Les échanges commerciaux franco-birmans.

Le coup d’État militaire du 1er février 2021 a mis un coup d’arrêt au processus de libéralisation et d’ouverture économique birman entamé en 2011. En dix ans, le commerce franco-birman avait ainsi progressé de 2 166%. Pour la première fois en 2020, les échanges commerciaux bilatéraux ont régressé (-15,6 %), principalement du fait de la pandémie et des mesures phytosanitaires restrictives. Si les importations depuis la Birmanie se sont malgré tout maintenues (+2,8%), les exportations françaises vers ce pays ont chuté (- 63,6%) et expliquent la baisse des échanges en 2020.

  • Présence française

Près d'une trentaine de filiales françaises sont installées en Birmanie, principalement depuis 2011. Parmi les plus représentatives on trouve Total, Canal+, Accor, Bolloré Logistics , Pernod Ricard et CMA-CGM. Suite au changement de régime le 1er février, la plupart d'entre elles ont réduit leurs effectifs ou mis en pause leur activité sans pour autant remettre en cause le principe de leur présence dans le pays. Par ailleurs, une cinquantaine d'entrepreneurs français ont développé avec succès une  activité locale (industrie du bois, restauration, mode, tourisme, éducation).

  • Le solde commercial

Après dix ans de croissance constante et une hausse de 30,0% l’année dernière, les échanges commerciaux entre la France et la Birmanie ont diminué de 15,6% pour s’établir à 465 371M EUR en 2020. Cette baisse est légèrement moindre que celle observée dans nos échanges avec l’ASEAN (-21,3%) et s’explique en partie par la mise en place de politiques phytosanitaires très restrictives pour le commerce de marchandises de et vers la Birmanie ainsi que par une baisse de la demande locale.

Le niveau des importations de Birmanie s’étant maintenu (+2,8% par rapport à 2019) contrairement à nos exportations (-63,6%), notre déficit commercial a progressé de 41,1% pour atteindre 357 M EUR en 2020. La balance commerciale avec la Birmanie est négative depuis 2016.

La Birmanie est le 68ème fournisseur et le 149ème client de la France. Selon le Ministère du Commerce birman, la France est le 19ème client et le 14ème fournisseur de la Birmanie et les échanges franco-birmans représentent 0,8% des échanges totaux du pays (année fiscale 2019-2020). 

Echanges commerciaux franco-birmans

  • Les importations françaises de Birmanie

 La France a importé 411M EUR de biens depuis la Birmanie. La progression par rapport à 2019 (+2,8%) est moins rapide que celle enregistrée en 2018 (+47,5%) et 2019 (+22 ,3%). La nature des principaux produits importés reste inchangée (articles textile, habillement et maroquinerie, articles de joaillerie et bijouterie, produits agricoles et agroalimentaires) mais la spécialisation autour des biens issus de la confection, phénomène déjà observé ces dernières années, s’est confirmée.

  1. Articles textile, habillement et maroquinerie : le secteur de la confection représente l’immense majorité de nos importations depuis la Birmanie (378M EUR, 92,1% des importations). Les importations de confection constituaient 38% du total en 2017, 58% en 2018 et 84% en 2019. Le secteur continue de profiter du rétablissement du système de préférences généralisées en 2013, ainsi que des faibles coûts de la main d’œuvre birmane et de sa relative productivité.
  2. Articles de joaillerie et bijouterie: loin derrière la confection, le secteur représente la deuxième ligne d’importations de Birmanie (13,5M EUR, 3,3% du total). Celles-ci se sont écroulées entre 2018 et 2019 (-87%), alors qu’elles s’élevaient à 21% des importations en 2018.
  3. Produits agricoles et agroalimentaires: près de 2,8% des exportations birmanes vers la France, soit 11,3M EUR, concernent les produits issus de l’agriculture en particulier les légumineuses dont le pays est l’un des premiers producteurs au monde.

Importations françaises 

  • Les exportations françaises vers la Birmanie

La France a exporté 54M EUR de biens vers la Birmanie en 2020, soit près de trois fois moins qu’en 2019 (146M EUR) et plus de deux fois moins que la moyenne de nos exportations vers ce pays depuis 2015 (120M EUR). Cette baisse marquée s’explique par les mesures prises par les autorités birmanes pour contrer la propagation de la COVID19 et par l’absence de livraisons de biens aéronautiques qui représentaient 52% de nos exportations l’année dernière. 

Sans exportations aéronautiques, la composition de nos livraisons a été relativement diversifiée:

  1. Produits pharmaceutiques: le secteur pharmaceutique a été à l’origine de près de la moitié de nos exportations (49,6%) pour un total de 27M EUR (+14,9% par rapport à 2019). Les règles phytosanitaires birmanes relatives à l’importation ont épargné certains produits de première nécessité comme les médicaments, ce qui pourrait expliquer la relative bonne tenue des exportations pharmaceutiques.
  2. Produits agricoles et agroalimentaires: ces produits ont constitué 14,6% des exportations contre 5,9% en 2019). En valeur absolue (7,9M), les exportations s’inscrivent toutefois en recul par rapport à l’année dernière mais la baisse a été moins nette que dans les autres secteurs d’exportation.
  3.  Parfums et produits cosmétiques: la vente de produits cosmétiques a représenté 5,1M EUR (9,3% du total en 2020) et se maintient au même niveau qu’en 2019 (+1,8%)

Le reste des exportations françaises vers la Birmanie est constitué notamment de machines et équipements (6,9%), matériels électriques (5,3%) et produits informatiques et électroniques (3,7%). 

Exportations françaises

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