Commerce extérieur

Avec un taux d’ouverture de 158,2% du PIB, le Luxembourg est l’économie la plus ouverte du monde. Les échanges de services représentent 85,1% du commerce extérieur luxembourgeois, portés en grande partie par les services financiers. Les services financiers sont un facteur de résilience de l’économie luxembourgeoise dans la crise sanitaire, puisqu’ils sont le seul poste, avec les services de fret aérien (qui ont contribué au transport de matériel médical et de vaccins), dont les exportations ont progressé en 2020. En effet, la crise sanitaire a entraîné une chute de 10,4% des échanges de biens et de 4,6% des échanges de services du Grand-duché.

Porté par des services financiers dynamiques, l’excédent de la balance des biens et des services du Luxembourg s’est amélioré en 2020, malgré une chute des volumes d’échange.

  • Le Luxembourg présente un déficit important dans les échanges de biens (10% du PIB), toutefois largement compensé par l’excédent de la balance des services (33% du PIB).

En ne tenant compte que des biens qui franchissent la frontière (concept dit du commerce extérieur, par opposition au concept de la balance des paiements, qui tient compte du négoce international), les exportations luxembourgeoises sont de 11,9 Md€ en 2020 (13,2 Md€ en 2019), tandis que les importations s’élèvent à 18,3 Md€ (20,5 Md€ en 2019). Ainsi, le Luxembourg présente un déficit commercial de 6,4 Md€ (soit 10% du PIB), en baisse de 12,5% par rapport à 2019, où il était de 7,3 Md€ (11,5% du PIB). Le déficit des échanges de biens diminue, en raison de la crise sanitaire, pour la première fois depuis 2016. Le taux de couverture des exportations par les importations s’établit à 65,3%.

Le volume des échanges de services est près de 6 fois supérieur à celui des échanges de biens (172,8 Md€ pour les services contre 30,2 Md€ pour les biens [1]  en 2019). Il est en baisse de 4,6% par rapport à 2019. Le Luxembourg enregistre un excédent structurel dans les services, s’établissant à 21,2 Md€ en 2020 (33% du PIB), stable par rapport à 2019 (21,4 Md€). L’excédent dans les services financiers, de 17,4 Md€ en 2020, est le principal facteur de l’excédent structurel de la balance des services luxembourgeoise.

  • Si la pandémie a entraîné une forte baisse des volumes d’échange, les exportations de services financiers sont demeurées dynamiques en 2020, soutenant l’excédent de la balance des services.

Les échanges de biens du Luxembourg, qui étaient de 33,8 Md€ en 2019, ont chuté de 10,4% en 2020, pour s’établir à 30,2 Md€. Les importations ayant davantage reculé que les exportations (respectivement de 10,8%, soit 2,2 Md€, et de 9,8%, soit 1,3 Md€) le solde commercial luxembourgeois s’est amélioré de 0,9 Md€ (soit un recul du déficit de 12,5%). Les postes d’exportations les plus affectés par la crise sanitaire sont les articles manufacturés [2]  (-762 M€, soit une chute de 28,8%) et les machines et équipements (-316 M€ ; -12,2%), qui ont tous deux souffert du gel des chaînes de valeur mondiales. Les postes d’importation ayant le plus reculé en 2020 sont les combustibles minéraux (-753 M€ ; -37,1%), les machines et équipements (-353 M€ ; -10,2%) et les matériels de transport (-319 M€ ; -8,7%).

De même, le volume d’échanges de services a reculé de 4,6%, passant de 181,1 Md€ en 2019 à 172,8 Md€ en 2020. L’érosion des échanges de services a néanmoins été contenue par une hausse des échanges de services financiers (qui représentent 54% des échanges de services du Grand-duché) et de fret aérien. Grâce au dynamisme des exportations financières, qui augmentent de 2,4%, plus marqué que celui des importations (+1,8%), l’excédent du Luxembourg dans les services financiers affiche une hausse de 3,7% en 2020 (+0,6 Md€). De fait, la place financière du Grand-duché, qui dispose de la 2e part de marché mondiale dans le domaine de la gestion d’actifs (9%), a bénéficié de la volatilité des marchés financiers au premier trimestre de 2020. Les exportations de fret aérien, correspondant à l’activité de Cargolux, la compagnie aérienne de fret du Luxembourg, ont également fortement augmenté en 2020, de 6,3%. En effet, Cargolux (dont le bénéfice annuel a été multiplié par 30) et l’aéroport de Luxembourg Findel ont activement participé au transport de matériel médical et de vaccins.

