Relations économiques bilatérales France-Luxembourg

La France a en 2022 enregistré des excédents commerciaux vis-à-vis du Luxembourg, tant pour les échanges de biens (1,1 Md€) que de services (2,3 Md€) et ce dans des volumes d’échanges en forte progression. La France a ainsi confirmé son rang de 3e partenaire commercial (biens et services), renforçant sa présence dans l’économie luxembourgeoise tant en termes d’investissements directs que de nombre d’entreprises implantées (env. 1 250 filiales). Deux entreprises françaises se placent parmi les vingt premiers employeurs privés du pays : BGL BNP Paribas et Sodexo.

Des échanges de biens en progression, spécialisés et excédentaires en faveur de la France.

La France a en 2022 maintenu son rang de 3e partenaire commercial du Luxembourg (9,5%), derrière l’Allemagne (19%) et le Royaume-Uni (13,5%), dans un volume d’échanges de biens et de services en progression (+3,4%). Dans le détail, la France était en 2022 le 3e client du Luxembourg absorbant env. 11% du total des exportations luxembourgeoises ainsi que son 5e fournisseur (soit 8% des importations).

  • Dans un volume d’échanges de biens en progression, la France reste en 2022 le 3e partenaire, 3e fournisseur et 2e client du Luxembourg.

En hausse de +13%, en glissement annuel (g.a), et de +23% depuis 2019, le volume d’échanges bilatéral s’élève, en 2022, à 5 Md€. A la faveur d’une progression plus rapide des exportations (+14% en g.a, 3,1 Md€) que des importations (+11%, 2 Md€), l’excédent de la France a progressé de +19% (1,1 Md€). En 2022, la France enregistre avec le Luxembourg son 9e excédent bilatéral. Elle est restée son 3e fournisseur (avec une part de marché de 11,2%), derrière la Belgique (31,8%) et l’Allemagne (25%), et son 2e client (13,3% du total), derrière l’Allemagne (23,6%), et devant la Belgique (7,7%).

  • Des échanges de biens fortement spécialisés.

La structuration des exportations françaises se compose principalement de produits agricoles et issus de l’industrie agroalimentaire (22,4% du total), d’hydrocarbures, produits pétroliers raffinés et électricité (21%) et d’équipements mécaniques, électriques et électroniques ainsi qu’en matériels de transport (22,5%). Les importations sont traditionnellement concentrées sur 3 postes reflétant la spécialisation de l’industrie luxembourgeoise (> 60% du total depuis 2014), à savoir les produits métallurgiques et métalliques (31%), produits en caoutchouc et plastique et minerais (22%) et bois, papier et cartons (9,5%). La forte hausse de la valeur totale des importations est exclusivement tirée par le renchérissement de l’acier et produits dérivés. 

Si la France enregistre ses principaux excédents sur les produits de l’industrie agroalimentaire (+413 M€), les hydrocarbures (+219 M€) et les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+210 M€), elle présente en revanche un déficit structurel sur les produits métallurgiques et métallique (-395 M€) sous l’effet des pressions inflationnistes (énergie, matières premières). La France enregistre également un déficit sur les produits plastiques et minéraux divers (-248 M€) et sur le bois, papier et carton (-25 M€).

Prépondérance des échanges de services, en hausse et fortement spécialisés.

  • Les échanges bilatéraux de services ont atteint en 2021 le niveau record de 16,3 Md€ (+60% depuis 2014), soit un volume 4 fois supérieur à celui des échanges de biens .

La France a renforcé son excédent (2,35 Md€, +2,5%) qu’elle enregistre annuellement depuis 2013. La France conservait en 2021 son rang de 4e partenaire (8,8% du total des échanges de services) derrière l’Allemagne (16,9%), le R-U (15,8%) et les USA (10%), mais également de 4e fournisseur (7,1%, derrière USA, R-U et Allemagne) et de 3e client (10,2%, derrière l’Allemagne et le R-U) [1].

