Relations bilatérales

Les relations commerciales et financières entre la France et la Libye se sont dégradées au cours des 10 dernières années : la France est passée de 3ème partenaire commercial de la Libye en 2010 à 8ème en 2020. Dominés par nos importations d’hydrocarbures (92,5% de nos importations en 2020) qui fluctuent selon la production et le prix du pétrole, nos échanges sont structurellement déficitaires (-312 M EUR en 2020). La plupart des économies avancées ont vu leur relations économiques avec la Libye s’amenuiser au bénéfice de la Chine, qui est devenue son premier fournisseur en 2019, et de la Turquie, désormais 2ème fournisseur devant les Emirats Arabes Unis et l’Italie. Alors que la France détenait le 3ème stock d’IDE en Libye en 2011 (414 M EUR), l’instabilité sécuritaire et politique et le climat des affaires dégradé ont découragé les investissements, et le stock d’IDE est même devenu comptablement négatif en 2018 (-179 M EUR). L’investissement français en Libye a cependant repris depuis 2019 et le stock d’IDE atteint aujourd’hui 379 M EUR.

Relations bilatérales commerciales

La France est désormais un partenaire commercial secondaire de la Libye. 3ème partenaire commercial de la Libye en 2010 (9,7% des échanges), la France n’était plus que 8ème en 2020 (3% des échanges). Nos échanges de biens sont structurellement déficitaires et atteignaient 612 M EUR en 2020, dont 150 M EUR d’exportations et 462 M EUR d’importations, générant un déficit commercial de 312 M EUR. En 10 ans, la France est passée de 3ème à 5ème client de la Libye (de 11,1% à 5,8% des exportations libyennes) et de 5ème à 16ème fournisseur (de 5,9% à 1,3% des importations libyennes). La plupart des économies avancées ont perdu des parts de marché en Libye, comme l’Italie (de 16,6% des importations libyennes en 2010 à 12% en 2020), la Corée du Sud (de 6,2% à 2,6%) et l’Allemagne (de 5,5% à 3,2%). Cette évolution a profité aux économies émergentes, et notamment la Chine (de 8,5% des importations en 2010 à 14,7% en 2020), la Turquie (de 7,8% à 12%) et les Emirats Arabes Unis (de 0,5% à 10,4%).

Les importations françaises sont presque exclusivement composées de produits pétroliers et les exportations concernent notamment des produits de base. En 2020, les importations françaises provenant de Libye étaient composées à 92,5% d’hydrocarbures (427 M EUR) et à 7,4% de produits issus de l’industrie manufacturière reflétant la dépendance de l’économie libyenne aux hydrocarbures (95% des exportations de la Libye et 93% des recettes budgétaires en 2019, selon la Banque centrale de Libye). En 2020, la France a exporté des produits pharmaceutiques (28,3% des exportations), des équipements mécaniques, électriques et informatiques (25,7%), des produits des industries agroalimentaires (18%), des produits chimiques, parfums et cosmétiques (9,1%) et des produits manufacturés divers (7,7%). Ces 5 secteurs représentent plus de 85% de nos exportations depuis 2018.

En 2020, les échanges ont pâti de la crise liée à la pandémie de coronavirus et de la chute de la production de pétrole en Libye, mais ils ont repris au premier semestre de 2021. Les échanges entre la France et la Libye ont chuté de 62,2% en valeur en 2020 (après -34,8% en 2019), dans un contexte de contraction des échanges lié à la pandémie de coronavirus (chute globale des échanges français de 14,3%) et suivant une tendance annuelle moyenne en Libye de -20,1% depuis 2010. Les exportations ont diminué de 20% sur un an, tandis que nos importations ont diminué de 67,7% en raison de la baisse du prix du pétrole et de la diminution de la production de pétrole en Libye (-66,4% en 2020) lié au blocus pétrolier en vigueur entre janvier et septembre imposé. Les échanges ont cependant rebondi au premier semestre de 2021 (+119,1% par rapport au S1 2020 à 638 M EUR), avec une hausse à la fois des exportations (+44,5%) et des importations (+138,6%), liée à la reprise de la production libyenne de pétrole et la hausse du prix du pétrole.

Echanges commerciaux FR-LB

 

Relations bilatérales financières

Après un désinvestissement massif suite aux deux guerres civiles de 2011 et 2014, l’investissement français en Libye a repris légèrement depuis 2019. Le stock d’IDE français en Libye, qui s’élevait à 939 M EUR en 2010, a rapidement diminué après 2011 et 2014 avant de devenir comptablement négatif en 2018 (-179 M EUR), un désinvestissement lié à l’instabilité politique et sécuritaire, à la division des institutions politiques entre l’Est et l’Ouest et à un climat des affaires prohibitif (186ème pays à l’indice Doing Business 2020 de la Banque Mondiale). Les flux nets annuels d’IDE français se sont en moyenne établis à -111 M EUR entre 2011 et 2018 (soit un rapatriement net cumulé de 892 MEUR) contre +51 M EUR entre 2000 et 2010. Depuis 2019 cependant, les flux d’IDE ont repris (+309 M EUR en 2019 et +58 M EUR en 2020), permettant de reconstituer un stock d’IDE positif de 379 M EUR en 2020. Le secteur pétrolier concentrait en 2018 le stock d’IDE le plus important (172 M EUR).  

Les investissements libyens en France sont limités. Le stock d’IDE libyens en France a atteint 161 M EUR en 2020 (soit 0,02% du stock d’IDE en France). Les flux restent très restreints (6 M EUR en 2019 et 1 M EUR en 2020).

 

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