Relations bilatérales

Les échanges commerciaux bilatéraux entre la France et la Mongolie en 2019

 
Alors que le commerce franco-mongol avait été multiplié par six entre 2003-2011, passant de 8 M € à 52 M €, il n’avait cessé de diminuer depuis 2012. L’année 2017 marque toutefois une inversion de cette tendance avec une hausse conséquente du volume d’échanges entre les deux pays (passant de 9 M€ en 2016 à 26,1 M€ en 2017 ; 29 M€ en 2018 et 28 M€ en 2019). Cette nette reprise du commerce bilatéral s’appuie exclusivement sur la hausse des exportations françaises vers la Mongolie – tandis que les importations sont restées stables –portées par l’amélioration de la situation économique suite à la mise en œuvre du plan d’aide approuvé par le FMI en 2017.

 

1.     Evolution des échanges commerciaux entre la France et la Mongolie


          La France se situait en 2019 au 14ème rang des pays fournisseurs de la Mongolie tandis qu’elle se classait au 15ème rang de ses clients. Le décollage de l’économie mongole au tournant des années 2010 a soutenu le développement du commerce bilatéral entre la France et la Mongolie. Le volume des échanges était passé de 8,3 M € en 2003 à 52,4 M € en 2011, année où la Mongolie a enregistré le taux de croissance du PIB le plus élevé de son histoire (+17,5%). La situation économique s’est ensuite dégradée, la croissance économique mongole et les échanges bilatéraux avec la France ont corrélativement diminué. Cependant, après 5 années de baisse, le commerce franco-mongol est reparti nettement à la hausse en 2017 (26,1 M€) puis 2018 (29 M€), avant de légèrement décroitre à nouveau en 2019 (28M€).

La crainte d’un défaut de paiement sur la dette souveraine mongole a conduit à l’intervention du Fonds Monétaire International (FMI) en 2017. Un plan d’aide de 5,5 milliards de dollars a été approuvé par l’institution et d’autres partenaires (Banque asiatique de développement, Banque mondiale, Japon, Corée du Sud), en échange d’une série de mesures prévoyant notamment un assainissement des finances publiques, le pays accusant un déficit budgétaire élevé. Le gouvernement mongol a répondu à une grande partie des attentes du FMI : l’économie s’est stabilisée, le déficit s’est nettement résorbé (de 18% en 2016 à 1,9% en 2017), la dette publique a été largement diminuées (90% en 2017 à 70% en 2019), la balance commerciale est désormais positive et les réserves de devises, notamment en dollar, ont augmenté. Le programme est toutefois arrivé à échéance en mai 2020, sans avoir été mené à son terme en raison de l’incapacité du gouvernement de mener à bien une recapitalisation suffisante du secteur bancaire (bien que ce chantier reste une priorité pour le gouvernement de Mongolie).   

La trajectoire de croissance de la Mongolie était caractérisée ces dernières années par une croissance soutenue du PIB (5,1 en 2017 ; 7,2% en 2018 et 5,1% en 2019), temporairement mise à l’arrêt par la pandémie mondiale de COVID19. Malgré ces améliorations notables, la Mongolie reste fragile économiquement. Le pays demeure fortement dépendant de son principal partenaire commercial, la Chine (près de 89% de ses exportations), et très exposé à la volatilité des cours sur les marchés miniers compte tenu de sa spécialisation productive dans les mines et du faible degré de diversification de son économie.

Les échanges commerciaux de la France avec la Mongolie restent structurellement excédentaires en faveur de la France. A l’exception de l’année 2007, au cours de laquelle les importations françaises en provenance de Mongolie ont pratiquement atteint le niveau de ses exportations vers ce pays, l’excédent commercial bilatéral a régulièrement progressé au cours des dix dernières années, en faveur de la France. Alors que l’écart s’était réduit en 2016 avec un solde de seulement 4 M €, il s’est de nouveau creusé en 2019 : les exportations françaises vers la Mongolie ont excédé de 32,2 M € ses importations depuis ce même pays.

