Indicateurs et conjoncture

 

Le cadre macro-économique de Maurice s’est redressé avec un PNB par habitant supérieur à 10 000 USD et croissance de près de 5% en 2023. Le principal défi reste la maitrise de l’inflation importée et la dépréciation de la devise qui génère des tensions sur la balance des paiements et une dégradation des réserves de change. Les relations bilatérales demeurent vigoureuses, avec un excédent commercial de la France élevé et en progression (170 M€) et une place parmi les premiers investisseurs hors global business companies, particulièrement dans le secteur des TIC et celui des énergies renouvelables.

1. Eléments structurels de l'économie en 2022

Avec un PIB par habitant de 10 122 USD en 2022, Maurice présente un profil socio-économique plus proche d’un pays développé que de la majorité des pays subsahariens (PIB par habitant moyen de 1 709 USD). Les indicateurs socio-économiques révèlent ainsi un taux de fertilité de 1,4 enfant par femme, une espérance de vie de 74,8 ans, un taux d’alphabétisation chez les adultes de 91,3 % (contre 65,9 % pour l’Afrique subsaharienne), et un IDH très élevé (0,804), le plaçant à la 66ème place mondiale, et la première place en Afrique subsaharienne. 

La croissance de Maurice a su se renouveler sur les quarante dernières années. Depuis plusieurs années, les secteurs traditionnels ne tirent plus la croissance. Maurice a misé sur le développement des secteurs liés au sucre, au tourisme, au textile, aux TIC et au financier off-shore. Toutefois, la concurrence a entrainé l’essoufflement de plusieurs de ces moteurs (sucre, textile), et la crise sanitaire a entrainé une baisse des recettes liées au tourisme de 74 % en 2020 et de 42 % en 2021, bien que la reprise du secteur s’observe depuis le début de l’année 2022. L’agriculture ne représente que 3 % du PIB (pour 6 % de l’emploi), l’industrie 20 % et les services (notamment financiers) dominent à 77 %.

En octobre 2021, Maurice est sorti de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), puis en mars 2022 de la liste noire de l’UE des pays à haut risque en termes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme sur laquelle elle était inscrite depuis octobre 2020, améliorant les perspectives du secteur financier.

2. Conjoncture et finances publiques

2.1. Conjoncture économique

Portée par la reprise du tourisme, la croissance en 2022 a atteint 8,3 % et devrait avoisiner 4,6 % en 2023. Une croissance vigoureuse qui devrait permettre au PIB mauricien de dépasser en 2023 son niveau d’avant crise sanitaire à 14,7 Mds USD (contre 14,4 Mds USD en 2019). En raison de la hausse des prix des biens alimentaires et des carburants, induite par la guerre en Ukraine, l’inflation devrait se maintenir à un niveau élevé en 2023 à 9,6 % d’après le FMI (contre 10,8% en 2022)

Depuis la relance budgétaire de 2020, le déficit budgétaire se réduit passant de -6,1 % du PIB en 2021/22 à -4,6 % en 2022/23, soutenu par la hausse des recettes publiques (23,9 % du PIB en 2022/23 contre 22,7 % en 2020/21) et la baisse des dépenses (26,8 % du PIB en 2022/23 contre 31,9 % en 2020/21). Il avait culminé à -10,9 % du PIB sur l’année fiscale 2020/21 en raison d’un soutien important de l'État aux ménages et aux entreprises et d’une baisse des recettes fiscales au cours de la période. A moyen terme, le déficit public devrait tendre vers 3,0 % en raison d’une baisse des dépenses publiques (24,8 % du PIB anticipé en 2027/28 contre 26,8 % en 2022/23).

Les réserves de change restent confortables, mais diminuent de manière significative de 14,7 mois d’importations en 2021 à 11,5 mois en 2022 et 9,8 mois à avril 2023. L’excèdent de la balance financière et des capitaux est insuffisant pour compenser le déficit courant. Celui-ci s’est néanmoins résorbé légèrement en 2022 (-13,5% du PIB contre -13,7 % en 2021). Le compte courant bénéficie du retour à l’excédent de la balance des services (3,6 % du PIB en 2022, contre -1,8 % en 2021), grâce à la reprise des recettes touristiques, mais est pénalisé par le creusement du déficit de la balance des biens (-26,8 % du PIB en 2022 contre -24,1 % en 2021), imputable principalement à la hausse des prix de l’énergie.

La roupie mauricienne s’est stabilisée en 2022 avec une légère perte de 1 % face au USD, après s’être dépréciée de manière significative et continue face à l’USD sur les trois dernières années (-6,7 % en 2019, -8,0 % en 2020, -10,5 % en 2021). Néanmoins, depuis le début de l’année 2023 (entre janvier et mai), la devise s’est dépréciée de 3,5 % face au dollar.

2.2. Situation de la dette publique

La dette publique mauricienne semble être sur une trajectoire décroissante et devrait atteindre 78 % du PIB en 2023, après avoir augmenté de manière significative entre 2018 et 2020 (de 64 % à 94,6 % du PIB. Le FMI juge le niveau de la dette publique comme « soutenable », en raison notamment de la part élevée de la dette domestique. Pour l’année fiscale 2021/2022, la dette domestique s’élève à 62,8 % de la dette publique, contre 29,6 % pour la dette externe.

 

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