Relations économiques bilatérales France-Italie

 Une relation économique forte

 

La France et l’Italie sont des partenaires économiques majeurs : les deux pays comptent ensemble 127 millions de citoyens européens et leurs économies représentent 30% du PIB de l'Union européenne. En 2023, l’Italie est le 4ème partenaire commercial de la France après l’Allemagne, la Chine et la Belgique. Pour l’Italie, la France est son 2ème partenaire commercial après l’Allemagne. La France est le 1er investisseur en stock en Italie, et le 6ème pays de destination des investissements italiens en stock à l’étranger en 2022. Nos échanges se maintiennent au-dessus du palier de 100 Md€.

1/ L’Italie est le 4ème partenaire commercial de la France en 2023 ; la France dégage un nouvel excédent commercial pour la deuxième année consécutive

En 2023, les échanges commerciaux de biens entre la France et l’Italie se sont élevés à 105,5 Md€, en légère baisse par rapport à 109 Md€ en 2022. Le montant des échanges de la France avec l’Italie est inférieur à celui de la France avec l’Allemagne (172,6 Md€), la Chine (110,6 Md€) et la Belgique (108,2 Md€). Affectés par la crise du Covid en 2020, les échanges bilatéraux ont retrouvé leur dynamisme en 2021 (+18,8% par rapport à 2020, à 81,5 Md€) et progressé fortement en 2022 (+33% par rapport à 2021) pour se stabiliser en 2023 au-dessus des 100 Md€.

En 2023, l’Italie est le 4ème partenaire commercial de la France, son 2ème client (8,7% des exportations) après l’Allemagne (13,5%) et son 5ème fournisseur (7,3% des importations) après l’Allemagne (12,8%), la Chine (10,2%), la Belgique (8,6%) et les Etats-Unis (7,8%). En revanche, la France est le 2ème partenaire commercial de l’Italie, son 3ème client (10,3% des exportations) après l’Allemagne (12,2%) et les Etats-Unis (10,4%) et son 3ème fournisseur (7,7% des importations) après l’Allemagne (15%) et la Chine (8%).

En 2023, les exportations de biens français vers l’Italie ont enregistré une légère diminution à 53 Md€ (-2,9%). Elles sont composées de 13% d’hydrocarbures (en baisse de 11,6% à 7,1 Md€), 10% de produits chimiques, parfums et cosmétiques (en baisse de 12,6% à 5,6 Md€), 8% de produits agroalimentaires (en hausse de 6,8% à 4,4 Md€), 7% de produits du secteur du textile-habillement, cuir et chaussures (en hausse de 2,1% à 3,9 Md€) et 4% de produits informatiques et électroniques (en hausse de 5,6% à 2,2 Md€).

Les importations en provenance d’Italie sont restées soutenues à 52,5 Md€ en 2023 malgré une très légère baisse (-1%). Elles concernent à 14% le secteur du textile-habillement, cuir et chaussures (en hausse de 13,9% à 7,2 Md€), à 13% les machines industrielles et agricoles (en hausse de 4,9% à 6,9 Md€), à 12% les matériels de transport (en hausse de 10,9% à 6,6 Md€), à 11% les produits des industries agroalimentaires (en hausse de 9,7% à 5,6 Md€) et à 4% les produits pharmaceutiques (en hausse de 9,2% à 2,2 Md€).

Alors que la France accusait avec l’Italie un déficit commercial en 2021, elle dégage depuis 2022 un excédent commercial (1,5 Md€). En 2023, notre excédent commercial diminue et s’établi à 0,5 Md€. Cependant, hors énergie, la France enregistre un déficit commercial de -9 Md€ proche de la valeur observée en 2022 (-10 Md€).

Les échanges de services sont repartis à la hausse en 2021 (+18,8% à 22,1 Md€), sans retrouver leur niveau pré-crise sanitaire (24,7 Md€ en 2019) ; le solde reste positif à la faveur de la France en 2021 (53 M€, après 136 M€ en 2020). En 2023 (les chiffres définitifs ne sont pas encore connus) cette tendance devrait se poursuivre.