Les échanges du Luxembourg sont concentrés tant au plan géographique, sur ses trois voisins, que sectoriel, autour des biens manufacturés.

  • Les échanges de biens du Luxembourg apparaissent plus concentrés sur ses trois pays frontaliers que ses échanges de services.

En 2020, les trois premiers partenaires commerciaux du Luxembourg sont ses trois pays frontaliers, qui représentent 65,8% de son commerce extérieur de biens : l’Allemagne (27,2% des échanges), la Belgique (25,5%, qui était le premier partenaire en 2019) et la France (13,1%). Viennent ensuite les Pays-Bas (5,4%), l’Italie (3,2%) et le Royaume-Uni (2,8%). Les Etats-Unis, 7e, sont le premier partenaire non-européen du Luxembourg (2,5%), devant la Chine (10e, 1,6%) et le Japon (11e, 1,3%). Les trois premiers clients du Luxembourg sont l’Allemagne (26,9% des exportations luxembourgeoises), la France (16,3%) et la Belgique (12,4%). Cette dernière est le premier fournisseur du Luxembourg, avec une part de marché s’élevant à 34%, dépassant de six points celle de l’Allemagne (27,5%) et de vingt-trois points celle de la France (11%). La Belgique réalise donc un fort excédent de 4,7 Md€ vis-à-vis du Luxembourg (5,6 Md€ en 2019), contre 1,8 Md€ pour l’Allemagne (1,7 Md€ en 2019) et 61 M€ pour la France [3] (239 M€ en 2019).

Les quatre principaux partenaires du Luxembourg pour les services sont l’Allemagne (19,8% des échanges), le Royaume-Uni (15,4%), les Etats-Unis (9,9%) et la France (8%). Le Luxembourg présente un excédent vis-à-vis de la plupart de ses partenaires, ses quatre principaux excédents étant l’Allemagne, à 8,6 Md€, le Royaume-Uni, à 4,3 Md€, la France, à 3,1 Md€, et la Belgique, à 2,8 Md€. Ses seuls déficits bilatéraux substantiels dans le commerce de services sont les Etats-Unis (-6,8 Md€), Singapour (-4,2 Md€), l’Irlande (-3 Md€) et les Bermudes (-1,3 Md€).

  • Si le Luxembourg enregistre un fort excédent dans les articles manufacturés, grâce à ArcelorMittal, ses importations de matériels de transport et de combustibles grèvent son solde commercial.

En 2020, les articles manufacturés en métaux communs (2,5 Md€, 21% des exportations), les machines et équipements (2,3 Md€, 19,1%), les autres articles manufacturés (1,9 Md€, 15,5%) et les matériels de transport (1,2 Md€, 10%) constituent les quatre premiers postes d’exportations. Le secteur sidérurgique, avec la présence d’ArcelorMittal, explique la prédominance des articles manufacturés en métaux communs. Les quatre premiers postes d’importation du Luxembourg sont les matériels de transport (3,4 Md€, 18,3% des importations), les machines et équipements (3,1 Md€, 17%), les produits chimiques et produits connexes (2,2 Md€, 12,3%) et les articles manufacturés divers (2 Md€, 10,9%). Le Luxembourg ne présente, en 2020 comme en 2019, d’excédent sectoriel que pour deux postes : les articles manufacturés en métaux communs (+1,1 Md€ en 2020) et les autres articles manufacturés (+401 M€). Les trois principaux déficits sectoriels du Luxembourg sont les matériels de transport (-2,2 Md€), les combustibles minéraux (-1,3 Md€) et les matières brutes non comestibles (-839 M€).

 

[1] Hors négoce international et échanges d’or non monétaire.

[2] C’est-à-dire la somme des trois postes suivants, que le Statec détaille dans ses statistiques : les articles manufacturés en métaux communs, les autres articles manufacturés classés d'après la matière première et les articles manufacturés divers.

[3] Les douanes françaises chiffrent l’excédent français vis-à-vis du Luxembourg à 388 M€. La différence s’explique, selon le Statec contacté par le SE de Bruxelles, par une différence méthodologique : la France publie des statistiques sur le commerce extérieur selon le concept du pays d’origine de la marchandise, tandis que Statec utilise le concept du dernier pays de provenance (ce qui gonfle artificiellement les exportations du Luxembourg, plateforme logistique au cœur de l’Europe).

 

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