Le commerce extérieur du Kazakhstan en 2021

 

Les exportations kazakhstanaises sont toujours largement dominées par les produits des industries extractives et plus particulièrement le pétrole brut, qui a par ailleurs bénéficié d’une importante remontée au cours de l’année 2021 (70 dollars le baril en moyenne contre 40 en 2020). La composition des importations évolue peu, celles-ci restant majoritairement constituées de biens d’équipement et de biens intermédiaires. Concernant les partenaires clés, l’Union européenne maintient sa position de principal client tandis que la Russie demeure le premier fournisseur du pays. La Chine s’affirme comme le 2ème partenaire du Kazakhstan, (1er client et 2ème fournisseur).

 

 I Une reprise des échanges commerciaux en lien avec la hausse du prix du baril

 

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Sur l’ensemble de l’année 2021, le commerce extérieur du Kazakhstan représentait, pour les biens, 101 Mds USD dont 60,4 Mds USD d’exportations et 41,2 USD d’importations. Dans un contexte de forte remontée des prix du baril de pétrole suite à l’importante chute de 2020, les échanges commerciaux du Kazakhstan ont augmenté. Les exportations augmentent de 26,9% (-18,7% en 2020), tandis que les importations augmentent de 5,8% (-0,78% en 2020). Avec 19,1 Mds USD soit 11,1% du PIB, l’excédent commercial fait plus que doubler par rapport à 2020, où il avait atteint 8,8 Mds USD, revenant sensiblement au niveau de 2019 (il représentait alors 10,6% du PIB).

 

II.Des exportations dominées par les matières premières et des importations par les biens d’équipement

 

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Peu diversifiées, les exportations kazakhstanaises sont constituées à 66% de produits énergétiques et surtout de pétrole brut qui représente à lui seul environ 57,7% des exportations du pays. Au total en 2021, le Kazakhstan aurait extrait 85,7 Mt de pétrole et condensat de gaz (au même niveau qu’en 2020). Environ 79% de cette production est destinée à l’exportation, soit 67,6 Mt pour un montant de 23,7 Mds USD, en baisse de -29,4% en valeur par rapport à 2019. Selon le rapport BP de 2021, le Kazakhstan était le 14ème producteur mondial de pétrole en 2020 (2,1% du total de la production mondiale en 2020 et 1,7% des réserves mondiales prouvées).

Selon la même source, le Kazakhstan produit également 0,8% du gaz naturel et 1,3% du charbon au niveau mondial en 2019. La production totale de de gaz, qui aurait atteint 54 milliards de mètres cubes en 2021 (-1,8% par rapport à 2020), dont 29,4 Mds m3 commercialisable (+7,4% par rapport à 2020). Les exportations se sont élevées à près de 16 Mds m3 soit 2,5 Mds USD en 2020 (-28% en volume, -28,7% en valeur). La perspective de la mise en exploitation de nouvelles parcelles à Karachaganak, Kashagan et Tengiz mènent les autorités kazakhstanaises à prévoir une augmentation de l’extraction de gaz naturel à 87,1 Mds m3.                                                                                                    

Cette baisse ponctuelle due à la crise n’efface pas la tendance à la hausse des dernières années, qui s’explique principalement par une forte hausse des livraisons vers la Chine. En 2018, KazMunayGas (KMG, compagnie pétro-gazière nationale) et son partenaire chinois CNPC sont convenus de porter le volume de gaz kazakhstanais exporté vers la Chine à 10 Mds de m3 par an. En 2019, ce volume était de 7,5 Mds m3 par an, en hausse de 400% par rapport à 2017.

En ce qui concerne le charbon, la production a atteint 111,7 millions de tonnes en 2021 (en hausse de 2% en volume vis-à-vis de 2020). D’après le ministère de l’industrie du Kazakhstan, 53% de cette production a alimenté le complexe énergétique national, 6,1% a été fourni au secteur industriel et 9,6% étant destiné à la consommation des ménages. 53,9% de cette production a alimenté le complexe énergétique national tandis que 26,8% a été exporté (le reliquat constituant la consommation des ménages et des entreprises).

