MALI
Situation économique et financière
Éléments structurels de l’économie malienne et croissance économique
Pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, le Mali s’étend sur 1,2 M km2, dont 25% de terres arables. Essentiellement désertique, il est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques. Sa population, qui atteint 23,8 M d’habitants en 2023, est jeune (47 % ont moins de 15 ans) et en forte croissance (+3,3 % par an). La densité de population y est faible, notamment dans les régions du Nord, où vivent moins de 10 % des habitants. Classé 188e sur 193 pays à l’indice de développement humain du PNUD en 2023, le pays reste confronté à une pauvreté structurelle : en 2023, 43,9 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté (PNUD), dans un contexte où la croissance économique demeure peu inclusive et largement absorbée par la dynamique démographique. D’après la Banque Mondiale, en 2023, l’espérance de vie reste faible, s’établissant à 60 ans.
L’économie malienne reste fortement concentrée et vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportation. En 2023, le pays s’est imposé comme le 2e producteur africain d’or et de coton, qui représentaient respectivement 81 % et 9 % de ses exportations. Le secteur primaire, qui emploie 64 % de la population active, contribue à hauteur de 33,2 % du PIB en 2023 (BCEAO), mais reste fortement affecté par les effets du changement climatique. Le secteur secondaire, représentant 24,4 % du PIB, a connu une contraction en raison des pénuries persistantes d’électricité et du recul de la production minière. Le secteur tertiaire, majoritaire en termes de contribution au PIB (43,1 %), repose principalement sur le commerce, les transports et les télécommunications. Enfin, l’économie malienne demeure largement informelle, avec 95,5 % des emplois en dehors du secteur formel.
L’économie malienne affiche une croissance réelle de 4,7 % en 2024, comme en 2023. Le pays fait pourtant face à de multiples défis comme la persistance de délestage électriques, la sécheresse de début 2024 suivi par des inondations à l’automne ou la baisse de la production aurifère suite à la fermeture de la plus grande mine du pays. Sous l’hypothèse d’une résorption des difficultés électriques, d’une reprise complète des activités minières et d’une amélioration des conditions de financement, la croissance pourrait atteindre 5 % en 2025.
Finances publiques et dette
D’après le FMI, le déficit budgétaire a été ramené à 2,6 % du PIB en 2024, contre 3,6 % en 2023. Cette amélioration s’explique principalement par une hausse des recettes fiscales (+14,9 % à 15,8 % du PIB), portée par des paiements exceptionnels de la part des entreprises des secteurs minier et des télécommunications. Les dépenses budgétaires totales progressent quant à elles de +8,8 % à 20,2 % du PIB. En 2025, le déficit budgétaire devrait se creuser à 3,4 % du PIB, en raison des dépenses liées à la reconstruction post-inondations et à des revenus miniers plus faibles, avant de se stabiliser autour de 3 % du PIB à moyen terme.
Le Mali demeure en risque de surendettement externe et global modéré selon le FMI. La dette publique s’élevait fin 2024 à 51,7 % du PIB, relativement stable par rapport à 2023 (51,9 % du PIB). Cependant, on note un changement dans sa composition : la part de la dette extérieure dans la dette publique totale s’est réduite à 46,8 % en 2024, contre 50,8 % l’année précédente. Parmi les principaux créanciers extérieurs figurent la Banque mondiale (43 % de la dette extérieure), la Banque Africaine de Développement (15 %), le FMI (8 %), la BOAD (5 %), ainsi que des créanciers bilatéraux (22 %), au premier rang desquels la Chine (7,3 %), Abu Dhabi (5,1 %) et la France (3,9 %). La dette publique est attendue à 50,5 % du PIB en 2025.