Commerce extérieur en 2024

En 2024, le commerce extérieur des biens de la Corée du Sud a été marqué par un fort regain des exportations, qui s’établissent à un niveau record de 683,8 Md$ (+8,2 % par rapport à 2023), ainsi que par une légère baisse des importations (-1,6 % à 632 Md$). Le dynamisme des ventes à l’étranger, largement soutenu par les exportations de semi-conducteurs (+44 % en un an), permet à la Corée de retrouver son rang de 6e exportateur mondial. Après deux années de déficits marqués (47 Md$ en 2023), le pays enregistre son plus grand excédent commercial depuis 2018 (52 Md$), notamment alimenté par l’augmentation de l’excédent bilatéral réalisé avec les Etats-Unis et par la réduction du déficit entretenu avec la Chine.

Niveau record d’exportations sous l’effet des ventes accrues de semi-conducteurs

En 2024, les exportations de biens de la Corée ont atteint un niveau record de 683,8 Md$, marquant une progression de 8,2 % (+51,5 Md$) par rapport à l’exercice précédent. Ce dynamisme a permis au pays de gagner une place dans le classement mondial des exportateurs, se hissant ainsi à la 6ᵉ position.

Cette performance repose avant tout sur l’impulsion donnée par les semi-conducteurs, dont les ventes ont fortement augmenté de 38% pour atteindre 124 Md$, soit 18 % du total des exportations. Hors-puces, la croissance des exportations n’est que de 1,5%. Cette croissance a principalement été stimulée par la demande de puces haut de gamme, notamment celles liées à l’IA. Toujours dans l’électronique, les exportations de composants électroniques pour ordinateurs ont enregistré une hausse spectaculaire de 86 % à 17 Md$, tandis que celles d’écrans plats se sont stabilisées à 17 Md$ et que celles de batteries ont fléchi de 17 % à 8,2 Md$. Le secteur naval a également affiché une progression importante de 18 % de ses exportations, s’élevant à 25,6 Md$. Cette croissance s’explique par la livraison de navires de transport à forte valeur ajoutée, tels que les méthaniers commandés en 2021. D’autres hausses notables ont été observées dans les secteurs des parfums et cosmétiques (+20 % à 10 Md$) et des produits pharmaceutiques (+28 % à 8 Md$). A l’inverse, les exportations d’automobiles, 2ᵉ produit à l’export, sont restées stables à 68 Md$ en raison de grèves ayant ralenti la production, tandis que celles de pétrole raffiné, 3ᵉ produit à l’export, ont reculé de 1,4 % à 49 Md$ sous l’effet de la baisse des prix du pétrole. Les produits chimiques inorganiques enregistrent la plus forte contraction (-42 % à 10 Md$).

La Chine garde sa place de premier client, même si les Etats-Unis progressent à un niveau quasi-équivalent. Ainsi, les expéditions vers la Chine, 1er client de la Corée, ont progressé de 6,6 % pour atteindre 133 Md$, soutenues par une forte demande en semi-conducteurs (+20% à 63 Md$), en produits pétrochimiques et en appareils de communication. Portées par les secteurs automobiles et des machines, les exportations vers les États-Unis ont enregistré une hausse de 10,5 % pour s’établir à 128 Md$, atteignant un nouveau record pour la septième année consécutive. Les ventes destinées aux pays de l’ASEAN ont également progressé de 4,5 % pour atteindre 114 Md$, le Vietnam absorbant plus de la moitié de ces flux (58 Md$), suivi de Singapour (18 Md$). Taiwan (+68% à 34 Md$) et Hong-Kong (+39 % à 35 Md$) ont connu de loin les croissances les plus importantes parmi les principaux clients. Par ailleurs, les exportations vers le Japon, 6e client de la Corée, ont progressé de 2,0 % pour atteindre 30 Md$. Enfin, on note une stabilisation des exportations à destination des pays de l’Union européenne (-0,2 % à 68 Md$).

Les importations coréennes diminuent pour la seconde année consécutive

Les importations de la Corée ont poursuivi leur tendance baissière pour la deuxième année consécutive, enregistrant un recul de 1,6 % (-10,5 Md$) pour s’établir à 632 Md$. Bien que plus contenue qu’en 2023 (-12 %), cette diminution illustre l’atonie de la demande intérieure. En termes de produits, les achats extérieurs d’hydrocarbures et de produits chimiques inorganiques ont connu les ajustements les plus importants.

