COMORES
Relations bilatérales
Relations économiques bilatérales France - Comores en 2024
La France est un partenaire économique de référence des Comores en raison de liens historiques et de la proximité avec Mayotte. Elle affiche un excédent commercial structurel vis-à-vis des Comores, en légère hausse en 2024 (+1,5 %), à 33,7 M EUR. Les exportations françaises (38,3 M EUR en 2024, +4,1 %) sont surtout composées de produits manufacturés, agroalimentaires et équipements, tandis que les importations, dominées par les huiles essentielles, ont fortement augmenté – bien que restant faibles (+28,3 %, à 4,6 M EUR). La France est le 3e fournisseur des Comores (11,6 % de part de marché en 2024 selon le FMI) et son 3e client (15 %). Les relations commerciales entre les deux pays sont facilitées par l’Accord de partenariat économique intérimaire, qui lie l’UE et cinq pays de l’Afrique orientale et australe (dont les Comores), et l’importance de la diaspora comorienne en France. Néanmoins, la présence des entreprises françaises est en recul ces dernières années du fait d’un climat des affaires dégradé.
Selon les données des douanes françaises, les échanges bilatéraux entre la France et les Comores se sont élevés à 42,9 M EUR en 2024, en hausse par rapport à 2023 (+6,3%). En 2024, l’archipel se classait au 143e rang parmi les clients de la France (28e en Afrique subsaharienne), et au 171e rang des fournisseurs (40e en Afrique subsaharienne).
La France enregistre un excédent commercial structurel vis-à-vis des Comores, en légère hausse en 2024 (+1,5 %, à 33,7 M EUR). Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des exportations françaises de produits manufacturés divers, de matériels de transport ainsi que de produits chimiques, parfums et cosmétiques. Parallèlement, les importations en provenance des Comores ont progressé, portées essentiellement par les huiles essentielles.
1. Les exportations françaises, relativement diversifiées, sont en hausse
En 2024, les exportations françaises vers les Comores ont augmenté (+4,1 % par rapport à 2023, à 38,3 M EUR) mais leur structure reste relativement stable, avec près de 90 % concentrées sur cinq secteurs principaux :
- Les produits manufacturés divers (31,1 % du total), notamment les meubles, ont augmenté (+24,6 % par rapport à 2023).
- Les matériels de transport (20 %), surtout composés de véhicules automobiles, ont fortement augmenté (+29,6 %), devenant le 2e poste d’exportation.
- Les produits agroalimentaires (19,3 %), notamment constitués de diverses farines et de préparations alimentaires, sont en baisse (-4,6 % sur l’année).
- Les équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques (9,8 %) sont en forte baisse (-24,1 %). Ce poste est surtout composé de ventes de machines industrielles, agricoles et diverses (-3,9 %), d’équipements électriques et ménagers (-42,6 %) et des ventes de produits informatiques, électroniques et optiques (-17,8 %).
- Les ventes de produits pharmaceutiques (7,2%) sont stables (-0,3%).
La France est le 3ᵉ fournisseur des Comores (11,6 % de part de marché en 2024 selon le FMI), derrière les Émirats arabes unis (37 %) et le Pakistan (12,4 %), mais devant la Chine (8,3 %).
2. Nos importations, en forte hausse, sont en quasi-totalité constituées d’achats d’huiles essentielles
Les importations françaises de produits des Comores restent très faibles (4,6 M EUR) mais ont fortement progressé (+28,3 % par rapport à 2023). Les importations sont quasi essentiellement composées de produits chimiques, parfums et cosmétiques (95,4 % du total ; +64,8 %). Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des achats d’huiles essentielles, notamment de girofle et d’ylang-ylang.
La France est le 3ème client des Comores (environ 15 % des exportations comoriennes selon le FMI en 2024) derrière la Tanzanie (27,4 %) et l’Inde (18 %) mais devant les États-Unis (5,8 %).
Pour rappel, les relations commerciales bilatérales sont encadrées par l’Accord de partenariat économique intérimaire (APEi) conclu entre l’Union européenne et cinq pays d’Afrique orientale et australe (AfOA), dont les Comores. Signé par les Comores en juillet 2017 et mis en œuvre depuis février 2019, cet accord facilite les échanges en prévoyant la suppression complète des droits de douane et l’absence de quotas pour les exportations de ces pays vers l’UE. En retour, la libéralisation des lignes tarifaires par les pays partenaires reste différenciée selon les calendriers et les secteurs.
3. IDE et présence française
Les Comores attirent un niveau d’IDE limité, bien qu’en hausse. D’après la CNUCED, les flux d’IDE ont atteint 7 M USD en 2024 (soit 0,5 % du PIB), en forte hausse (+40 % par rapport à 2023), portant le stock d’IDE à 158 M USD (10,5 % du PIB). Les investissements étrangers se concentrent principalement dans le tourisme, la pêche, l’agriculture et l’énergie. La France est traditionnellement l’un des premiers investisseurs formels étrangers aux Comores, aux côtés de la Tanzanie (secteur bancaire, hôtellerie), la Turquie (transformation de produits de la mer), la Chine (petits commerces, BTP), et des Émirats arabes unis (aéroport, hôtellerie).
Malgré des relations historiques fortes et la proximité géographique avec Mayotte, la présence économique française aux Comores reste modeste, freinée par un climat des affaires peu attractif. Plusieurs entreprises françaises sont néanmoins actives dans le pays, telles que Canal+, Biolandes (distillation d’ylang-ylang), InnoVent (centrales solaires), CMA-CGM (ligne maritime) et Ewa Air (filiale d’Air Austral, dans l’aérien), tandis qu’Africa Global Logistics (ex-Bolloré Africa Logistics) gère le terminal à conteneurs de Moroni. Toutefois, cette présence tend à se réduire.
En revanche, les liens humains restent forts : environ 350 000 personnes d’origine comorienne vivraient en France. Les transferts de fonds de la diaspora (19 % du PIB selon le FMI) constituent un levier économique majeur pour le pays.
Graphique - Evolution des échanges de biens entre la France et les Comores entre 2015 et 2024 (en M EUR)
Source : Douanes françaises