Relations bilatérales

Les relations commerciales et financières entre la France et la Libye se sont dégradées au cours des 12 dernières années : la France est passée de 3ème partenaire commercial de la Libye en 2010 à 8ème en 2022. Dominés par nos importations d’hydrocarbures et de divers produits pétroliers (la totalité de nos importations en 2021), nos échanges sont structurellement déficitaires (-1,9 Md EUR en 2022). La plupart des économies avancées ont vu leur relation économique avec la Libye s’amenuiser au profit de la Chine, qui est devenue son premier fournisseur en 2019, de la Turquie et des Emirats Arabes Unis. Alors que la France détenait le 3ème stock d’IDE en Libye en 2011 (414 M EUR), l’instabilité sécuritaire et politique et le climat des affaires très dégradé ont découragé les investissements et le stock d’IDE est même devenu comptablement négatif en 2018 (-179 M EUR). L’investissement français en Libye a cependant repris depuis 2019 et le stock d’IDE atteint aujourd’hui 254 M EUR.

Relations commerciales bilatérales

La France est désormais un partenaire commercial secondaire de la Libye. 3ème partenaire commercial de la Libye en 2010 (9,7% des échanges), la France n’était plus que 8ème en 2022 (3% des échanges libyens). Nos échanges de biens sont structurellement déficitaires et atteignaient 2,4 Md EUR en 2022, dont 221,6 M EUR d’exportations et 2,2 Mds EUR d’importations. En 10 ans, la France est passée de 3ème à 5ème client de la Libye (de 11,1% à 5,8% des exportations libyennes) et de 5ème à 14ème fournisseur (de 5,9% à 1,3% des importations libyennes). La plupart des économies avancées ont perdu des parts de marché en Libye, comme l’Italie (de 16,6% des importations libyennes en 2010 à 12% en 2021), la Corée du Sud (de 6,2% à 2,6%) et l’Allemagne (de 5,5% à 3,2%). Cette évolution a profité aux économies émergentes[1], et notamment la Chine (de 8,5% des importations en 2010 à 14,7% en 2021), la Turquie (de 7,8% à 12%) et les Emirats Arabes Unis (de 0,5% à 10,4%). Les exportations libyennes ont représenté environ 15,6 Mds EUR en 2021 : 21,2% d’entre elles avaient pour destination l’Italie, première destination devant l’Allemagne (11,47%, l’Espagne (11,03%) et la Chine (11,49%).

[1] Dernières données disponibles des fournisseurs datent de 2021

Les importations françaises sont exclusivement composées de produits pétroliers et les exportations concernent essentiellement des produits agroalimentaires et pharmaceutiques. En 2022, les importations françaises provenant de Libye étaient intégralement (98,55%) composées à d’hydrocarbures et divers produits pétroliers (2,2 Md EUR)En 2022, la France a exporté des produits agroalimentaires (24,7% des exportations), des produits pétroliers raffinés (18%), des produits pharmaceutiques (22%), des équipements mécaniques, du matériel électronique et informatique (16%) et des produits chimiques, parfums et cosmétiques (8,92%). Ces 5 secteurs représentent plus de 85% de nos exportations depuis 2018.

En 2022, les échanges ont été essentiellement impactés par la hausse du cours du Brent. Les échanges entre la France et la Libye ont augmenté de 18,38% en valeur en 2022, après une augmentation de 227,2% liée au rebond des échanges post covid en 2021. Nos importations ont augmenté de 17,8% l’an passé en raison de la hausse du prix du pétrole (100,7 USD le baril de Brent en 2022, contre 71 USD en 2021) engendrant une hausse de +20,8% des importations d’hydrocarbures et cela malgré la perturbation de la production de pétrole lié au blocus pétrolier d’avril à juillet 2022. Les exportations ont augmenté de 24,5% sur un an, tirées par une augmentation significative des exports de produits pétroliers raffinés, passés de 152.535 EUR à 39,9 M EUR en un an.

Echanges bilatéraux

Relations bilatérales financières

Après un désinvestissement massif suite aux deux guerres civiles de 2011 et 2014, l’investissement français en Libye a repris légèrement depuis 2019. Le stock d’IDE français en Libye, qui s’élevait à 939 M EUR en 2010, a rapidement diminué après 2011 et 2014 avant de devenir comptablement négatif en 2018 (-179 M EUR), un désinvestissement lié à l’instabilité politique et sécuritaire, à la division des institutions politiques entre l’Est et l’Ouest et à un climat des affaires prohibitif (186ème pays à l’indice Doing Business 2020 de la Banque Mondiale). Les flux nets annuels d’IDE français se sont en moyenne établis à -111 M EUR entre 2011 et 2018 (soit un rapatriement net cumulé de 892 MEUR) contre +51 M EUR entre 2000 et 2010. Depuis 2019 cependant, les flux d’IDE ont repris (+309 M EUR en 2019 et +58 M EUR en 2020), permettant de reconstituer un stock d’IDE positif de 379 M EUR en 2020. Le secteur pétrolier concentrait en 2018 le stock d’IDE le plus important (172 M EUR).  

Les investissements libyens en France sont limités. Le stock d’IDE libyens en France a atteint 161 M EUR en 2020 (soit 0,02% du stock d’IDE en France). Les flux restent très restreints (6 M EUR en 2019 et 1 M EUR en 2020)

 

 

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