CORÉE DU SUD
Relations économiques bilatérales
Commerce bilatéral 2024 : retour à l’excédent pour la 1ère fois depuis 2020
En 2024, le commerce bilatéral de biens entre la France et la Corée a été marqué par la quatrième hausse consécutive des exportations françaises (+13 % sur l’année), qui ont atteint un niveau record à 6,9 Md€, alors que les importations ont enregistré une baisse spectaculaire (-31 %) pour s’établir à 6,8 Md€. En conséquence, les échanges totaux de biens entre les deux pays ont diminué de 14 % par rapport à l’année précédente, à 13,7 Md€, après trois années caractérisées par une croissance moyenne de plus de 20 %. La France affiche un léger excédent commercial avec la Corée (+72 M€) pour la première fois depuis 2020, après le déficit record de 2023 (-3,7 Md€). Deuxième contributeur à la résorption du déficit commercial de la France en 2024 après la Belgique, le redressement du solde commercial avec la Corée a été permis par la forte hausse des exportations aéronautiques et par la chute des achats de produits immunologiques.
Hausse des exportations à 6,9 Md€ (+13 %) sous l’effet des ventes aéronautiques
En 2024, les exportations françaises de biens vers la Corée ont atteint un niveau record de 6,9 Md€, en progression de 13 % par rapport à l’année dernière. Les exportations, en hausse pour la quatrième année consécutive, ont progressé à un rythme nettement supérieur à celui de 2023 (+1 %) mais en deçà de 2022 (+22 %). La Corée constitue ainsi le 17e marché pour les exportations françaises (contre le 20e en 2023), dépassant la République tchèque, la Suède et l’Irlande, et occupe la 5e place en Asie. A l’inverse, la France se maintient au rang de 17e fournisseur de la Corée, et représente le 3e fournisseur européen, derrière l’Allemagne (8e) et les Pays-Bas (16e), et devant l’Italie (18e).
Principal contributeur à cette hausse, le secteur aéronautique a vu ses exportations doubler pour redevenir notre premier poste d’exportation. Les expéditions de produits de la construction aéronautique et spatiale ont doublé en 2024 (+103 %, +497 M€) pour atteindre 982 M€, contribuant ainsi en très grande partie (à hauteur de 8,1 p.p.) à la hausse annuelle des exportations. Ces ventes, composées à 95 % d’appareils finis et à 5 % de matériel aéronautique, incluent de nombreuses ventes d’appareils Airbus aux compagnies aériennes coréennes. Ainsi, la France maintient son rang de second fournisseur pour la Corée, derrière les Etats-Unis.
Les exportations d’uranium et de produits de luxe ont également été très dynamiques. Les exportations de produits chimiques ont en effet affiché une nette augmentation de 39 % (+238 M€ à 846 M€), ce qui s’explique par la forte hausse des ventes d’uranium enrichi (84 % du total). Au total, les exportations de « produits de luxe » (Composées de boissons, parfums et cosmétiques, cuir et bagages, bijouterie-joaillerie et objets d’art) progressent de 7,1 % pour atteindre 1,5 Md€ (record historique), après avoir légèrement reculé en 2023 (-1,6 %). Dans le détail, le cuir, bagages et chaussures, 3e poste d’exportation, a connu une hausse soutenue de 12 % des ventes (+67 M€ à 625 M€), celles de textile progressant de 8 % dans le même temps, à 398 M€ et celles des parfums et cosmétiques de +3,9 % à 387 M€. Parmi les autres postes principaux, des augmentations notables ont été réalisées en ce qui concerne les machines et équipements (+4,1 % à 475 M€) et les produits pharmaceutiques (+5,7 % à 330 M€).
En revanche, les ventes de semi-conducteurs et de vin affichent un net ralentissement. Les expéditions de semi-conducteurs ont en effet diminué de 21 % par rapport à l’an dernier (-85 M€ à 322 M€), à rebours de la dynamique générale d’importations de puces par la Corée (+15 % en 2024). Ce phénomène pourrait être lié au type de semi-conducteurs qu’exporte la France vers la Corée, essentiellement des semi-conducteurs destinés à la production automobile, qui a connu un ralentissement en 2024 (l’Allemagne, autre fournisseur européen spécialisé dans les puces automobiles, a vu ses exportations sur ce segment baisser de 6 %). Enfin, les ventes de vin ont enregistré une baisse notable (-12 % à 185 M€), bien que la France demeure le premier exportateur de vin pour la Corée en valeur.
Forte baisse des importations de produits coréens (-31 %) à 6,8 Md€
Les importations de biens en provenance de la Corée ont enregistré une baisse substantielle de 31 % en 2024, retombant à 6,8 Md€. La quatrième économie d’Asie recule ainsi à la 27e place des plus grands fournisseurs de la France (contre la 20e place en 2023), devant la Roumanie et derrière le Vietnam, auquel elle cède son statut de troisième fournisseur asiatique. A l’inverse, la France constitue le 21e marché pour les produits coréen (24e en 2023).
