Relations économiques bilatérales entre le Kenya et la France

Le Kenya constitue le 4ᵉ partenaire commercial de la France dans la région AEOI. Après un pic d’échanges en 2022, le commerce bilatéral recule légèrement pour la deuxième année consécutive (-8,0 % en 2024), en raison d’une contraction conjointe des exportations françaises (-3,6 %) et des importations depuis le Kenya (-13,2 %). L’Accord de Partenariat Économique entre le Kenya et l’Union européenne entré en vigueur en juillet 2024 pourrait toutefois offrir un nouveau levier de dynamisation des échanges commerciaux. Les exportations françaises restent dominées par les produits chimiques, cosmétiques et pharmaceutiques, tandis que les importations sont majoritairement constituées de produits agricoles. Sur le plan des investissements, en 2022, la France se classait au 5ᵉ rang des détenteurs d’IDE dans le pays, avec une part de 6,7 % du stock.

 Échanges commerciaux

 Le Kenya est un partenaire commercial de poids intermédiaire de la France, enregistrant le 4e niveau d’échange à l’échelle de la région AEOI en 2024. La somme totale des biens échangés s’élevait à 288,5 M EUR en 2024, en léger recul de -8,0 % par rapport à 2023. Ce volume est resté relativement stable sur les 15 dernières années, avec une moyenne à 275,4 M EUR depuis 2010, mais pourrait augmenter, suite à la signature en fin 2023 de l’Accord de Partenariat Economique (APE), entré en vigueur au 1er juillet 2024, entre l’Union européenne et le Kenya, qui prévoit une libéralisation progressive des deux marchés.

La France enregistre un excédent commercial structurel avec le Kenya (37,1 M EUR en 2024), en forte hausse par rapport à 2023 (+53,3 %).

Les exportations françaises vers le Kenya enregistrent une très légère baisse en 2024 (162,8 M EUR, - 3,6 % par rapport à 2023). Le Kenya demeure toutefois un client intermédiaire pour la France, représentant 0,03 % des exportations françaises mondiales, en légère surpondération par rapport au poids du pays dans l’économie mondiale (0,12 % du PIB mondial). Elles représentent 1,5 % de nos exportations vers l’Afrique subsaharienne (ASS), à un niveau stable depuis plus d’une décennie. Le Kenya est le 109e client de la France à l’échelle mondiale (20e en ASS et 4e en AEOI), avec des exportations qui reposent à 61,5 % sur :

  • Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (29,9 % du total), en hausse de +17,8 % par rapport à 2023,
  • Les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (15,9 %), en baisse de -11,6 %,
  • Les produits pharmaceutiques (15,7 %), en hausse de +30,7 %.

Les importations françaises depuis le Kenya ont diminué en 2024 (125,7 M EUR, -13,2 %), après une augmentation continue depuis 2016, au rythme de +7,2 % en moyenne par an jusqu’en 2023. Cette baisse s’explique principalement par la diminution des achats français de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (59,2 % du total, en baisse de -10,2 %), et de produits de l’industrie agroalimentaire (34,0%, -10,0 %). Le Kenya reste un fournisseur intermédiaire de la France : le 99e dans le monde, 14e en ASS et 3e en AEOI. Il représente 0,02 % des importations françaises mondiales, et 0,95 % depuis l’ASS.

IDE et présence française 

Le Kenya attire un niveau encore modéré d’IDE au regard de la taille de son économie. Selon la CNUCED, le pays a reçu 1,5 Md USD d’IDE en 2024 (soit 1,25 % du PIB), un niveau stable par rapport à 2023. Le stock d’IDE s’élève ainsi à 12,7 Md USD (environ 10,5 % du PIB). Les investissements sont principalement orientés vers les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures (notamment transport et logistique) et des technologies de l’information. Les principaux pays investisseurs sont la Chine, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. En parallèle, les investissements directs sortants réalisés par des acteurs kényans ont fortement augmenté, atteignant 1,3 Md USD en 2024 (en hausse de +122 % par rapport à 2023, à 588 M USD), traduisant une internationalisation croissante des entreprises locales. Le stock d’IDE kényans à l’étranger atteint désormais 4,6 Md USD.

Selon les données de la CNUCED et de la Banque de France, la France représentait 4,1 % des flux d’IDE reçus par le Kenya en 2023, soit un flux d’IDE français au Kenya de 62 M EUR en 2023. Elle détenait également 4,6 % du stock d’IDE kényan (516 M EUR). Cette part est toutefois en baisse par rapport à 2022, année où la France détenait 6,7 % du stock d’IDE kényan, après avoir plus que doublé ses investissements par rapport à 2021. Elle se positionnait alors comme le 5e investisseur étranger au Kenya, derrière le Royaume-Uni (21,9 %), Maurice (11,8 %), les Pays-Bas (11,5 %) et l’Afrique du Sud (11,5 %).

L’intérêt des entreprises françaises pour le Kenya est croissant, le nombre d’implantations serait passé de 35 en 2012 à environ 140 aujourd'hui. La présence française au Kenya est multisectorielle : industrie, énergie, infrastructures, agroalimentaire, finance, agriculture, numérique, hôtellerie et services aux entreprises. Deux clubs sectoriels ont été créés : un club ENR-Ville durable (de portée régionale) et un club Agri afin de tenir compte de la croissance du nombre d’entreprises françaises dans ce secteur. La FrenchTech Nairobi a été (re)lancée en 2023 et regroupe principalement les start-ups et PME du secteur de la tech installées au Kenya. La communauté d’affaires française est structurée autour d’une Chambre de commerce (CCIFK) très active, regroupant plus de 200 membres (pour moitié Kényans) d'un comité des Conseillers du Commerce Extérieur.

[1] L’institut statistique kényan (KNBS) publie tous les 3 ans des données sur les IDE au Kenya et travaille actuellement au rapport 2023.

[2] Cette position a cependant probablement reculé depuis, avec la Chine, les Pays-Bas qui ont eu des IDE importants sur les dernières années.

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