Indicateurs et conjoncture

La Jordanie est un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de plus de 11 M d’habitants (dont près de 3,5 M de migrants), pour un PIB de 50 Mds USD (estimation FMI pour 2023), dont la monnaie est arrimée au dollar (1 JOD = 1,41 USD). L’économie repose sur les services, notamment la finance et le tourisme. L’industrie (textile, pharmacie, engrais) représente plus de 25 % du PIB. Le textile et les engrais sont respectivement les exportations les plus importantes du Royaume. Le secteur minier enregistre également de bonnes performances en termes d’exportation, la potasse est le 3ème poste à l’export tandis que le phosphate en est le 5ème. Quant à l’agriculture, elle consomme la moitié des ressources en eau du pays mais ne contribue qu’à environ 5 % du PIB. La Jordanie est sous programme FMI (facilité étendue de crédit) depuis mars 2020. La sixième revue a été examinée en juin 2023.

Le chômage et la faible participation au marché de l’emploi formel sont les défis majeurs du pays. Le Département des statistiques jordanien (DoS) estime que le taux de chômage a atteint 21,9 % au premier trimestre de 2023. Le chômage affecte plus particulièrement les jeunes, environ un jeune sur deux est sans emploi, et les femmes dont quasiment un tiers sont au chômage. La participation au marché du travail est très faible 33,3 %, notamment pour les femmes (13,7 %). L’emploi informel reste largement majoritaire dans le pays, il représenterait 59 % de l’emploi total d’après la Banque mondiale.

L’économie jordanienne, affectée par la pandémie mondiale, a amorcé une reprise en 2021, reprise ralentie par les conséquences de la guerre en Ukraine. Alors que le taux de croissance oscillait autour de +2 % depuis 2010, la pandémie de Covid-19 a provoqué la première récession de la Jordanie depuis 30 ans en 2020 (-1,6 %).  En 2021, le pays a enregistré un rebond, son PIB a crû de +2,2 % en 2021 et de +2,5 % en 2022 selon le FMI. Le Fonds annonce une croissance de +2,6 % en 2023 et de 2,7 % en 2024.

Le déficit budgétaire hors dons devrait s’établir à -5,1 % du PIB dons inclus en 2023 (-7,4 % hors dons). Ces niveaux sont légèrement inférieurs à ceux enregistrés en 2022. Le déficit budgétaire s’était établi à -5,9 % du PIB dons inclus en 2022 (-8,3 % hors dons) malgré une hausse des recettes domestiques toutefois insuffisante pour compenser la hausse des dépenses publiques notamment pour faire face à la crise. La dégradation du solde budgétaire a affecté mécaniquement la dette publique. Elle devrait atteindre 113,8 % du PIB en 2023 ou 90,6 % du PIB en excluant la dette détenue par le fonds d’investissement de la sécurité sociale.

Le solde courant de la balance des paiements de la Jordanie subit les crises successives. Après la pandémie, qui avait entrainé une chute des recettes touristiques et une baisse des transferts des travailleurs jordaniens à l’étranger, le solde s’était de nouveau dégradé en 2022, passant de -8,2 % en 2021 à -8,8 % en 2022.  Le FMI estime que le déficit du compte courant devrait s’améliorer en 2023 pour atteindre -7,5 % du PIB, l’impact des chocs externes sur la balance des paiements étant partiellement compensé par la reprise du tourisme, la hausse des exportations et des envois de fonds des travailleurs expatriés notamment dans le Golfe qui bénéficient des prix plus élevés du pétrole.

Les réserves de change ont atteint un niveau record en 2021 et ont été évaluées à 18 Mds USD contre 15,9 Mds USD en 2020, soit une hausse de +13,3 %. Fin décembre 2022, les réserves ont observé une légère baisse et s'établissent à 17,3 Mds USD. Les réserves sont néanmoins suffisantes pour couvrir 7,5 mois d’importations de biens et de services en Jordanie (contre 7,6 mois fin 2021). La Jordanie fait toujours face à des besoins de financement importants mais garde le soutien des bailleurs et la confiance des marchés.

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