Commerce extérieur en 2021

Après deux années de contraction (- 10,4 % en 2019 et - 5,4 % en 2020), les exportations coréennes ont rebondi de 25,7 % en 2021 atteignant 644 Md$, un niveau encore inégalé, en raison de bonnes ventes de semi-conducteurs et d’automobiles ainsi que d’une hausse de la valeur de certains postes d’exportation malgré des volumes stagnants, particulièrement pour les produits chimiques et la métallurgie dans un contexte de tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Les importations progressent quant à elles encore plus vite, de 32 % à 615 Md$, en raison de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Le solde commercial, bien qu’en baisse de 34,5 %, demeure largement excédentaire, à 29,4 Md$.

 

Forte hausse des exportations coréennes portées par les semi-conducteurs et un fort effet prix

 Les exportations coréennes ont progressé de 25,7 % en 2021 en valeur, pour atteindre 644 Md$, ce qui permet à la Corée de dépasser à nouveau la barre des 600 Md$ et de battre son précédent record de 2018 (606 Md$), après deux années de baisse en 2019 et 2020. Les équipements électriques (206 Md$, +25 %) demeurent le principal poste d’exportation coréen, fortement porté par les ventes de semi-conducteurs (128 Md$), qui dépassent leur précédent record de 2018 - 127 Md$, dont 82 Md$ pour les seuls semi-conducteurs mémoires. Samsung est redevenu le premier producteur de semi-conducteurs mondial, devançant Intel pour la première fois depuis 2017 avec des ventes de semi-conducteurs de 78 Md$ contre 75 Md$ pour son rival américain.

L’augmentation du prix des matières premières se traduit par une augmentation de la valeur des exportations de plusieurs secteurs malgré des volumes stagnants. L’industrie chimique et pétrochimique voit ses ventes croître de +36 % en valeur mais de seulement 4 % en volume, et devient le deuxième poste d’exportation coréen à 101 Md$. Les ventes de produits chimiques progressent de 36 % à 53 Md$, celles de produits pétrochimiques de 40 % à 39 Md$ et celles de produits médicaux et pharmaceutiques de 21 % à 8,8 Md$, ces dernières ayant déjà bondi de 74 % en 2020, portées notamment par les équipements utilisés dans la lutte contre le covid-19. L’industrie métallurgique voit ses ventes augmenter de 36 % à 60 Md$ et les hydrocarbures de 57 % à 40 Md$ tandis que les volumes d’exportation de ces deux postes se contractent de 4 %.

Les transports, troisième poste d’exportation, progressent de 22 % à 90 Md$. Les ventes d’automobiles sont dynamiques, augmentant de 24 % à 66 Md$, notamment poussées par une progression des ventes de 34 % à destination de l’UE. Les exportations de navires sont reparties à la hausse (+18 % à 22 Md$), pour la première fois depuis l’année record de 2017 (41 Md$). Cette progression devrait se poursuivre lors des années à venir, les chantiers navals coréens s’étant arrogé en 2021 37 % des nouvelles commandes et même 65 % des méthaniers et des bateaux propulsés au gaz naturel, domaines de spécialité des entreprises coréennes. Les ventes d’équipements industriels ne progressent que de 10 % à 59 Md$, en retrait par rapport aux autres secteurs.

 La Chine demeure le premier marché pour la Corée, en croissance de 23 % à 163 Md$, loin devant ses autres clients, et encore plus loin si l’on y ajoute les exportations à destination de Hong-Kong (+37 % à 29 Md$). L’ASEAN est la deuxième destination des produits coréens (109 Md$, +22 %), dont 57 Md$ (+17 %) pour le seul Vietnam. Les Etats-Unis ferment le trio de tête, avec une augmentation des ventes de 29 % à 96 Md$. Les exportations vers l’Union Européenne, particulièrement dynamiques, croissent de 33 % à 64 Md$, dont 4,6 Md$ pour la France (+53 %) et celles vers le Japon augmentent de 20 % à 30 Md$.

 

Le renchérissement des hydrocarbures tire à la hausse les importations coréennes

 Les importations coréennes ont augmenté de 32 % en 2021, pour atteindre 615 Md$. La montée des prix des combustibles fossiles, qui redeviennent le premier poste d’importation, explique l’essentiel de cette hausse, les achats de ces produits progressant de 59 % à 138 Md$ (dont 123 Md$ pour les hydrocarbures et 15 Md$ pour le charbon), portés par un fort effet prix (+3,8 % seulement en volume).

Ces produits mis à part, les importations coréennes ne sont en hausse que de 25 % en 2021. Les achats d’équipements électriques ont augmenté de 20 % à 125 Md$, redevenant donc le deuxième poste d’importation du pays. Les importations de produits chimiques et pétrochimiques ont augmenté de 29 % à 66 Md$, particulièrement portées par la hausse des produits chimiques de 32 % à 44 Md$. Les achats de produits métallurgiques sont en hausse de 50 % à 44 Md$. Les achats d’équipements industriels poursuivent leur forte progression, de 23 % à 57 % Md$ après une croissance de 15 % en 2021, notamment en raison des achats de machines de production de semi-conducteurs. Les importations ont progressé dans des secteurs traditionnellement importants pour la France, comme l’agroalimentaire (+ 19 % à 34 Md$) et le textile et la maroquinerie (+ 15 % à 25 Md$). Enfin, le secteur des transports est en croissance de 9 % à 25 Md$, via notamment la hausse marquée des achats de véhicules étrangers (+11 %, 20 Md$).

Les importations en provenance de Chine ont augmenté de 27 % à 139 Md$ gardant, avec une large avance, la première place. Les importations des Etats-Unis ont progressé au même rythme, atteignant 73 Md$. Les achats en provenance de l’ASEAN viennent en troisième, à 68 Md$ (+24 %) dépassant de peu ceux de l’Union Européenne, 66 Md$ (+19 %), dont 6,6 Md$ pour la France (+12,9%). Les importations japonaises augmentent de 19 % à 55 Md$ tandis que celle d’Australie ont bondi de 76 % à 33 Md$ (en raison d’une hausse des importations de combustibles fossiles, de 102 % à 15,2 Md$ et des minerais, de 65 % à 11,0 Md$).

  

Le solde commercial coréen demeure largement excédentaire, à 29,4 Md$ (soit 1,6 % du PIB), en baisse de 34,5 % par rapport à 2020 (45,2 Md$, 2,4% du PIB). Les réserves de change de la Corée, 9e mondiales, s’établissaient en janvier 2021 à 463 Md$ Mds USD, en hausse de 4,5 % sur un an, et représentent donc presque un an d’importation.

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