation, la formation et l’action sociale. La SEEN (Groupe Véolia) et Orano sont particulièrement engagés dans l’éducation et la formation, le soutien à l’entrepreneuriat, le développement durable et le développement social des communautés.
La fermeture de la Braniger (groupe Castel en juin 2019) et le départ du Groupe Orange (vente de ses parts à un consortium conduit par l’homme d’affaires Mohamed Rhissa alias « Rimbo », en octobre 2019) témoignent toutefois d’un environnement des affaires peu propice aux investissements.
Coopération technique et financière
Les instruments d’aide–projet de la DG Trésor
Le Niger est ouvert aux prêts directs, aux FASEP et à l’assurance-crédit mais ces outils restent toutefois, depuis 2013, aucun dossier n’a été formalisé. Le plus souvent, les entreprises françaises (BTP essentiellement) s’engagent sur le Niger si des financements de bailleurs de fonds internationaux sont disponibles, ce qui ne les incite pas à demander des garanties COFACE.
Les activités du groupe AFD et d’Expertise France
L’AFD intervient au Niger principalement dans les secteurs suivants : contribution au développement durable par le soutien aux infrastructures (énergie, hydraulique et assainissement en zones urbaine et rurale), l’appui au secteur privé, la préservation de l’environnement ; promotion du développement humain (santé, éducation et formation professionnelle) ; renforcement de la sécurité alimentaire et du développement rural ; gouvernance.
Entre 2008 et 2019, le volume total des autorisations du groupe AFD au Niger, hors soutiens budgétaires, s’est élevé à 590 M EUR, dont 45% sous forme de subventions et 46% sous forme de prêts souverains concessionnels. En complément, le Niger a bénéficié de 91 M EUR d’aides budgétaires (subventions) et de deux prêts budgétaires de 40 M EUR et 20 M EUR. Le portefeuille d’activités géré par l’AFD à Niamey est aujourd’hui de plus de 373 M EUR et comprend 30 projets vivants (hors ONG, projets multipays et PROPARCO).
S’agissant du secteur privé, Proparco, filiale de l’AFD, a accordé 46,5 M EUR de financements sur la période, notamment sous forme de concours et garanties accordés à des banques de la place pour le financement des PME.
Par ailleurs, Expertise France mène une dizaine de projets au Niger sur financements de la France et de l’UE. Les activités d’Expertise France visent à renforcer les capacités des administrations publiques nigériennes, la stabilité et la paix, le développement durable, la santé et le développement humain.