MADAGASCAR
Relations bilatérales
Le commerce bilatéral France-Madagascar en 2024
Les relations économiques entre la France et Madagascar sont historiquement denses et dynamiques. Madagascar reste, en 2024, le 1er partenaire commercial de la France dans la zone AEOI, avec un peu moins d’1 Md EUR d’échange (984 M EUR), bien que marqués par un déficit commercial structurel pour la France, lié aux importations de produits agricoles et textiles. La France est le 1er client, le 3e fournisseur et le 4e investisseur étranger du pays, avec une présence économique diversifiée (hydrocarbures, agro-industrie, télécoms, services financiers) portée par plus de 50 filiales françaises et un chiffre d’affaires cumulé d’1 Md EUR.
1. Echanges commerciaux
Selon les données de douanes françaises, Madagascar reste le 1er partenaire commercial de la France en AEOI, avec des échanges qui s’élèvent à 984 M EUR en 2024. Ces derniers s’inscrivent en baisse (-3,0 %), en raison d’une baisse de nos ventes de produits textiles (-23,0 %) que n’ont pu compenser la croissance de nos ventes de machines industrielles et agricoles et la baisse de nos importations de produits agroalimentaires. Depuis 2014, le volume des échanges s’élève à 900 M EUR en moyenne, en augmentation depuis 2010 (à l’exception de 2020 et 2024), et avec un pic historique en 2022 (1,1 Md EUR). Madagascar est le 81e client de la France en 2024, son 69e fournisseur.
La France enregistre un déficit commercial structurel important avec Madagascar (le plus important de la région), à 171 M EUR en 2024, en baisse de -6,0 % par rapport à 2023.
Selon les données du FMI, en 2024 la France est le 3e fournisseur de Madagascar (7,1 % de part de marché contre 6,3 % en 2023), devancée par la Chine (25,1 % ; équipements mécaniques et électriques), et Oman (13,6 % ; hydrocarbures). Les exportations françaises ont légèrement reculé en 2024 (-2,4 %, à 406,9 M EUR) Leur structure reste stable, avec près des trois quarts concentrés dans quatre secteurs :
- Les équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques (26,8 % des exportations totales), en hausse de +10,0 % en 2024, grâce à l’accélération des exportations de téléphériques dans le cadre du projet de transport par câble d’Antananarivo (TPC, près d’un triplement en valeur) ;
- Les produits textiles, habillement, cuir et chaussures (22,9 % du total), en forte baisse de -24,2 % en 2024, en raison notamment de la diminution de nos ventes d’étoffe de bonneterie ;
- Les produits agroalimentaires (13,5 % du total), en léger déclin de -2,1 % en 2024, soutenus par les exportations de préparations alimentaires destinés à l’alimentation d’animaux ;
- Les produits pharmaceutiques (8,4 % du total) ont augmenté de +9,6 % en 2024, principalement en raison d’une croissance des ventes de médicaments contenant de la vitamine, de vaccins et d’antibiotiques.
En 2024, les importations françaises depuis Madagascar ont légèrement diminué (-3,5 %). Selon le FMI, la France est le 1er client de Madagascar en 2024 (16,2 % des exportations, contre 15,2 % en 2023), devant les Etats-Unis (14,2 %, produits textiles, vanille, ilménite, nickel et cobalt), la Chine (10,5 % ; titane, chrome, zircon, pierres précieuses) et la Corée du Sud (10,1 % ; nickel). Elles restent principalement concentrées sur trois secteurs :
- Les produits textiles, habillement, cuir et chaussures (35 % des importations totales) sont en légère baisse (-3,7 % en 2024), en raison d’une diminution de nos achats de manteaux, vestons, pantalons, etc. ;
- Les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (25,4 %) diminuent de -3,7 % en 2024, principalement en raison d’une forte baisse en valeur des achats de crevettes (env. -25 % par rapport à 2023).
- Les produits agroalimentaires (25,4 %) sont en forte diminution de -14,5 % en 2024, en raison notamment d’une baisse de nos achats de conserves de légumes (haricots verts) de l’ordre de -20 %.
