Les échanges commerciaux entre la France et la Namibie en 2021

Le commerce bilatéral entre la France et la Namibie a progressé de 55% en 2021, pour atteindre 121 MEUR. Cette dynamique s’explique à la fois par une nette progression des exportations (forte augmentation des ventes de produits métallurgiques et métalliques et dans une moindre mesure des produits chimiques) et des importations (portées notamment par une reprise des achats d’uranium, dont la France est un client historique). Le commerce bilatéral a progressé pour la troisième année consécutive, bien qu’il reste toujours nettement en deçà du niveau observé au début de la décennie (point haut de 315 MEUR en 2012). Si la Namibie est un fournisseur stratégique sur le plan énergétique (mais de manière erratique, en fonction de l’évolution des cours de l’uranium), il reste un partenaire commercial marginal, en raison notamment de l’étroitesse de son marché.

1. En 2021, les exportations françaises à destination de la Namibie ont progressé pour la troisième année consécutive (+37%), pour atteindre 19 M EUR, après une hausse de 57% en 2020. Contrairement à la dynamique observée pour les autres pays de la zone Afrique australe, les exportations françaises vers le pays ont plus que doublé (+106%) par rapport à leur niveau pré-crise (moyenne 2017-2019). Par ailleurs, à titre de comparaison, les exportations françaises n’ont augmenté « que » de 15% au niveau mondial et de 4% vers l’Afrique subsaharienne. Cette bonne performance est d’autant plus notable que l’économie namibienne a été particulièrement touchée par la crise de la Covid-19 (contraction du PIB de 8% en 2020) et que le rebond de la croissance a été particulièrement modéré en 2021 (+2,4%).

  • Cette évolution s’explique en grande partie par la forte augmentation des exportations de « produits métallurgiques et métalliques », qui ont atteint 4,1 MEUR (contre moins de 100 000 EUR en 2020 – cela représente une contribution positive de 29 points). Elle a été portée par l’exécution d’un gros contrat pour des tuyaux en fonte pour canalisation.
  • Dans une moindre mesure, on a aussi observé une hausse des exportations (i) de « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (+47%, pour atteindre 6,3 M EUR, soit +14 points) – agents de surface organique et réactifs de diagnostic pour laboratoire ; et (ii) de « matériel de transport » (+450%, pour atteindre 1,3 M EUR, soit +7,3 points) – nouveau flux dans le secteur aéronautique, aéronefs et pièces détachées.
  • A l’inverse, nos exportations de « machines industrielles et agricoles » ont diminué de 54%, pour atteindre 2,3 MEUR, soit une contribution négative de 7,3 points. Il s’agit d’un retour à la normale après des flux exceptionnels en 2020 (échangeurs de chaleur, moteurs et imprimantes industrielles).

2. En 2021, la structure des exportations françaises vers la Namibie a fortement évolué. Les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (agents de surface, réactifs de laboratoire) sont ainsi passés du second à notre premier poste d’exportation vers le pays, avec 30% du total – +2 points par rapport à 2020 et +21 points à la moyenne 2017-2019. Le poste « équipements mécaniques, électriques, électroniques et, informatiques » (machines industrielles, machines pour le secteur de la construction et appareils de navigation) a ainsi rétrogradé en seconde position, avec une part de 29% – contre 54% en 2020 et 56% en moyenne sur 2017-2019 – un poste qui a occupé la première place pendant toute la décennie 2010. Enfin, la part des « produits métallurgiques et métalliques » (canalisations en fonte) a bondit au troisième rang, comptant pour plus de 20% du total – alors que cette part était insignifiante en 2020 et inférieure à 3% en moyenne entre 2017 et 2019. Les « produits pharmaceutiques » (médicaments, vaccins) arrivent en quatrième position (ils étaient troisièmes en 2020) avec 6% du total – en recul de 5 points par rapport à la moyenne 2017-2019.

