Les relations économiques entre la France et la Mauritanie

Les exportations françaises en Mauritanie ont connu une hausse de 7% en 2023, poussées principalement par les exportations de produits alimentaires, qui atteignent 237,8 M EUR. Les importations françaises en provenance de Mauritanie ont également connu une hausse de 5,1%, mais restent cependant relativement faibles (85 M EUR). L’excédent commercial de la France s’établit en 2023 à 143 M EUR, en légère augmentation par rapport à l’année précédente.  La France est l’un des principaux bailleurs bilatéraux de la Mauritanie, principalement via les dons de l’AFD, et depuis 2023 les prêts souverains. Un premier prêt du Trésor concessionnel a été octroyé fin 2023 pour un projet d’hybridation de centrales thermiques. Les principaux contrats français dans le pays sont détenus par Total Eren dans le cadre d’un projet de production d’hydrogène vert, et Meridiam via sa participation dans la société TCN, qui a remporté le PPP du terminal à conteneurs et hydrocarbures du port de Nouakchott, et qui demeure à ce jour le plus gros investissement français dans le pays

Les exportations de la France avec la Mauritanie ont augmenté en 2023

 

Depuis 10 ans, la France dégage un excédent commercial avec la Mauritanie. Son plus haut niveau a été atteint en 2020 à 204 MEUR. En 2023, il atteint 143 M EUR, en légère hausse (+1,4%) par rapport à 2022 mais en baisse par rapport à 2020.

Selon les douanes françaises, les exportations françaises vers la Mauritanie ont augmenté de 7% et s’élèvent à 237,9 M EUR en 2023, contre 222,4 M EUR en 2022. Les principaux produits exportés en 2023 sont les « Produits de la culture et de l’élevage » (19,9% du total, 47,3 M EUR), quasiment exclusivement composés de blé. La France a ainsi joué un rôle important dans le contexte de la guerre en Ukraine, en devenant le deuxième fournisseur de blé du pays derrière l’Argentine qui remplace l’Ukraine comme premier fournisseur depuis 2021.

Les importations françaises depuis la Mauritanie s’élèvent à 85 M EUR en 2023, soit une hausse de 5,1% en glissement annuel. Si l’évolution en termes de volume est assez limitée, on constate une forte modification de la structure de nos importations. Ainsi, après avoir connu une hausse significative en 2022 (elles représentaient alors 71% des importations françaises pour une valeur de 57 M EUR), les importations de minerai de fer ont baissé de 61% en 2023, retrouvant ainsi un volume et une valeur comparables aux années précédentes : 22,4 M EUR en 2023, soit 26,3% du total de nos importations.

Au contraire, on note une forte augmentation de nos importations de produits agricoles, qui représentent 53% de nos importations de Mauritanie.

La Mauritanie reste néanmoins un partenaire modeste sur le plan commercial pour la France. La France est le 10ème client de la Mauritanie (1,7% des exportations mauritaniennes), loin derrière le Canada (1er), la Chine (2e) et l’Algérie (3e).

 

Evolution des importations et exportations françaises en Mauritanie (M EUR)


Portée par l’action de l’AFD, la France est le premier bailleur bilatéral en Mauritanie

 

 La France est historiquement le premier fournisseur d’aide publique au développement en Mauritanie.  Après être repassé en deuxième position en 2021, derrière les Emirats arabes unis, la France est de nouveau le premier bailleur du pays, devant les EAU, l’Allemagne et les Etats-Unis. Le montant des dons chinois ne sont cependant pas connus.

L’aide au développement de la France est principalement portée par l’AFD qui dispose d’une trentaine de projets en cours d’exécution, pour un montant total engagé de près de 350 M€ dans les secteurs de l’eau, de l’agriculture et de l’éducation essentiellement. Un certain nombre d’entreprises françaises (Vergnet, Hydro Conseil, GreenYellow) sont actives sur des projets AFD dans l’eau et l’électricité. Suite au passage de la Mauritanie d’un surendettement d’élevé à modéré selon les critères de la Banque mondiale et du FMI, les prêts souverains de l’AFD ont été ouverts à la Mauritanie en 2023, à hauteur de 40 MEUR/an pour les secteurs de l’énergie et de la sécurité alimentaire.

 Les outils de financement direct de la Direction Générale du Trésor, ouverts à la Mauritanie, sont le FASEP et le prêt direct. Plusieurs FASEP sont en cours et deux prêts concessionnels devraient être signés en 2025. 

 

Des investissements et une présence des entreprises françaises dans différents secteurs, avec des opportunités pour le futur

Au total, on recense une cinquantaine d’entreprises françaises actives en Mauritanie à l’origine de plus de 2000 emplois directs et indirects.

Le principal investissement français a été réalisé par Méridiam dans les infrastructures de transports-logistique, qui détient 50% du capital social de TCN pour la construction et l’exploitation du terminal à conteneurs et hydrocarbures du port de Nouakchott. L’investissement dans ce projet, mis en service en décembre 2021 représente 155 M EUR pour Méridiam, dont 75 M EUR en fonds propres. L’entreprise a accru récemment ses activités sur le port, et opère désormais les lignes de Maersk, Happag-Lloyd et Arkas.

 D’autres entreprises françaises sont présentes dans ce secteur : L’armateur CMA-CGM réalise du transport de conteneurs au port de Nouakchott, ainsi que des activités de logistiques depuis l’absorption de sa filiale CEVA en 2023. Mauricim, filiale à 100% de Vicat, opère un broyeur ciment et une centrale à béton à Nouakchott.

Dans le secteur de l’agriculture, quelques investisseurs ont lancé des projets de production fourragère et maraichère.

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