Les relations économiques entre la France et la République de Moldavie

La France est le 8ème investisseur étranger, le 8ème fournisseur et le 15ème client de la Moldavie avec des échanges commerciaux bilatéraux qui sont particulièrement dynamiques depuis 2020, soutenus par la hausse des exportations françaises ces dernières années. Bien qu’à un niveau toujours élevé, ces échanges commerciaux ont toutefois enregistré une légère diminution de -3,5 % en 2024, à 195 M€, contre 202 M€ en 2023. L’excédent commercial français continue toutefois de se renforcer, passant de +71,7 M EUR en 2023 à 72,8 M EUR en 2024, profitant du rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne et le soutien de la France face aux défis économiques du pays.

1. En forte croissance depuis 2014, le commerce bilatéral a légèrement diminué en 2024 par rapport à 2023 mais l'excédent s'est renforcé.

En 2014, un accord d’association comportant un accord de libre-échange a été signé entre l'UE et la République de Moldavie, réduisant considérablement les droits de douane, ce qui a soutenu une réorientation du commerce extérieur moldave vers l'UE. Cet accord a favorisé le commerce bilatéral franco-moldave, dont le volume est passé de 93,8 M€ en 2014 à 202,6 M€ en 2023, un niveau sans précédent (+15% par rapport à 2022).

En 2024, les exportations françaises vers la Moldavie ont toutefois diminué de -2,1 % et représentaient 134 M €. Parmi les produits habituellement exportés, les plus fortes contractions concernent les livraisons de produits chimiques, parfums et cosmétiques (8,8 M€, -48,4%) et les produits pharmaceutiques (3,3 M€, -35,7 %). À l’inverse, les livraisons de matériel de transport (50,4 M€, +5,9 %), d’équipements mécaniques, électriques et informatiques (28,2 M€, +8,8 %) et de produits agroalimentaires (14,8 M€, +6,8 %) restent dynamiques, représentant 70 % des exportations vers la Moldavie en 2024.

Dans l’autre sens, les importations françaises de produits moldaves ont diminué de -6,2 % en 2024, à 61,3 M€, marquant un léger enrayement de la dynamique baissière par rapport à 2023 (‑7,9 %). Ces importations restent dominées par les achats d’articles textiles (24,6 €), en hausse de +22,9%, de produits agroalimentaires (9,3 M€, -24,6 %) et de produits agricoles (11,1 M€, +1,3 %), secteurs qui représentent une part importante de l’activité économique en Moldavie.

Le solde des échanges bilatéraux est redevenu excédentaire pour la France en 2019 (4,5 M€). Cet excédent a continuellement augmenté au cours des cinq dernières années, notamment en 2023, où il a plus que doublé par rapport à 2022, atteignant 71,7 M€. En 2024, cet excédent commercial a de nouveau légèrement augmenté pour s'établir à 72,8 M€.

La France est un partenaire commercial de second rang de la Moldavie puisqu’elle n’était, en 2024 que son 8ème fournisseur (2,5% du total des importations moldaves) derrière la Roumanie (16,9%), la Chine (13,8%), l’Ukraine (12,1%), la Turquie (7,5%), l’Allemagne (7,4%) ou encore l’Italie (5,3 %). Dans l’autre sens, la France n’était que le 15ème client de la Moldavie (1% du total des exportations moldaves) derrière la Roumanie (32,6%), l’Ukraine (9,3%), l’Italie (6,7%), la République tchèque (6,1%), la Turquie (6%), l’Allemagne (4,8%), ou encore la Russie[1](3,3%). Cependant, les échanges commerciaux entre la France et la République de Moldavie sont dynamisés par les négociations en cours pour l'adhésion de la Moldavie à l'UE, processus que la France soutient, notamment en mettant à disposition du pays son expertise technique sur des réformes structurelles (secteur de l’énergie) et des financements fléchés vers la modernisation des infrastructures de transport (ferroviaire).