Sur fond de baisse des prix énergétiques, les importations d’hydrocarbures ont reculé de 5,4 % à 162 Md$. Cette baisse a été alimentée par des diminutions des importations de gaz (-15 % à 34,7 Md$) et de charbon (-18 % à 16,4 Md$). Les achats de pétrole brut, 1er produit importé par la Corée, ont affiché une diminution bien plus modérée, de 0,8 %, à 85 Md$. Seuls les produits pétroliers raffinés ont enregistré une progression (+8,1 % à 25 Md$). De leur côté, les importations de produits chimiques inorganiques ont également fortement reculé (-43 % à 12,2 Md$). Cette baisse s’explique notamment par le recul des approvisionnements d’oxyde de lithium, utilisés dans la fabrication des batteries, dont les achats ont connu un déclin similaire (-44 % à 4,7 Md$). Les importations d’automobile (-17 % à 12 Md$) ont également affiché une baisse notable, alimentées notamment par le recul des achats de véhicules électriques (-17 % à 1,9 Md$).

Parmi les secteurs ayant enregistré une hausse des importations, on retrouve le secteur des semi-conducteurs, en miroir de la dynamique exportatrice de la Corée. Ainsi, les importations de puces ont ainsi augmenté de 15,0 %, atteignant 65,6 Md$, tandis que celles de machines et équipements pour semi-conducteurs ont progressé de 7,6 %, s’élevant à 19 Md$. On note également une augmentation des importations de navires, qui ont doublé de 1,5 Md$ à 3,2 Md$, illustrant un regain d’investissement dans le secteur maritime.

La Chine demeure le premier fournisseur de la Corée malgré une baisse des importations de 2,1 % (140 Md$ d’importations, soit 22% du montant total). Les importations en provenance des États-Unis, deux fois moindres en valeur, ont quant à elles légèrement progressé (+1,2 % à 72 Md$). Parmi les autres partenaires commerciaux, Taiwan (+24 % à 30 Md$) et le Vietnam (+9,6 % à 28 Md$) ont progressé dans le classement des fournisseurs de biens de la Corée. A noter que le Vietnam constitue une exception au sein de l’ASEAN, les évolutions étant bien plus contrastées pour Singapour (-5,5 % à 11 Md$), la Malaisie (-8,2 % à 14 Md$), les Philippines (-4,6 % à 4,4 Md$), l’Indonésie (+3,5 % à 12 Md$) et la Thaïlande (-2,6 % à 7,2 Md$). Les importations en provenance du Japon, 3e fournisseur, sont restées stables à 48 Md$, tandis que celles provenant d’Arabie saoudite ont légèrement reculé (-3,8 % à 32 Md$). Parmi les sources d’approvisionnement majeures, l’Australie a connu le recul le plus important (-8,7 % à 30 Md$).

L’excédent commercial le plus important depuis 2018

La Corée retourne à un solde positif, grâce à un excédent record avec les Etats-Unis et à une nette diminution du déficit avec la Chine. Combinée à la baisse des importations, la progression marquée des exportations a permis à la Corée d’afficher en 2024 un excédent de 52 Md$ (contre un déficit de 10,4 Md$ en 2023), le premier depuis 2021 et le plus important depuis 2018. C’est avec les Etats-Unis que la Corée affiche son excédent le plus large, de 56 Md$, en hausse par rapport aux 44 Md$ de 2023. Arrivent ensuite Hong-Kong (excédent de 33 Md$), le Vietnam (+30 Md$), puis l’Inde (+12 Md$). À noter l’excédent commercial de 3 Md$ dégagé avec les pays de l’Union européenne, qui n’avait pas dépassé 1 Md$ depuis 2011. La réduction du déficit bilatéral enregistré avec la Chine à -6,8 Md$ (contre -18,0 Md$ en 2023) contribue significativement à l’amélioration du solde en 2024. À l’inverse, c’est avec l’Arabie saoudite que la Corée enregistre son plus grand déficit bilatéral (-26 Md $), alimenté principalement par les achats d’hydrocarbures. Les autres déficits notables proviennent du commerce avec le Japon (-18 Md$), l’Australie (-14 Md$), l’Allemagne (-13 Md$), les Emirats arabes unis (-13 Md$) et le Qatar (-13 Md$).

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