SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Croissance économique et développement

Le Libéria a connu une période de forte croissance entre 2004 et 2013 (7,5% par an en moyenne) grâce à son secteur minier. A partir de 2014, le rythme de croissance a brusquement ralenti (0,3% en moyenne entre 2014 et 2019) en raison de l’épidémie d’Ebola et de la baisse des cours des matières premières, notamment du minerai de fer et du caoutchouc, principales exportations du pays. En presque deux décennies, le pays a opéré une transformation de son tissu productif qui ne lui a cependant pas permis d’engager un réel processus de diversification économique : (i) le poids du secteur primaire représente plus de 70% du PIB d’après la CNUCED ; (ii) la part du secteur secondaire ne représenterait à peine 10% du PIB, portée principalement par le secteur minier, notamment la production de minerai de fer (réserves de 700 Mt). A noter que le sous-sol libérien renferme également d’importantes réserves de diamants, de bauxite et d’or ; et (iii) la part du secteur tertiaire représente près de 20% du PIB, soutenu largement par le commerce, les activités touristiques, le transport et le développement du secteur bancaire.

Après plusieurs années de récessions dues aux crises sanitaires successives (Ebola puis Covid), le Libéria renoue avec la croissance. Le PIB réel a crû de 4,8% en 2022 selon le FMI, et devrait progresser de +4,3% en 2023 du fait du dynamisme de l'exploitation minière. L’inflation demeure relativement mieux maîtrisée que dans la plupart des pays de la région (+7,6% en 2022). Le pays connaît également ces dernières années une relative stabilité macroéconomique, en lien avec la mise en œuvre du programme avec le FMI.

Le pays se maintient toutefois dans une situation socio-économique et humanitaire des plus précaires : avec une population de 5,2 M habitants en 2022 sur une superficie de 111 370 km2, le Libéria se classe au 178ème rang mondial (sur 191 pays) du classement 2021 de l’Indice de développement humain (IDH). L’espérance de vie à la naissance est estimée à 60,7 ans et le PIB par habitant à 805 USD en 2023. Près de la moitié de la population vit en zone urbaine tandis qu’un tiers des Libériens se concentre à Monrovia.

Finances publiques

Le budget libérien est principalement absorbé par les dépenses de fonctionnement (masse salariale et achats de biens et services). Sur l’exercice fiscal 2021/2022 (selon le FMI), elles ont représenté un peu moins de 74,5 % des dépenses budgétaires, notamment 40% au titre des dépenses de personnel et 30% pour les achats des biens et services. La réforme de la gestion de la masse salariale en particulier constitue l’un des axes majeurs du programme économique avec le FMI. Ainsi, d’importants efforts en matière de contrôle de la masse salariale ont été engagés ayant notamment permis de réduire de près de 10% le nombre de fonctionnaires et d’économiser près de 10,7 M USD entre 2019 et 2020. Le budget libérien se caractérise également par l’insuffisance des dépenses d’investissement. Concernant les ressources, elles sont principalement constituées par les recettes domestiques (75% du budget en 2022).

Le déficit budgétaire s’est creusé 6,9% du PIB en 2022, contre -2,4% en 2021, du fait principalement des mesures de soutien aux ménages pour atténuer les pressions inflationnistes liées à la guerre en Ukraine et un appui plus accru à certaines entreprises publiques. Celui-ci n’avait plus été en dessous de 3% du PIB depuis 2013. Le FMI anticipe cependant une réduction du déficit public (4,9% puis 3,9% en 2024).

 

Dette publique

Le Libéria présente un risque de surendettement global élevé selon le FMI. En 2022, la dette publique libérienne s’établit à 55,4% du PIB, et devrait atteindre 57,1% du PIB en 2023 selon les prévisions du FMI. Le risque de surendettement extérieur demeure cependant modéré. La dette extérieure était de 37,2% du PIB en 2022 et devrait légèrement augmenter en 2023 (38,1%) selon les projections du FMI terme. A fin 2022, environ 91 % de la dette extérieure relève d’engagements auprès des multilatéraux au premier rang desquels la Banque mondiale (50,9%) et le FMI (23,3%). Le Libéria a bénéficié de la mesure d’allègement du service de la dette mise en place par le FMI (CCRT) et les autorités ont adhéré à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20/Club de Paris en mai 2021.

 

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