JORDANIE
SECTEUR DE L'EAU
La Jordanie figure au 2ème rang mondial des pays les plus pauvres en eau, avec une quantité moyenne d’eau par an et par habitant de 61 m3, bien en-deçà du seuil de pauvreté absolue en eau défini à 500 m3. Les ressources conventionnelles sont limitées, en raison du faible volume des précipitations et de sources souterraines non renouvelables. 20 % des eaux disponibles en Jordanie sont par ailleurs partagées avec des pays voisins : la rivière Yarmouk avec la Syrie, le Jourdain avec Israël et l’aquifère de Disi avec l’Arabie Saoudite.
Le stress hydrique du Royaume devrait encore s’aggraver avec le changement climatique et la croissance démographique (afflux de réfugiés et natalité dynamique). Le secteur agricole est par ailleurs le plus gros consommateur d’eau (52 %), nécessitant des arbitrages, de la part des autorités, entre usage domestique et demande agricole.
Plusieurs leviers sont mobilisés pour accroitre les ressources. La nouvelle Stratégie de l’eau 2023-2040 prévoit notamment de réduire les pertes physiques et commerciales (non revenu water - NRW) de 2 % par an, afin d'atteindre 25 % de pertes d'ici 2040 contre environ 50% aujourd’hui. Cette stratégie souligne également l’importance d’explorer les sources en eau non conventionnelles pour améliorer et maintenir l’approvisionnement. Des projets tels que l’usine de dessalement à Aqaba, « National Conveyor », et l’accroissement significatif du traitement des eaux usées à des fins agricoles sont ainsi des éléments clés de cette stratégie.
Les entreprises françaises ont une présence forte et reconnue dans le secteur, à l’image du projet d’extraction de l’aquifère de Disi au sud du pays, qui couvre 50% des besoins en eau potable d’Amman, et de l’usine de traitement As Samra, qui traite 70% de ses eaux usées, tous deux opérés par Véolia. Le secteur de l’eau représente également environ 45 % des activités de l’AFD en Jordanie. L’Agence a financé plusieurs projets d’infrastructure et accordé des prêts de politique publique (PrPP) pour accompagner les réformes.