LIBAN
Relations économiques franco-libanaises
La relation économique franco-libanaise se caractérise par des échanges commerciaux excédentaires pour la France (solde de 334 M€ en 2024) et des stocks d’investissements croisés non-négligeables (1 Md€ au Liban et 1,6 Md€ en France). Notre présence économique au Liban est historique – 50 sociétés implantées employant 6300 personnes – et, malgré la crise, continue de s’amplifier du fait de l’émergence du Liban comme un centre de ressources humaines.
1/ En dépit de la crise, les échanges franco-libanais se maintiennent à un niveau non-négligeable.
Notre commerce bilatéral a généré en 2024 un excédent de 334 M€, soit un niveau non-négligeable au regard de la taille du marché libanais (5,8 M d’habitants, PIB de 23 Md$). Nos exportations de biens vers le Liban, relativement diversifiées, se sont élevées à 426 M€ en 2023 (soit 0,07% des exportations totales). En baisse sur longue période (-43% par rapport à 2018), nos exportations se redressent depuis 2022 et ont connu une nouvelle progression en 2024 (+15%), portée principalement par les ventes de produits agroalimentaires (+33% à 85 M€), de produits pharmaceutiques (+31% à 67 M€) et de matériel de transport (+144% à 24 M€). Historiquement peu élevées (51 M€ en moyenne sur 2012-2022), nos importations depuis le Liban ont atteint 92 M€ en 2024 (-6,9% par rapport à 2023). Elles sont principalement composées d’équipements électriques et ménagers (48%) et de produits agroalimentaires (15%).
La part de marché française s’élève à 2,4%. La France se situait en 2024 au 11ème rang des fournisseurs du Liban, loin derrière la Chine (11,6%), la Grèce (8,7%), la Suisse (6,6%) et la Turquie (6,1%). La France est devant l'Espagne (1,7%) et le Royaume-Uni (1,6%), mais demeure derrière l'Italie (5,1%), les Etats-Unis (3,4%) et l'Allemagne (3%).
2/ La présence économique française s’accroît, dans le contexte de l’essor du Liban comme centre de ressources humaines.
Les IDE français au Liban semblent se maintenir en dépit de la crise. Le stock s’élevait à 1 Md€ fin 2022 (dernières données exploitables), soit près d’1% des IDE totaux au Liban et 0,07% du stock total d’IDE français à l’étranger. La crise ne semble pas se traduire par des désinvestissements marqués (+90 M€ en cumulé depuis 2020). En parallèle, le stock d’IDE libanais en France s’élevait à 1,6 Md€ fin 2023.
Au plan qualitatif, la présence économique française est significative, avec 50 entreprises implantées employant plus de 6300 personnes (dont un quart dédié à des activités d’outsourcing) :
1/ Deux groupes sont positionnés sur des secteurs stratégiques : (i) CMA-CGM (gestionnaire des terminaux à conteneurs des ports de Beyrouth et Tripoli et d’un futur port sec dans la Bekaa, mais aussi investisseur dans l’industrie agroalimentaire et la formation avec l’ouverture en 2024 d’un campus de l’Ecole 42) ; (ii) TotalEnergies (2ème distributeur de carburant du pays) ;
2/ Des entreprises françaises ont localisé de la main d’œuvre (trilingue, qualifiée et compétitive depuis la crise) généralement destinée à couvrir d’autres marchés : Publicis, Thales, mais aussi CMA-CGM, qui a basé à Beyrouth son hub numérique ainsi qu’un centre de services partagés.
3/ Deux entreprises françaises ont une implantation industrielle, issue d’acquisition de sociétés locales : Saint-Gobain (usine de produits pour le BTP) et Nexans (usine de câbles) ;
4/ Enfin, certains groupes ont une empreinte historique : EDF (ingénieur-conseil d’Electricité du Liban), Air France (partenariat avec la compagnie libanaise MEA et une liaison quotidienne Beyrouth-Paris), Orange (joint-venture avec l’Etat libanais), AXA, Sanofi, Veolia, Bureau Veritas, Legrand et L’Oréal.
La communauté d’affaires française est dynamique. Le Comité CCEF, composé de 19 membres, se réunit sur un rythme mensuel. Deux chambres de commerce sont également actives : (i) la CCI France-Liban basée à Beyrouth ; (ii) la chambre de commerce franco-libanaise (CCFL) basée à Paris. Business France a fermé son bureau en 2018 et deux prestataires ont été homologués pour conseiller les PME à l’export : la CCI France-Liban et le cabinet d’intelligence économique MASRI. En outre, la French Tech Beirut a été relabellisée en 2023 avec l'objectif d'accroître les liens entre les écosystèmes tech français et libanais.
Les relations économiques franco-libanaises pourraient bénéficier d’une évolution possible du modèle économique libanais vers les secteurs productifs (numérique, industrie, agriculture), qui présentera des opportunités de développement : (i) sur le marché libanais ; (ii) sur des activités de sous-traitance ; (iii) en nouant des partenariats avec des groupes libanais pour cibler des marchés régionaux.
Annexe : Evolution des exportations françaises de biens vers le Liban (M€).
Source : douanes françaises