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2. IDE et présence française
Madagascar continue d’attirer un niveau modeste d’investissements d’IDE. Selon la CNUCED, le pays a reçu 413 M USD d’IDE en 2024 (environ 2,4 % du PIB), marquant une légère baisse (-0,5 %) par rapport à 2023. Le stock d’IDE atteint désormais 4,9 Md USD (l’équivalent de 28 % du PIB). Les investissements sont majoritairement concentrés dans les secteurs minier, énergétique et des télécommunications, portés par l’exploitation de ressources naturelles, le développement d’infrastructures et l’essor des services numériques.
La France est le 4e investisseur étranger, avec un stock d’IDE, estimé par le FMI, à 276,8 M USD fin 2023 (soit 6 % du total), et des flux nets positifs en 2023 (+59,2 M USD). La Banque de France évaluait pour sa part le stock d’IDE français à 177 M EUR fin 2021. Les principaux secteurs d’investissement incluent les hydrocarbures, l’agro-industrie, le textile, les télécommunications, la distribution et les services financiers.
Les intérêts économiques français couvrent des domaines très diversifiés. Le Service économique dénombre 55 filiales d’entreprises françaises, générant un Chiffre d’affaires de 1 Md EUR et employant plus de 17 000 personnes. Les plus importantes sont Galana (groupe Rubis), Total Energies, Orange et la BRED Madagasikara (finalisation du rachat de la filiale malgache de Société générale en décembre 2024). Les intérêts économiques français couvrent des domaines très diversifiés : les hydrocarbures et l’énergie avec (Rubis, Total Energies, Sagemcom), l’agro-industrie (Authentic Products, Biolandes, Pierre Fabre, Valrhona, Freshpack et Réfrigépêche), l’industrie (Axelle, Beal, Cepovett, Paul Boyé), le BTP (Colas, Sogea-Satom), les transports et la logistique (ADP et Méridiam (Ravinala Airports), AGS, Air France, CMA-CGM), les TIC (ADM Value, Luminess, Orange, Téléperformance, Canal+, Vivetic, Foundever), la distribution (Groupe Bernard Hayot (S2M)), les services financiers (BRED Madagasikara, Baobab Banque), le conseil (Artelia, Atos, BRLi, Egis, Hydroconseil, Setec). Plusieurs franchises sont également présentes : Accor (Novotel, Ibis et Mantis), Carrefour, Système U, Leader Price, Gifi, Meilleurtaux, Weldom, Intermarché. Des filiales d’entreprises françaises appartiennent par ailleurs à des groupes étrangers : Africa Global Logistics (AGL), AGF (Allianz), CFAO (Toyota), Webhelp (Concentrix), ou Coralma (Imperial Brands).
L’influence française se manifeste également par l’importance des entreprises locales au capital détenu par des opérateurs économiques disposant de la nationalité française (CA de 2,5 Md EUR). Certains se démarquent par leur diversification et leur stratégie d’internationalisation. Le groupe Axian s’est associé avec NJJ, holding de Xavier Niel, dans le développement de licences téléphoniques en Afrique, à la Réunion et à Mayotte. Le groupe Redland (maison-mère de Sipromad) a racheté Thomson-Broadcast. Le groupe Filatex s’est allié à deux sociétés françaises dans le secteur énergie : Hyvity (dans le cadre de la jv ENHY) et Energestrio.
La Chambre de commerce et d’industrie France-Madagascar (CCIFM) est un acteur pivot dans l’animation de la communauté d’affaires françaises. Les acteurs français du secteur privé participent activement à tous les groupements professionnels à Madagascar tels que le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), et le Syndicat des industries de Madagascar (SIM). Cette mobilisation passe également par celles des Conseillers au commerce extérieur de la France, de Business France, du Medef International dans le cadre des dialogues continus entre les deux pays. La French Tech Antananarivo participe également à la structuration de l’écosystème malgache de la tech.