3. In fine, la Namibie est un débouché marginal pour les produits français – au 159ieme rang sur 219 pays et le 35ieme en Afrique subsaharienne. En 2020 (dernières données disponibles), la France était aussi un fournisseur marginal pour le pays : 26ième au niveau mondial, avec une part de marché de 0,4% et le 7ième au niveau européen – derrière la Bulgarie (5 ième fournisseur mondial avec 4% de part de marché), l’Allemagne (11 ième pour 1%) et l’Espagne (15 ième pour 0,9%).

4. En 2021, les importations françaises en provenance de Namibie ont progressé de 58%, pour atteindre 102 MEUR, après +24% en 2020. De même, nos importations en provenance du pays ont largement dépassé leur niveau pré-crise (69 MEUR en moyenne sur 2017-2019), tout en restant inférieures aux niveaux observés au début des années 2010 (200 MEUR).

  • Cette évolution s’explique en grande partie par la très forte augmentation de nos importations de « produits métallurgiques et métalliques » : +143% (soit une contribution positive de 57 points), pour atteindre 63 MEUR. Le regain d’intérêt des opérateurs français pour l’uranium namibien, observé en 2020, s’est confirmé en 2021. Longtemps non compétitif compte tenu des conditions d’exploitation locales, l’uranium namibien l’est de nouveau à la faveur de l’augmentation du prix sur les marchés internationaux. La Namibie est un des principaux producteurs mondiaux d’uranium (troisième ou quatrième rang selon les années) et un fournisseur historique et stratégique pour la France – en 2021, le pays était notre sixième fournisseur (8% du total) derrière le Kazakhstan (10%), l’Australie (10%), l’Ouzbékistan (11%), la Russie (12%) et le Niger (22%).  
  • Dans une moindre mesure, l’augmentation de nos importations s’explique aussi par la progression des « produits manufacturiers divers » (+173%, pour atteindre 4,6 MEUR, soit +4,5 points) – grâce à une hausse marquée des achats de diamants travaillés (4,4 M EUR en 2020 contre un poste quasi-nul en 2020), parallèlement au redémarrage du secteur dans le pays.
  • A l’inverse, nos importations de « produits agricoles » ont diminué de 51%, pour atteindre 2 M EUR, soit une contribution négative de 3,4 points – en lien avec le recul des achats de poissons blancs.

5. La structure des importations françaises en provenance de Namibie est toujours largement dominée par l’uranium (« produits métallurgiques et métalliques »). Son poids est même en forte progression puisqu’il a représenté plus de 61% du total en 2021, contre 40% en 2020 et 31% en moyenne sur 2017-2019 – bien qu’inférieur aux niveaux observés au début des années 2010, où sa part oscillait entre 75% et 90%. Viennent ensuite les « produits agroalimentaires » (presque exclusivement du poisson blanc transformé et dans une moindre mesure de la viande bovine), qui a compté pour 22% du total, contre près de 40% avant la crise de la Covid. Enfin, les « produits chimiques parfum et cosmétiques » (charbons actifs, intrants pour le secteur agricole) ont représenté 4,5% des importations, un niveau équivalent à la moyenne 2017-2019. A noter que les « produits manufacturiers divers » représentent également 4,5% du total, alors que le flux était insignifiant ces dernières années – en lien avec des nouveaux flux d’importation de diamant.

6. La Namibie est aussi un fournisseur marginal de la France. En 2021, le pays se plaçait au 101ième rang de nos fournisseurs, avec une part de marché inférieure à 0,1%. Au niveau de l’Afrique sub-saharienne, le pays est notre dix-septième fournisseur, avec une part de marché de 0,4%.

7. Le déficit commercial (structurel) qu’enregistre la France vis-à-vis de la Namibie a encore progressé en 2021 (+65%) pour atteindre 83 M EUR. Alors qu’elle progressait timidement depuis 2018 cette dynamique s’est donc affirmée en 2021. Notre déficit commercial vis-à-vis du pays s’établit toutefois à un niveau bien inférieur à celui enregistré au milieu de la décennie (jusqu’à 166 M EUR en 2015).

 

Disponible au téléchargement : 

  • Namibie - Commerce bilatéral en 2021- ANNEXE 
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2020- ANNEXE 
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2020 (juin 2021)
Publié le