Indicateurs et conjoncture

La Jordanie est un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de plus de 11 M d’habitants (dont près de 3,5 M de migrants), pour un PIB de 51 Mds USD (estimation FMI pour 2023), dont la monnaie est arrimée au dollar (1 JOD = 1,41 USD). L’économie repose sur les services, notamment la finance et le tourisme. L’industrie (textile, pharmacie, engrais) représente plus de 25 % du PIB. Le textile et les engrais sont respectivement les exportations les plus importantes du Royaume. Le secteur minier enregistre également de bonnes performances en termes d’exportations, la potasse est le 4ème poste à l’export tandis que le phosphate en est le 5ème. Quant à l’agriculture, elle consomme la moitié des ressources en eau du pays mais ne contribue qu’à environ 5 % du PIB. La Jordanie est sous-programme FMI (facilité étendue de crédit – EFF) depuis plus de 10 ans et un nouvel EFF de 4 ans a été adopté en janvier 2024, pour un montant de 1,2 Md USD.

Le chômage et la faible participation au marché de l’emploi formel sont les défis majeurs du pays. Le Département des statistiques jordanien (DoS) estime que le taux de chômage a atteint 21,9 % en moyenne en 2023 et 21,4 % au premier trimestre de 2024. Le chômage affecte plus particulièrement les jeunes, environ un jeune sur deux est sans emploi, et les femmes dont quasiment un tiers sont au chômage. La participation au marché du travail est très faible, à 33,2 % en 2023 (34,1 % au T1 2024), notamment pour les femmes (14 % en 2023). L’emploi informel reste majoritaire dans le pays, il représenterait 53,2 % de l’emploi total (chiffre de 2022) d’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

L’activité économique jordanienne a été pénalisée par les crises successives de cette dernière décennie (conséquences des printemps arabes, conflit syrien, Covid-19, guerre en Ukraine, guerre à Gaza). Alors que le taux de croissance annuel moyen atteignait +6,8 % entre 1999 et 2009, il s’est élevé à environ +2,4 % entre 2010 et 2019. En 2020, la Jordanie connaît sa première récession en trente ans (-1,6 %). En 2021, l’activité jordanienne a enregistré un rebond modéré pour s’établir à +2,2 % puis +2,4 % en 2022. Le FMI prévoit une croissance de +2,6 % en 2023 et +2,4 % en 2024.

Le déficit budgétaire devrait s’établir à -5,6 % du PIB, dons inclus, en 2024 (-7,4 % hors dons). Ces prévisions sont légèrement supérieures à celles de 2023, soit -5,2 % du PIB, dons inclus, (-7,1 % hors dons). La dette publique devrait atteindre 114,1 % du PIB en 2023 et 113,7 % du PIB en 2024, soit respectivement 89,5 % et 89,2 % du PIB en excluant la dette détenue par le fonds d’investissement de la sécurité sociale.

Le solde courant de la balance des paiements de la Jordanie s’est largement résorbé en 2023. Il s’est établit à -3,5 % du PIB (contre -7,8 % en 2022) selon le FMI. Avec l’impact de la guerre à Gaza et des perturbations en mer Rouge, il devrait, selon les prévisions du FMI, se creuser à nouveau en 2024 pour atteindre -5 % du PIB, puis revenir à -4 % en 2025.

Les réserves de change de la Banque centrale sont confortables. Elles s’élevaient selon la BCJ à 18,1 Mds USD fin 2023 et permettaient de couvrir 7,9 mois d’importations. La Jordanie fait toujours face à des besoins de financement importants mais garde le soutien des bailleurs et la confiance des marchés.

 

Publié le