ITALIE
Relations économiques bilatérales France-Italie
Une relation économique forte
La France et l’Italie sont des partenaires économiques majeurs : les deux pays comptent ensemble 127 millions de citoyens européens et leurs économies représentent 30% du PIB de l'Union européenne. En 2024, l’Italie est le 3ème partenaire commercial de la France (3ème en 2023) après l’Allemagne et la Belgique. Pour l’Italie, la France est le 2ème partenaire commercial après l’Allemagne. La France maintient son rang de 1er investisseur en stock en Italie, alors que l’Italie est le 9ème investisseur en stock en France.
1/ L’Italie est le 3ème partenaire commercial de la France
En 2024, les échanges commerciaux de biens entre la France et l’Italie se sont élevés à 98,9 Md€ (-6,5% par rapport à 2023). Le montant de nos échanges avec l’Italie, qui avait dépassé les 100 Md€ en 2022 et 2023, s’établit à environ 99 Md€ en 2024, dans un contexte de ralentissement des échanges commerciaux également observé avec nos principaux partenaires européens.
En 2024, l’Italie est le 3ème partenaire commercial de la France, son 3ème client (2ème en 2023 - 8,2% des exportations) après l’Allemagne (13,2%) et les Etats-Unis (8,3%), et son 5ème fournisseur (4ème en 2023 - 7,4% des importations) après l’Allemagne (12,6%), la Chine (10,2%), les Etats-Unis (7,6%) et la Belgique (7,6%). La France est le 2ème partenaire commercial de l’Italie, son 3ème client (10,1% des exportations), après l’Allemagne (11,9%) et les Etats-Unis (10,7%), et son 3ème fournisseur (7,9% des importations) après l’Allemagne (15,2%) et la Chine (8%).
Sur l’année 2024, les exportations de biens français vers l’Italie ont diminué de 9,3% du fait de la réduction de la composante énergétique. Les exportations françaises sont composées de 10% d’hydrocarbures (en baisse de 33,7% à 4,8 Md€), 12,4% de matériels de transport (en baisse de 19,3% à 6 Md€), 12% de produits chimiques, parfums et cosmétiques (en hausse de 2% à 5,8 Md€), 9,6% de produits de l’industrie agroalimentaire (en hausse de 3,8% à 4,7 Md€) et 7,8% de produits du secteur du textile-habillement, cuir et chaussures (en baisse de 3,5% à 3,8 Md€).
Les importations en provenance d’Italie ont diminué de 3,5% en 2024. Elles concernent à 14% le secteur du textile-habillement, cuir et chaussures (en baisse de 1,6% à 7,1 Md€), à 12,5% les machines industrielles et agricoles (en baisse de 9% à 6,3 Md€), à 10,7% les matériels de transport (en baisse de 18% à 5,4 Md€), à 11,3% les produits métallurgiques et métalliques (en baisse de 3,5% à 5,7 Md€) et à 11,7% les produits des industries agroalimentaires (en hausse de 4,4% à 5,9 Md€).
Alors que la France avait dégagé un excédent commercial de 0,6 Md€ avec l’Italie en 2023, elle a enregistré un déficit de 2,5 Md€ en 2024. Ce déficit commercial s’explique essentiellement par la diminution des exportations d’hydrocarbures vers l’Italie après qu’elles aient fortement augmenté dans le contexte de la guerre en Ukraine, générant un excédent en notre faveur durant deux années consécutives.
Les échanges de services sont repartis à la hausse en 2021 (+18,8% à 22,1 Md€), sans retrouver leur niveau pré-crise sanitaire (24,7 Md€ en 2019) ; le solde reste positif à la faveur de la France en 2021 (53 M€, après 136 M€ en 2020). En 2023 (les chiffres définitifs ne sont pas encore connus) cette tendance devrait se poursuivre.
2/ La France est le 1er investisseur étranger dans la Péninsule et l'Italie le 9ème investisseur en France
Le stock d’IDE français en Italie s’élève à 86,1 Md€ en 2023 selon l’approche géographique (données non disponibles selon l’approche dite de « l’investisseur ultime », qui permet de remonter jusqu’au véritable donneur d'ordre de l'opération). En dix ans, le stock d’IDE français en Italie a doublé, plaçant l’Italie au 5ème rang des pays récipiendaires de nos IDE en 2023 (5,8% du stock total d’IDE français à l’étranger), après les Pays-Bas (229 Md€), les Etats-Unis (225 Md€), le Royaume-Uni (159 Md€) et la Belgique (142,6 Md€). La France est le 1er investisseur en stock en Italie. Elle y compte 2 282 participations de contrôle dans des entreprises italiennes, principalement dans le Nord-Ouest du pays et qui font de la France le 2ème employeur étranger (306 605 emplois).
L’Italie est le 9ème investisseur étranger en France, avec un stock d’IDE de 23,4 Md€ en 2023 selon l’approche géographique (6ème selon l’approche de l’investisseur ultime avec 54,5Md€) derrière le Luxembourg (191 Md€), les Pays-Bas (119 Md€), la Suisse (118 Md€) et l’Allemagne (103 Md€). La France est le 7ème pays d’accueil des investissements italiens à l’étranger en 2023 (6% des IDE italiens pour une valeur de 33 Md€). L’Italie compte des participations dans plus de 2 000 entreprises en France, qui représentent près de 100 000 emplois.
3/ Les partenariats industriels devraient continuer à se développer entre la France et l’Italie.