 

2.     Les exportations françaises vers la Mongolie : en hausse à 21,8 M €


          Les exportations françaises ont atteint 37,3 M€ en 2019, en baisse de 4.6% par rapport à l’année passée.
En termes de part de marché, la France est très peu présente et représente 0,6% des importations du pays en 2019 (14e fournisseur). La Mongolie réalise la très grande majorité de ses achats auprès de ses deux pays voisins. Ainsi, ses principaux fournisseurs sont la Chine et la Russie avec respectivement 33,6% et 28,2% de parts de marché (le carburant représente 50% des importations depuis la Russie), devant le Japon (9,5%, achat de voitures) et les Etats-Unis (4,7%). La France se situe très loin du premier fournisseur européen, l’Allemagne, qui se classait au 6e rang des fournisseurs de la Mongolie et détenait 3,1% de part de marché en 2019.

Les exportations françaises vers la Mongolie se concentrent sur un nombre restreint de secteurs. Sur les dix derniers mois de l’année 2020, les ventes de biens d’équipements (machines diverses d’usage spécifique) représentent un tiers de nos exportations. Ces ventes sont à mettre en parallèle avec le regain d’activité du secteur minier et du secteur de la construction entre 2017 et 2019. Viennent ensuite les autres produits industriels (produits minéraux, pharmaceutiques, chimiques…), représentant 25% de nos exportations, puis les produits issus de l’industrie agroalimentaire (13,5% des exportations en 2020).

Selon les années, des ventes sporadiques de bétail sur pied, chèvres (2013), vaches (2014, 2019, 2020) et moutons (2016 et 2017) viennent grossir le montant de nos exportations du secteur agriculture/élevage. Les exportations de bovins sur pied français vers la Mongolie ont été suspendues courant 2017, en l’absence d’accord sur le certificat sanitaire, avant que ce dernier soit renouvelé en 2019.

La baisse de 35% des exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires observée entre 2013 et 2016 vers la Mongolie n’était que marginalement liée à l’embargo russe sur les produits alimentaires européens. En effet, le vin, qui représente la grande majorité des produits agroalimentaires exportés, échappe à l’interdiction de transit via la Russie. Néanmoins, de l’avis de quelques importateurs mongols et agents de marques françaises à Oulan-Bator, l’embargo russe a coupé court à de nouveaux contrats, de fromages et produits laitiers par exemple. De fait, les produits alimentaires de marques françaises présents sur le marché mongol sont surtout des produits des usines russes de Bonduelle (conserves de légumes), Danone (yaourts Activia) et Lactalis (beurre Président…) ou proviennent de Chine (épicerie et conserves de marque Belle France, confitures Andros/Bonne Maman), lorsque la durée de validité des produits permet de répondre aux exigences pour le réexport vers la Mongolie. Par ailleurs, les statistiques douanières françaises ne rendent pas compte des exportations de produits français acheminés par la Chine, qui représentent une part non quantifiable des produits et équipements français présents en Mongolie.

 

3.     Les importations françaises depuis la Mongolie : en baisse à 4,3 M €


          Les importations françaises en provenance de Mongolie sont en baisse de 19,1% à 4,3 M € en 2017.
Alors qu’elles avaient été multipliées par dix entre 2003 et 2007, passant de 1,1 M € à 11,5 M €, les importations françaises depuis la Mongolie se sont stabilisées depuis 2008 (autour de 4 M€  en moyenne) et atteignent 5 M€ en 2019. Ces dernières concernent quasi-uniquement l'achat de cachemire et divers textiles.

 

***

 

Malgré une forte augmentation observée cette année, le commerce bilatéral franco-mongol se caractérise par un volume d’échanges très modeste. En raison d’une offre très peu diversifiée, les importations françaises depuis la Mongolie ne devraient que très peu progresser durant les années à venir. Elles resteront cantonnées principalement à l’achat de produits issus de l’industrie du cachemire. En revanche, les exportations françaises présentent un potentiel de progression sur le marché mongol.

 

 

Clause de non-responsabilité – Le service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.

Publié le