Enfin, le Kazakhstan demeurait en 2020 le premier producteur mondial d’uranium avec près de 40% de la production mondiale (6% pour le seul gisement de Tortkuduk et Muyunkum), une production destinée à l’exportation. Le volume a atteint 19 477 tonnes en 2020 (en baisse de -14,6%, à cause des restrictions dues à la pandémie mais avec un prix du spot en forte hausse). L’uranium est surtout exporté vers la Chine (plus de 50% du total) et dans une moindre mesure vers le Canada, la Russie et la France.

En 2021, les autres principaux postes d’exportation du Kazakhstan étaient, dans cet ordre : les métaux et produits métalliques (17%), les produits agroalimentaires (6,2%) et les produits chimiques (5,1%). 

Le poids des hydrocarbures dans les exportations a nettement augmenté en 2021 : leur part dans le total est d’environ 66%. En incluant la métallurgie, les produits des industries extractives représentent près de 83% des exportations du pays.

En 2020, la structure des importations était une nouvelle fois très proche de celle des années précédentes, se composant à 40,6% de machines industrielles et matériels de transport (42,24% en 2019), 10,4% de métaux et produits métalliques (11,2% en 2019) et 11,8% de produits agroalimentaires (7,8% en 2019).

 

III. L’Union européenne, premier débouché pour le Kazakhstan

 

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L’Union européenne (UE) a certes maintenu sa position de premier partenaire commercial de Nour-Soultan en 2021, mais l’écart se resserre peu à peu avec l’Asie qui devient un client de plus en plus important. A noter qu’en 2021, la part de l’UE a nettement augmenté du fait de la remontée des cours du pétrole, alors que les 27 sont destinataires de plus de 65% du pétrole kazakhstanais exporté.

L’UE était à l’issue de l’année 2020 toujours le premier débouché du Kazakhstan avec 40% (24,1 Mds USD) des exportations kazakhstanaises (contre 37,6% et 17,7 Mds USD en 2020). Son poids relatif est donc remonté par rapport à l’année précédente, dépassant l’Asie qui absorbe un peu plus d’un tiers des exportations kazakhstanaises (34,7% en 2021, contre 36,7% en 2020).

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Au sein de l’UE, les trois premiers clients du Kazakhstan sont toujours l’Italie (premier client du Kazakhstan avec 14,7% des exportations du pays, soit +0,7 points de pourcentage – pp – par rapport à 2020), suivie des Pays-Bas (7,3% et +0,6 pp) et de la France (4%, comme en 2020). En 2021, l’Italie achète 28% du pétrole brut kazakhstanais exporté, les Pays-Bas 12,5%, la France 7%[1].

La Grèce est également un pays importateur significatif pour le Kazakhstan avec 4% des exportations kazakhstanaises. Enfin, la Roumanie absorbe environ 5% des exportations kazakhstanaises.

Après 2020, les pays d’Asie ont maintenu leur position de 2ème marché de destination des produits kazakhstanais en 2021 (34,7% des exportations kazakhstanaises, soit -1,4 pp).

En 2021, la Chine est restée le premier pays importateur de produits kazakhstanais devant l’Italie, malgré une diminution de son poids dans les exportations kazakhstanaises (16,4% des exportations kazakhstanaises soit – 3,4 pp par rapport à 2020), tandis que la Turquie se maintient en tant que deuxième importateur de la zone (4,9% des exportations kazakhstanaises, soit +0,4 pp de plus qu’en 2020). La Corée du Sud et l’Inde suivent, absorbant respectivement 3,1% et 2,7% des exportations kazakhstanaises.

La Communauté des Etats indépendants (CEI) maintient sa 3ème place en 2021 avec 20,5% des exportations kazakhstanaises, soit +1,3 pp de plus qu’en 2020.

La part de marché des pays membres de l’Union économique eurasiatique (UEE) est également en hausse (12,7% des exportations kazakhstanaises, soit +0,8 pp de plus qu’en 2020) et reste nettement dominée par la Russie, 3ème importateur de produits kazakhstanais (11,5% des exportations kazakhstanaises, soit 1,0 pp de plus qu’en 2020). Les pays de la CEI hors UEE absorbent 7% des exportations kazakhstanaises (+0,1 pp).