La chute des importations résulte principalement de l’effondrement des achats de produits pharmaceutiques, qui expliquent à eux seuls plus du tiers de cette baisse générale (-2,1 Md€, en baisse de 85 % par rapport à 2023). Cette baisse dans l’industrie pharmaceutique est essentiellement due à l’arrêt des achats de produits immunologiques mélangés (-99 % à 20 M€, contre 2,2 Md€ en 2023). On note également un ralentissement des importations d’automobiles (-24 % à 1,3 Md€), qui s’explique principalement par une chute de 57 % des achats de véhicules électriques (-57 % à 247 M€). On observe enfin une baisse des achats de produits pétroliers raffinés (-55 % à 269 M€), phénomène en partie lié à la baisse des prix des hydrocarbures, ainsi que de semi-conducteurs (-51 % à 262 M€).
A l’inverse, d’autres secteurs économiques font preuve de résistance, dont en premier lieu le transport maritime. En effet, les achats de navires et bateaux, en légère hausse de 2 % par rapport à 2023, poursuivent leur dynamique ascendante (+72 % depuis 2022) et deviennent le premier poste à l’import, s’établissant à 1,4 Md€. A noter que le secteur des transports dans son ensemble (en prenant également en compte l’automobile) constitue de façon structurelle la première catégorie d’importations en provenance de Corée (40 % du total des achats en 2024, 31 % en 2023). Parmi les autres hausses notables de marchandises importées, on retrouve les téléphones et équipements de communication, qui malgré une augmentation de 41%, restent assez faibles en termes de volume (76,9 M€), l’essentiel des téléphones Samsung étant importés depuis d’autres pays, dont le Vietnam.
Un solde commercial positif pour la première fois depuis 2020
La conjonction de la hausse des exportations et de la chute marquée des importations a engendré une baisse des échanges bilatéraux France-Corée ainsi qu’un léger excédent commercial français. Après trois années de fortes hausses, les échanges de biens entre les deux pays ont diminué de 14 %, retombant quasiment au niveau de 2022.
Parallèlement, la France a résorbé son déficit commercial de biens record de l’an dernier (-3,7 Md€) et dégagé un léger excédent de 72 M€, ce qui place la Corée au rang de 2e contributeur à la résorption du déficit commercial de la France en 2024 après la Belgique (+5,2 Md€), et devant le Japon (+3,4 Md€) et les Etats-Unis (+2,7 Md€). En conséquence, alors qu’elle représentait en 2023 le 12e plus grand déficit commercial bilatéral pour la France, la Corée occupe désormais le rang de 62e excédent commercial. À noter qu’en intégrant les échanges de services, (2,3 Md€ exportés, dont près de 30 % liés aux services maritimes, contre 1,2 Md€ importés), l’excédent commercial atteint 1,2 Md€.
Les investissements directs entre la France et la Corée en 2024
L'investissement français toujours en faible hausse en Corée en 2024
Selon les données de la Banque de France, le flux d’investissements français en Corée s’élevait à 101 M€ en 2024, ralentissant par rapport au niveau particulièrement élevé observé en 2023 (+471 M€). Cette évolution traduit une augmentation significative des investissements dans les services (+167 M€), qui dépasse le désinvestissement observé dans l’industrie manufacturière (-121 M€).
Malgré ces flux positifs, le stock d’IDE français en Corée s’est replié pour s’établir à 5,2 Md€ fin 2024, après 5,4 Md€ fin 2023 et 5,2 Md€ fin 2022, un mouvement a priori attribuable à des effets de valorisation (notamment liés au change et à des effets de réévaluation d’actifs). À fin 2024, la Corée se classait au 29ᵉ rang des destinations des investissements français (contre 30ᵉ fin 2023) et au 6ᵉ rang en Asie. Le stock d’IDE demeure dominé par les activités financières et d’assurance qui représentent 47 % du total (2,4 Md€). Les industries manufacturières représentent le deuxième secteur d’IDE avec près de 30 % des IDE (1,5 Md€), suivies du commerce, qui représente 17 % du stock (1,2 Md€).
Les investissements coréens en France maintiennent en 2024 une trajectoire haussière, bien que contenue
Les flux d’investissements coréens en France affichent une progression modérée en 2024 (+71 M€), constituant la deuxième hausse consécutive après +188 M€ en 2023, à la suite de la baisse significative observée en 2022 (-648 M€), principalement liée au recul des investissements dans les services ainsi que dans le commerce et la réparation d’automobiles.
Dans ce contexte, le stock d’IDE poursuit sa progression pour atteindre 1 112 M€ fin 2024, contre 1 065 M€ fin 2023. La Corée maintient son rang de 31ᵉ investisseur étranger en France et de 6ᵉ investisseur asiatique.
En complément, vous trouverez ci-dessous une fiche présentant les principaux indicateurs de la relation économique bilatérale entre la France et la Corée du Sud.