COMORES
Indicateurs et conjoncture
Situation macroéconomique des Comores en 2021
Le FMI prévoit une croissance nulle en 2021, après une récession en 2020 (-0,5%) dans le contexte de la crise sanitaire. Elle s’explique notamment par la forte baisse de revenus des exportations agricoles et du tourisme durant la crise sanitaire, que les transferts de la diaspora n’ont pu entièrement compenser. Une augmentation du taux de croissance à 3,6% est prévue pour 2022, sous l’effet de la relance de l’activité.
1. Une croissance nulle en 2021, suivi d’une reprise de 3,6% en 2022
Une croissance nulle en 2021, suivi d’une reprise de 3,6% en 2022
Le FMI prévoit une croissance nulle en 2021, après une récession de 0,5% en 2020. La récession de 2020 s’explique notamment par la forte baisse de revenus des exportations agricoles et du tourisme durant la crise sanitaire, que n’ont pu entièrement compenser les transferts de la diaspora. Le FMI table sur une relance significative de la croissance en 2022 (+3,6%) sous l’effet de la relance de l’activité économique.
Le PIB par habitant progresserait en 2021 (1421 USD en 2021, contre 1 362 USD l’année précédente). La fragilité sociale des Comores est néanmoins marquée. L’archipel est 156ème sur 189 selon l’IDH. Plusieurs des sous-indicateurs de l’IDH demeurent alarmants : la part de la population vulnérable à la pauvreté multidimensionnelle est supérieure à la moyenne ASS (22 % en 2012 contre 17 % en ASS), notamment en matière d’éducation et de santé. Le taux de pauvreté national, tel que défini par la Banque Mondiale au regard de l’économie comorienne (<25 431 KMF / mois ; environ 60 euros) s’élève à 42,4 % en 2014 et 23,5 % de la population vivrait dans des conditions d’extrême pauvreté.
Le FMI table sur une inflation en baisse en 2021 (0,3 %, contre 1,1% en 2020), en raison de la stagnation de l’activité économique. Elle augmenterait légèrement à 1,2% en 2022
En 2020, la baisse du cours international du baril n’a pas été répercutée sur le prix à la pompe, fixé par le gouvernement depuis 2016. Les prix du litre de carburant sont les suivants : l’essence est fixée à 600 KMF (1,22 €), le diesel à 450 KMF (0,91 €), le gazole à 250 KMF (0,51 €) et le kérosène à 500 KMF (1,01 €).
L'Office national pour l'importation et la commercialisation du riz (ONICOR, étatique) commercialise sur le marché du riz à un tarif fixe de KMF 400 par kg (0,81 €) considéré comme acceptable pour les consommateurs.
Par ailleurs, il n’existe par de niveau minimal des salaires mensuels en Union des Comores (à l’appréciation des employeurs) étant donné que le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), en discussion depuis 2003, n’a toujours pas été fixé.
2. Un creusement du déficit budgétaire et un risque de surendettement modéré en 2021
Le déficit budgétaire a atteint les 0,2 % du PIB en 2020, et devrait se creuser à 3 % du PIB en 2021. Le déficit sera financé à hauteur de 2 % du PIB par les financements internationaux et 1 % du PIB par financement domestique. En 2020, les recettes globales ont atteint 18,4 % du PIB, dont 9,8 % de dons, 7,1 % de recettes fiscales et 1,5 % de recettes non fiscales. Pour 2021, une diminution des recettes globales à 17,8 % du PIB (9,7% de dons, 7,1% de recettes fiscales et 1,0 % de recettes non fiscales) est attendue.
Selon la Banque centrale des Comores, l’encours de la dette publique s’élevait à 283 MEUR fin 2020 soit 25,5 % du PIB (26,8 % selon les prévisions du FMI), dont 87,7 % au titre de la dette extérieure (242 MEUR) et 12,3 % de dette domestique (41 MEUR). Fin 2020, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) était le premier créancier multilatéral de l’archipel (9,6 % de l’encours total) devant la Banque mondiale (5,4 %) et la Trade Development Bank de la Comesa (5,2 %). L’Arabie Saoudite est le premier créancier bilatéral (11,4 %) devant l’Inde (9,1 %) et le Koweït (8,5 %).
Le risque de surendettement est jugé modéré par le FMI. L’endettement auprès de créanciers bilatéraux émergents pourrait toutefois dégrader le profil de la dette. La dette extérieure, entièrement publique, est en hausse de 1,6 point par rapport à 2019. Cette tendance devrait se poursuivre en 2021, avec une augmentation de 2,7 points selon les prévisions du FMI.
Le FMI estime par ailleurs les besoins de financement additionnels externes et budgétaires liés à la crise à 5,2 % et 4,7 % du PIB respectivement, pour la période 2020-2021. Ils seraient comblés par l’augmentation des dons (de 1,7 % du PIB) et les emprunts extérieurs (+2,6 % du PIB).
3. Une reprise du commerce extérieur en 2021, mais une dégradation de la courante
Une reprise du commerce extérieur attendue après un fort ralentissement des échanges extérieurs en 2020. Selon le FMI, le déficit commercial devrait se creuser en 2021 (-19,3 % du PIB contre -18,8% en 2020), en raison d’une progression des importations (+1 point de PIB en 2021 contre une baisse de 3,4 points en 2020) que n’arrive à compenser la légère hausse des exportations (+0,3 points de PIB contre -2,7 points l’année précédente). Au global une légère reprise du commerce extérieur est constatée (+3,3%) en 2021 après une chute de 14% en 2020.
Le déficit courant a atteint 0,4 % du PIB en 2020, et pourrait se creuser à 3,2 % du PIB en 2021. La base exportatrice est faible, composée aux trois quarts par les produits de rente : girofle, vanille, ylang-ylang. En 2020, les exportations ont représenté 8,9 % du PIB (en baisse de 9,0 %), contre 27,7 % pour les importations (diminution de 5,3 %), générant un déficit commercial s’élevant à 18,8 % du PIB. Les importants transferts de la diaspora (15,0 % du PIB en 2020) permettent de compenser en partie ce déficit commercial élevé.
Depuis janvier 1999 et la création de l'euro, un statut de parité fixe entre le Franc comorien et l'euro a été établi, mettant la devise locale à l’abri des fluctuations du taux de change. Le taux de change fixe est 1 € = 491,96775 KMF (Franc des Comores).