Les pays d’Europe hors UE représentent quant à eux 3,2% des exportations kazakhstanaises, en baisse de -1,5 pp par rapport à 2020, avec la Suisse qui absorbe 1,8% des exportations kazakhstanaises (en recul de -1,5 pp). La Suisse achète environ 3,4% du pétrole brut kazakhstanais exporté.

 

 IV. La Russie, fournisseur incontournable du Kazakhstan

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La répartition géographique des importations kazakhstanaises se distingue par l’importance de la Russie.

La CEI représentait 49,6% des importations kazakhstanaises en 2021, soit une hausse de 8,4% par rapport à 2020. Au sein de cette zone, les pays membres de l’UEEA dominent, avec 44,8% des importations kazakhstanaises en 2021 soit +7 pp. Ce chiffre traduit surtout en réalité une position de force de la Russie, celle-ci détenant 42,1% des parts de marché (pdm) au Kazakhstan en 2021 (+6,7 pp). A noter également la présence bien ancrée de la Biélorussie au cours de ces dernières années (pdm de 1,8%, +0,1 pp). De même, l’Ouzbékistan, pays en cours d’ouverture économique depuis 2016, progresse au rang de sixième fournisseur de Nour-Soultan, premier au sein de l’Asie centrale (pdm de 2,6% en 2021, +0,6pp).

Prise dans son ensemble, l’UE est dépassée par la Chine pour la seconde fois depuis 2012 et est le 3ème fournisseur du Kazakhstan en 2021, avec une pdm de 14,5% soit -1,3 pp de moins qu’en 2020. Parmi les pays membres de l’UE fournisseurs du Kazakhstan, l’Allemagne arrive en tête avec 4,4% des importations kazakhstanaises (-0,3 pp) dépassant l’Italie qui recule à 1,9% de pdm (-0,5 pp) et de la France avec 1,6% (-0,9 pp).

En 2021, la part de marché de la Chine dans les importations kazakhstanaises atteignait 20,2% (+3,8 pp).

Bien que limitée, la place de l’Amérique est bien plus importante en tant que fournisseur du Kazakhstan qu’en tant que client avec 3,8% de part de marché, en augmentation de +0,5 pp par rapport à 2020. Le principal fournisseur de cette zone sont les Etats-Unis avec 3,3% des importations kazakhstanaises en 2021, soit une part de marché en hausse de +0,2 pp par rapport à 2020. Le Canada et le Brésil suivent avec respectivement 0,5% et 0,2% de pdm.

Les pays d’Europe hors UE ne représentent qu’une modeste part des importations kazakhstanaises, avec des parts de marché de 4,4% (+3,2 pp).

L’analyse de la structure géographique de la balance commerciale met en évidence le caractère stratégique, pour le Kazakhstan, des relations commerciales aussi bien avec l’Union européenne (comme client) qu’avec la Russie (comme fournisseur). En effet, la Russie représente à elle seule près de 36% des importations kazakhstanaises tandis que l’Union européenne fournit au Kazakhstan l’essentiel de ses revenus commerciaux en absorbant certaines années la moitié des exportations kazakhstanaises, avec un solde des échanges très favorable au Kazakhstan qui réalise un excédent commercial dans ses échanges avec l’UE quasiment égal à son excédent commercial total.

Le poids de l’UE parmi les clients du Kazakhstan s’est réaffirmé dans le contexte de reprise économique post-pandémie et de hausse des cours du pétrole, celui-ci occupant une place primordiale dans les exportations vers l’UE. Enfin, à la fois fournisseur et client important, la Chine progresse et s’affirme comme 2ème partenaire commercial du Kazakhstan.



[1] Ces trois pays voient leurs majors pétroliers impliqués dans l’exploitation des principaux gisements kazakhstanais et sont aussi dotés de terminaux pétroliers qui en font des portes d’entrée du pétrole kazakhstanais en Europe.

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