Indicateurs et conjoncture

Présentation générale

Pays de plus de 16 millions d’habitants, le Cambodge a connu, pendant plus de vingt ans, une croissance de rattrapage soutenue (plus de 7 % en moyenne de 2000 à 2019). Durant la crise sanitaire, l’économie cambodgienne a résisté grâce à des secteurs clés : industrie hors textile et agriculture, alors que la part du tourisme et de la construction a reculé en raison des ruptures des trafics aériens et de moindres arrivées des investisseurs chinois.  Après une année de récession en 2020 (-3,1%), le PIB a rebondi de 2,2% en 2021 pour atteindre 26,2 Mds USD, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Membre de l’ASEAN depuis 1999, de l’OMC depuis 2004 et de la Communauté Economique ASEAN (AEC) depuis le 1er janvier 2016, le Cambodge a bénéficié du dynamisme de la région, qui s’est traduit par un afflux d’investissements internationaux, essentiellement asiatiques (Chine, Japon, Corée,...). Son commerce extérieur reste, cependant, asymétrique, l’essentiel des importations du Cambodge provenant d’Asie alors que près des deux tiers de ses exportations sont destinées aux marchés développés d’Amérique du Nord et d’Europe. Pays pré-émergent (la Banque mondiale a reclassé le Cambodge dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires en juillet 2016), le pays reste cependant vulnérable aux aléas internationaux du fait de sa forte intégration dans les chaînes de valeurs mondiales et sa dépendance aux importations et aux IDE. On a néanmoins constaté ces dernières années une diversification progressive de la production industrielle, ce qui ouvre également la porte à une augmentation des exportations cambodgiennes sur de grands débouchés asiatiques (notamment Chine, Japon et Corée du Sud). Les accords de libre-échange avec la Chine et la Corée du Sud ainsi que le Partenariat économique régional global (RCEP) devraient accentuer ces évolutions.

Le Cambodge bénéficie d’un important soutien des bailleurs multilatéraux et bilatéraux (plus d’un milliard de dollars en dons et prêts concessionnels chaque année), ainsi que d’avantages commerciaux (accès préférentiel aux marchés européen et américain) liés à son statut de PMA (Pays les Moins Avancés, classification CNUCED). La suspension partielle depuis le 12 août 2020 par l’Union Européenne des préférences tarifaires « Tout sauf les armes » (TSA) n’a guère ralenti les exportations cambodgiennes de produits textiles, la majorité de ces produits étant désormais destinés aux marchés de l’Amérique du Nord.

Les échanges entre la France et le Cambodge se sont accrus de 12,6% en 2021 pour s’établir à 1,19 Md€. Cette tendance s’explique avant tout par la reprise des chaînes d’approvisionnement mondiales et de l’activité économique. Les ventes françaises ont presque doublé (217 M€ en 2021, contre 114 M€ en 2020), tirées notamment par la vente de l’aéronautique. Sur une base nettement plus importante, nos importations ont atteint 972 M€ en 2021, soit une légère hausse (après -11,7% en 2020) et restent concentrées sur les produits textiles et agro-alimentaires. S’agissant des IDE, la France est présente dans la plupart des secteurs de l’économie cambodgienne, du fait d’un nombre limité mais croissant de filiales de grands groupes, mais, surtout, de l’existence d’un tissu dynamique d’entreprises locales créées par des entrepreneurs français.

Focus : Impact économique de la Covid-19 et mesures de soutien du gouvernement cambodgien

Le Cambodge a été touché comme le reste du monde par la crise sanitaire due à la COVID-19, qui a mis un frein brutal à sa dynamique de croissance. La crise a affecté trois moteurs de la croissance cambodgienne : le secteur touristique, les exportations (notamment dans l’industrie textile) et la construction (baisse significative des IDE). En conséquence, l’économie a connu une récession en 2020 avant de se redresser légèrement en 2021.

La crise affecte directement les recettes de l’Etat, entraînant une augmentation du déficit (-7,34% du PIB en 2022), de la dette publique (environ 36% du PIB fin 2021) et du besoin de financement extérieur. La stabilité du secteur financier est également affectée, dans la mesure où le secteur privé se finance en grande partie par des prêts bancaires et où le taux d’endettement des ménages (sous forme notamment de microcrédits) est particulièrement élevé.

Soutenue par la reprise de la demande mondiale, la croissance a rebondi en 2021, mais à un rythme encore inférieur à celui de 2019. Les mesures de restrictions et de confinement, les campagnes vaccinales efficaces ainsi que les mesures de soutien à l’économie ont cependant permis au Cambodge de sortir de la récession dès l’an dernier.

 

Focus : Compte rendu - rapport d'examen à mi-parcours sur la Politique de développement industriel 2015-2025  

Le Conseil pour le développement du Cambodge (CDC) a organisé le 11 mai 2022 un séminaire de présentation du rapport d’examen à mi-parcours sur la mise en œuvre de la Politique de développement industriel 2015-2025 du Cambodge. Ce séminaire avait pour but de présenter aux partenaires de développement et au secteur privé les résultats de la mise en œuvre de cette politique. Dans la globalité, les objectifs de cette politique n’ont été que partiellement atteints puisque la part du secteur manufacturier dans le PIB a progressé plus lentement que prévu tandis que la part des exportations de produits manufacturés à moyenne et haute technologie est restée faible. Afin de renforcer la mise en œuvre de cette politique et de répondre au contexte économique mondial actuel, le Conseil économique national suprême (SNEC) se chargera de rectifier la vision et les objectifs de cette politique afin de l’adapter aux nouveaux défis socioéconomiques et de la rendre résiliente face aux chocs externes.

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