SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

 

Croissance économique et développement

Le Libéria a connu une période de forte croissance entre 2004 et 2013 (7,5% par an en moyenne) grâce à son secteur minier. A partir de 2014, le rythme de croissance a brusquement ralenti (0,3% en moyenne entre 2014 et 2019) en raison de l’épidémie d’Ebola et de la baisse des cours des matières premières, notamment du minerai de fer et du caoutchouc, principales exportations du pays. En presque deux décennies, le pays a opéré une transformation de son tissu productif qui ne lui a cependant pas permis d’engager un réel processus de diversification économique : en 2023, (i) le poids du secteur primaire dans le PIB est estimé à 37% d’après les autorités locales ; (ii) la part du secteur secondaire atteindrait 25% du PIB, portée principalement par le secteur minier (18% du PIB), notamment la production de minerai de fer (réserves de 700 Mt). A noter que le sous-sol libérien renferme également d’importantes réserves de diamants, de bauxite et d’or ; et (iii) la part du secteur tertiaire représente près de 38% du PIB, soutenu largement par le commerce, les activités touristiques, le transport et le développement du secteur bancaire.

Après plusieurs années de récessions et de ralentissement économiques dues aux crises sanitaires successives (Ebola puis Covid), le Libéria renoue avec la croissance. La croissance du PIB réel est estimée à 4,6% en 2023 par le FMI, et devrait accélérer à 5,3% en 2024, grâce principalement au dynamisme de l'exploitation minière et des services.

Le pays se maintient toutefois dans une situation socio-économique et humanitaire des plus précaires : avec une population de 5,2 M habitants en 2022 sur une superficie de 111 370 km2, le Libéria se classe au 177ème rang mondial (sur 193 pays) du classement 2022 de l’Indice de développement humain (IDH). L’espérance de vie à la naissance est estimée à 61 ans et le PIB par habitant à 808 USD en 2023. Environ la moitié de la population vit en zone urbaine tandis qu’un tiers des Libériens se concentre à Monrovia.

Finances publiques

Le budget libérien est principalement absorbé par les dépenses de fonctionnement (masse salariale et achats de biens et services). Sur l’année 2023, selon les données publiées par les autorités locales, elles ont représenté environ 72,1% des dépenses budgétaires, notamment 36,5% au titre des dépenses de personnel et 35,6% pour les achats des biens et services. Le budget libérien se caractérise également par l’insuffisance des dépenses d’investissement, pourtant nécessaires au développement du pays. Elles n’auraient représenté en effet que 11,6% des dépenses publiques en 2023, alors le pays présente des besoins en infrastructures considérables, particulièrement dans les domaines du transport, de l’électricité, de l’alimentation, de l’accès à l’eau potable ou encore de l’assainissement (7% des routes sont goudronnées et 27% de la population à accès à l’électricité). Concernant les ressources, elles sont principalement constituées par les recettes domestiques (71,7% des ressources totales en 2023).

Selon le FMI, le déficit budgétaire s’est creusé à 6,4% du PIB en 2023, contre 5,3% en 2022, en raison d’une moindre performance des recettes domestiques (-2,7% du PIB), malgré une baisse des dépenses totales (-1,6% du PIB). Le FMI anticipe cependant une réduction du déficit public en 2024 à 5% du PIB.

 

Dette publique

Le Libéria présente un risque de surendettement global élevé selon le FMI. En 2023, la dette publique libérienne est estimée à 55,7% du PIB, et devrait atteindre 56,5% du PIB en 2024 selon les prévisions du FMI. Le risque de surendettement extérieur demeure cependant modéré. La dette extérieure était de 35,1% du PIB en 2023 et devrait légèrement augmenter en 2024 (35,3% du PIB) selon les projections du FMI. A fin 2023, environ 92 % de la dette extérieure relève d’engagements auprès des multilatéraux au premier rang desquels la Banque mondiale (56,8%), la BAfD (14%) et le FMI (13,7%). Le Libéria a bénéficié de la mesure d’allègement du service de la dette mise en place par le FMI (CCRT) et les autorités ont adhéré à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20/Club de Paris en mai 2021.

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