2. La France est le 8ème investisseur étranger, avec une présence relativement limitée mais diversifiée.

La France était le 8ème investisseur étranger en Moldavie en 2023[2], avec un stock d’IDE en hausse de +30% sur un an, à 202,9 M€ sur un total de 4,6 Mds€. La France détient ainsi 4,2% du stock d’IDE total et se classe derrière la Russie (15,3%), Chypre (15,2%), la Roumanie (10,4%), les Pays-Bas (10%), l’Allemagne (6,2%), le Royaume-Uni (6%), la Bulgarie (5,4%) et se classe désormais devant l’Autriche (3,6%). A noter qu’une nouvelle convention visant à éviter la double imposition a été signée le 15 juin 2022 à l’occasion de la visite du Président Macron à Chisinau, et devrait soutenir l’investissement français en Moldavie. Ce texte est entré en vigueur en mars 2024.

Une communauté d’entreprises françaises diversifiée est présente dans le pays. 240 entreprises à capitaux français sont actives sur le marché moldave et génèrent plus de 4 000 emplois directs. Les principaux investisseurs français sont Orange, Lactalis, Lafarge, et Up, alors que Sanofi, Sade, QAIR, Eco Delta ou encore Pentalog disposent d’une présence commerciale dans le pays. Orange, 1er opérateur de téléphonie mobile en Moldavie, emploie plus de 1 450 employés et exploite Orange Systems, l'un des principaux centres de recherche et développement du pays. La "Fromagerie Soroca", du groupe Lactalis, qui s‘est implantée dans le pays via un investissement de 17 M€, emploie plus de 220 personnes et dispose d’une capacité de production quotidienne de 80 tonnes pour les produits laitiers frais et 7 tonnes pour le fromage à pâte dure. Dans le domaine agricole-agroalimentaire, Timac Agro, filiale du groupe Roullier spécialiste des intrants de production, Limagrain (semences), ou encore Bongard (fours électriques pour boulangerie) sont présents dans le pays. La CCI France Moldavie, qui s'investit dans la promotion des échanges économiques bilatéraux, compte 43 entreprises membres.

A la suite de l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE (juin 2024), les relations économiques entre la France et la Moldavie pourraient se renforcer dans les prochaines années grâce à une convergence vers les standards de l'UE, le renforcement de l'Etat de droit, l'adoption progressive des normes communautaires et l’amélioration du climat des affaires. Cette dynamique peut encourager une croissance des échanges commerciaux soutenue, d’une part, par la réorientation de l'économie moldave vers l'UE et, d’autre part, par un renforcement des échanges dans les secteurs où les entreprises françaises et moldaves coopèrent déjà (agriculture, industrie, IT, transports et énergie).

La France mobilise ses outils financiers pour appuyer la Moldavie dans ses réformes, soutenir la modernisation de ses infrastructures et accompagner la transformation de son économie. L'AFD dispose d’un mandat en Moldavie depuis juin 2021, et accompagne financièrement et techniquement la trajectoire de convergence européenne du pays et la modernisation de son économie, via l’appui aux réformes – avec le concours d’Expertise France – et aux investissements dans des secteurs clés que sont l’énergie et l’environnement, la forêt, le ferroviaire et le développement agricole. A fin 2024 les engagements du Groupe AFD représentaient 230 M€, avec une dynamique d’activité partenariale suivant une démarche « Equipe Europe » (cofinancements UE, KfW etc). De son côté, la DG Trésor finance une étude sur l’optimisation des réseaux de chaleur de Chisinau, réalisée par la société SEURECA, filiale du groupe Veolia, via une subvention FASEP de 500 000€.

Outre les soutiens budgétaires de l’AFD et les projets d’investissements, un total de 23M€ ont également été prêtés par Proparco – filiale secteur privé du Groupe AFD – en soutien au secteur agroalimentaire ainsi qu’à l’accès au crédit des PME moldaves.

Enfin, les relations bilatérales ont été mises à l’honneur le 11 mars 2025 avec l’organisation d’un premier forum d’affaires franco-moldave organisé par Business France à Paris, à l’occasion de la visite de la Présidente Sandu. Cet évènement a permis aux autorités moldaves de mettre en avant les opportunités d’affaires liées à la transition économique et au développement du pays, en particulier dans les secteurs clés de l’économie moldave (agriculture, industrie, IT, transports, énergie, etc).


[1] Jusqu’en 2013 la Russie était le principal marché des exportations moldaves (631 MUSD sur un total de 2,4 Mds). Un point de bascule a eu lieu en 2014 avec l’accord d’association signé avec l’UE, la Roumanie devenant le premier débouché de la Moldavie.

[2]  En 2022, la France était le 9ème investisseur en Moldavie.

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