Mali, évolution de la situation économique et financière

 

 

Croissance économique et développement

Pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, le Mali s’étend sur 1,2 M km2 dont 25% de terres arables. Essentiellement désertique, il est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques. La population (22,6 M d’habitants) est clairsemée et moins de 10% vit dans le Nord. Avec un taux de croissance démographique de 3,3% par an, le PIB/habitant reste relativement faible (886 USD en 2023). Le Mali se classe au 188ème/193 pays à l’IDH du PNUD 2023. Le taux de pauvreté demeure à un niveau élevé (45,5% en 2022), la croissance économique étant historiquement non inclusive et absorbée par la croissance démographique. Enfin, l’espérance de vie se situe à 60 ans.

L’économie malienne reste fortement concentrée et exposée aux fluctuations des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportation, l’or et le coton. Le secteur primaire représente 39% de la valeur ajoutée. En raison de deux campagnes cotonnières désastreuses (-75% de production pour 2019/2020, -55% pour 2022/2023), le Mali a été relégué au 3ème rang des producteurs africain de coton, mais devrait retrouver sa première place pour la campagne 2023/2024, alors que le coton est habituellement son 2ème produit d’exportation. Le secteur secondaire (22% du PIB) reste dominé par la branche métallurgie et fonderie qui reflète l’importance et le dynamisme de la production aurifère. Le pays est le 3ème producteur africain d’or (102 tonnes produites en 2022, selon le World Gold Council) qui représente 81% de ses exportations en 2022. Le secteur tertiaire (essentiellement commerce, transports, télécom) représente 39% du PIB.

Après 3,5% en 2022, la croissance est estimée à 4,4% en 2023 par le FMI, soutenue principalement par le secteur aurifère et la production agricole. En 2024, la croissance ralentirait à 3,8%, du fait principalement des délestages électriques (qui atteignent 19 heures dans certaines zones) et d’une baisse de la production aurifère, suite à la fermeture temporaire de deux mines. Sous l’hypothèse d’une résorption des difficultés électriques et d’une amélioration des conditions de financement, la croissance rebondirait en 2025, atteignant à 4,4%.

 

Finances publiques

Sous l’effet de contraintes de financement, le déficit budgétaire s’est réduit à 3,9% du PIB en 2023, après 5% du PIB en 2022. La baisse du déficit budgétaire résulte particulièrement d’une forte hausse des recettes fiscales (+1,6% du PIB), due en partie à un rebond des recettes douanières en 2023, qui avaient été inhabituellement faibles en 2022 en raison des sanctions de la CEDEAO. A noter que la masse salariale a fortement progressé ces dernières années (5,1% du PIB en 2019 à 7,7% du PIB en 2023), représentant environ 50% des recettes fiscales l’an dernier, au-dessus de la norme de communautaire maximale de 35%. Cette progression serait en lien avec les dépenses sécuritaires. Selon le FMI, le déficit budgétaire devrait se maintenir à 3,9% du PIB en 2024

 

Dette publique

Le Mali demeure en risque de surendettement externe et global modéré selon le FMI, avec une certaine marge pour absorber les chocs. La dette publique se situe à 56,9% du PIB à fin 2023, contre 53,1% en 2022. En 2023, la dette publique est presqu’à parts égales interne (50,5%) et externe (549,5%). Les principaux créanciers extérieurs sont la Banque mondiale (40,8%), la BOAD (14,2%) et le FMI (8,7%). Quant à la dette domestique, elle est essentiellement composée de titres publics (85,7%). La dette publique est projetée à 57,4% du PIB en 2024 et devrait culminer à 57,7 % du PIB en 2025. La hausse sur le court terme de la dette publique malien résulterait principalement d’une accumulation importante d’arriérés intérieurs envers les fournisseurs.

 

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