  • Environ 70% des échanges dominés par les services financiers, de transport et de services aux entreprises.

Les exportations françaises sont majoritairement composées de services de transport (37%, 3,5 Md€, +47% en g.a) et sont traditionnellement dominées par les services financiers (3,1 Md€, env. 30% du total, hors assurance) et le service aux entreprises (1,2 Md€). Les importations sont également dominées par les services financiers et d’assurance (30% du total, 2Md€), les transports (23% du total, 1,6 Md€) et le conseil aux entreprises (1,4 Md€). Si la France a enregistré un excédent dans les services financiers (hors assurance, 2 Md€) et les transports (1,9 Md€, tiré notamment par ceux routiers et d’électricité), elle est en revanche déficitaire pour les services d’assurance (-1,4 Md€) et les voyages professionnels (-0,6 Md€).

Une présence française significative en termes d'investissements, d'entreprises et de main d'oeuvre.

  • Le Luxembourg, 1er investisseur étranger en France, constitue la 7e destination des IDE français.

Le Luxembourg est le 1er investisseur étranger en France par pays d’origine immédiate, avec un stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) de 163 Md€ en 2021, devant la Suisse (108 Md€) et les Pays-Bas (106 Md€). Aussi, selon la méthode de l’investisseur ultime, le Luxembourg se classe au 8e rang en termes d’investisseurs (35 Md€, -40% par rapport au record de 2018). Cette différence s’explique par les particularités fiscales du Grand-Duché où de nombreux investissements transitent. Les investissements réalisés concernent surtout l’industrie manufacturière (61 Md€), les activités financières et d’assurance (51 Md€) et l’immobilier (11 Md€).

  • Le Luxembourg est la 7e destination des investissements français à l’étranger, avec un stock de 51,8 Md€ en 2021.

Ce dernier est stable depuis le niveau record atteint en 2019, et devant l’Espagne (51 Md€) et derrière l’Allemagne (54 Md€), l’Italie (69 Md€) et le Royaume-Uni (126 Md€).  Les investissements français concernent prioritairement des activités financières et d’assurance (39 Md€) et immobilières (7,7 Md€).

  • La France dispose d’une forte présence au Luxembourg, notamment dans le secteur financier et sur le marché du travail.

En 2020, 1 248 filiales françaises étaient établies au Luxembourg employant 26 800  personnes et réalisant un chiffre d’affaires de 14 Md€. Ces entreprises sont principalement actives divers secteurs (i) dont 1/3 dans les services financiers et d’assurances (la France est le 3e pays disposant de banques au Luxembourg, avec 13 banques, derrière l’Allemagne, 22, et la Chine,15, (ii) la construction (13,7%), (iii) le commerce (12 %, dont les Galeries Lafayette et la Fnac qui ont ouvert leurs premiers magasins en 2019, rejoignant notamment Auchan) et (iv) les technologies de l’information et de la communication (7,5% des filiales).

Trois groupes français figurent parmi les 30 principaux employeurs privés du pays : BGL BNP Paribas (6e employeur avec 3 940 salariés), Sodexo (14e avec 2 190 employés) et Auchan (28e, 1 300 employés). En outre, fin 2022, 54% des travailleurs frontaliers étaient des résidents français (121 000), et à ceux-ci s’ajoutent les 49 100 français résidents au Luxembourg (+25% depuis 2015) représentant 20% des ressortissants UE résidents et 7,5% de la population totale.

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[1] Les données sur les échanges de services se caractérisent par une grande divergence en fonction des sources privilégiées. L’analyse repose sur les données publiées par Eurostat (pays déclarant « France », pays partenaire « Luxembourg) et la Banque de France. Le classement des principaux partenaires du Luxembourg repose en revanche sur les données Statec / Eurostat (pays déclarant « Luxembourg », pays partenaires « pays du monde »).

 

 

 

 

 

 

 

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