L’Italie est un pays qui s’est développé en grande partie grâce à ses entrepreneurs, avec un tissu de PME industrielles et familiales plus étendu qu’en France. Avec 4,5 millions d’entreprises (4,1 millions d’entreprises en France) dont 95% de PME, le secteur manufacturier et industriel est plus important en Italie où il contribue à 16,6% de la valeur ajoutée (13,3% en France) en 2022 et le nombres d’entreprises industrielles est plus élevé qu’en France : 365 790 contre 274 100. Les filières de la Tech en Italie sont prometteuses, en plein développement, avec quelque 15 000 startups et 68 000 emplois.
L’Italie et la France comptent 4 000 entreprises installées de part et d’autre de la frontière, qui génèrent près de 400 000 emplois. Au-delà des grands groupes, des centaines de PME, italiennes en France et françaises en Italie constituent, de part et d’autre des Alpes, un réseau dense de sites de production, de centres de décision et de points de vente. Grâce à cet écosystème solide de PME et de startups innovantes, les différentes coopérations mises en place dans le cadre du Traité du Quirinal sur les partenariats industriels, sur l’accélération des PME et sur l’innovation, permettent d’envisager un accroissement des partenariats et des projets communs, des investissements croisés et des participations aux programmes technologiques européens.
Plusieurs groupes franco-italiens illustrent la force des liens industriels entre les deux pays. Le programme ReArm Europe pourrait accélérer les alliances industrielles transfrontalières. L’intelligence artificielle et le nucléaire offrent également de nouvelles opportunités. Les PIIEC européens dans la santé, la microélectronique ou la décarbonation favorisent aussi le développement de projets cofinancés.
Soutenu par un écosystème solide de PME et de startups, le Traité du Quirinal favorise l’émergence de nouveaux projets communs et d’investissements croisés, avec la signature d’un protocole d’entente entre Bpifrance et Invitalia visant à faciliter le financement de projets innovants franco-italiens et à soutenir les jeunes entreprises à fort potentiel.
4/ De grands projets portés par la coopération franco-italienne
La France et l’Italie possèdent, dans le domaine des technologies de pointe, des compétences mondialement reconnues : aérospatial, industrie des composants automobiles, chimie, mécanique, télécommunications et informatique, industrie pharmaceutique et biotechnologique. Les deux pays s’entendent sur l’importance cruciale à accorder à l’économie numérique et verte, et à la collaboration des entreprises françaises et italiennes dans ces domaines.
TAV LYON - TURIN
A horizon 2030, le projet de ligne nouvelle ferroviaire Lyon-Turin permettra le report d’une part importante du trafic de marchandises traversant les Alpes franco-italiennes et de réduire les impacts environnementaux du transport routier. L’UE va faire passer de 40% à 55% sa contribution au financement de la nouvelle liaison ferroviaire entre Lyon et Turin via les Alpes, qui fait partie du projet de réseau trans-européen et de son corridor Lisbonne-Kiev. En 2020, le projet comptait 600 emplois fixes (677 prévus en 2021).
Programme « French-Italian Young Leaders »
Le programme sur 2 ans (4 séminaires), porté par Bpifrance et la CDP (caisse des dépôts et des prêts italienne), et lancé le 4 mai 2021, vise à créer un réseau de professionnels à haut potentiel qui contribueront à créer et développer les relations transalpines. Il s’adresse à des jeunes professionnels prometteurs (30 à 40 ans) de différents secteurs d’activité, intéressés par les relations internationales et désireux de renforcer les liens entre la France et l’Italie. 15 Italiens et 15 Français ont été sélectionnés pour participer au programme dont le thème est « Les perspectives de l’Union européenne et de la Méditerranée à l’heure du régionalisme ».
Accélérateur d’entreprises franco-italien
Le programme, dont la seconde édition a débuté en septembre 2023 pour une durée de 18 mois, prévoit la sélection de 20 PME industrielles françaises et 20 PME industrielles italiennes issues des secteurs de l’automobile, de la fabrication de luxe, de la chimie, de la métallurgie, de la pharmacie et de la transformation agroalimentaire. Les partenaires du programme sont le bureau de Business France à Milan (qui accompagne les PME françaises vers l’Italie) et la CCI France Italie (PME italiennes vers la France).
Préparer l’Europe de demain
Dans le cadre de la mise en œuvre des plans de relance et de résilience et des grands projets d’intérêt européen commun IPCEI (PIIEC projet Important d’Intérêt Européen Commun), la France et l’Italie entendent stimuler la résilience des secteurs stratégiques, renforcer/constituer des chaînes de valeur européennes stratégiques, et lancer des coopérations industrielles entre la France et l’Italie dans 5 secteurs stratégiques : l’hydrogène, le cloud, la microélectronique, la santé et l’espace.
5/ La reprise du tourisme entre les deux pays après la pandémie se confirme en 2023 et en 2024.
Le secteur touristique constitue un levier économique important pour nos deux pays (en 2023 il représentait 10,5% du PIB italien et 8,8% du PIB français) [1]. Le secteur, fortement impacté par la crise sanitaire, a retrouvé en 2023 son niveau pré-pandémique en termes d’arrivées (+1,6%). Selon la Banque d’Italie, en 2024, le nombre de voyageurs internationaux (88,6 M) a progressé de 3,4% par rapport à 2023, les recettes touristiques étrangères (54,3 Md€) sont en hausse de 5%. En 2023 19,8 M de voyageurs français et italiens ont visité l’un des deux pays et dépensé 6,8 Md€. Les évènements internationaux (Jubilé du Vatican en 2025, Jeux olympiques et paralympiques d’hiver à Milan-Cortina en 2026) contribueront à l’atteinte de nouveaux records.