 2/ La France est le 1er investisseur dans la Péninsule et l'Italie le 5ème investisseur en France

Le stock d’IDE français en Italie s’élève à 80,1 Md€ en 2022 avec un flux de 2,7Md€ en 2022 selon l’approche géographique (données non disponibles selon l’approche de l’investisseur ultime). En 10 ans, le stock français a presque doublé, plaçant l’Italie au 5ème rang des pays de destination de nos IDE en 2022 (5,7% du stock total français net à l’étranger), après les Etats-Unis (232,9 Md€), les Pays-Bas (194,9 Md€), la Belgique (138,7 Md€) et le Royaume-Uni (120,1 Md€). La France est le 1er investisseur en stock en Italie. Elle y compte 2 282 participations de contrôle dans des entreprises italiennes, qui font de la France le 2ème employeur étranger (306 605 emplois).

L’Italie est le 5ème investisseur étranger en France, avec un stock d’IDE de 50,7 Md€ selon l’approche de l’investisseur ultime après les Etats-Unis (139,8 Md€), l’Allemagne (107,3 Md€), la Suisse (107,1 Md€) et le Royaume-Uni (86,6 Md€). Selon l’approche géographique, le stock d’IDE italiens en France s’élève à 23,7 Md€ en 2022. La France est le 6ème pays d’accueil des investissements italiens à l’étranger en 2022, comptabilisant 139 projets d’investissement recensés et 2 656 emplois créés ou maintenus par des entreprises italiennes en France. L’Italie compte des participations dans plus de 2 000 entreprises en France, qui représentent près de 100 000 emplois, dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile, du spatial, de l’aéronautique, de la pharmacie, des assurances. Plus de la moitié des investissements italiens en France sont dans le secteur manufacturier.

 3/ Le tourisme est reparti en 2022 et la tendance se poursuit en 2023

L’industrie touristique constitue un levier économique important pour nos deux pays (8,5% du PIB en France et 13% du PIB en Italie en 2019). Le secteur, fortement impacté par la crise sanitaire, a connu un regain d’activité en 2022, sans rattraper les niveaux prépandémiques. Selon la Banque d’Italie, 19 millions de voyageurs français et italiens ont visité l’un des deux pays et dépensé 6,2 Md€. La tendance s’est poursuivie en 2023, qui serait une année record pour les échanges touristiques, en enregistrant sur les neuf premiers mois de l’année une hausse de 10% par rapport à 2019.

4/ Les partenariats industriels devraient continuer à se développer

L’Italie est un pays qui s’est développé en grande partie grâce à ses entrepreneurs, avec un tissu de PME industrielles et familiales plus étendu qu’en France. Avec 4,5 millions d’entreprises (4,1 millions d’entreprises en France) dont 95% de PME en 2021, le secteur manufacturier et industriel est plus important en Italie où il contribue à 16,6% de la valeur ajoutée (13,3% en France) en 2022 et le nombres d’entreprises industrielles est plus élevé qu’en France : 365 790 contre 274 100. Les filières de la Tech en Italie sont prometteuses, en plein développement avec un décalage de quelques années par rapport à la French Tech, avec quelque 15 000 startups et 68 000 emplois.

L’Italie et la France comptent 4 000 entreprises installées de part et d’autre de la frontière, qui génèrent près de 400 000 emplois. Au-delà des grands groupes, des centaines de PME, italiennes en France et françaises en Italie constituent, de part et d’autre des Alpes, un réseau dense de sites de production, de centres de décision et de points de vente. Grâce à cet écosystème solide de PME et de startups innovantes, les différentes coopérations mises en place dans le cadre du Traité du Quirinal sur les partenariats industriels, sur l’accélération des PME et sur l’innovation, permettent d’envisager un accroissement des partenariats et des projets communs, des investissements croisés et des participations aux programmes technologiques européens.

5/ De grands projets portés par la coopération franco-italienne

La France et l’Italie possèdent, dans le domaine des technologies de pointe, des compétences mondialement reconnues : aérospatial, industrie des composants automobiles, chimie, mécanique, télécommunications et informatique, industrie pharmaceutique et biotechnologique. Les deux pays s’entendent sur l’importance cruciale à accorder à l’économie numérique et verte, et à la collaboration des entreprises françaises et italiennes dans ces domaines.

 TAV LYON - TURIN

A horizon 2030, le projet de ligne nouvelle ferroviaire Lyon-Turin permettra le report d’une part importante du trafic de marchandises traversant les Alpes franco-italiennes et de réduire les impacts environnementaux du transport routier. L’UE va faire passer de 40% à 55% sa contribution au financement de la nouvelle liaison ferroviaire entre Lyon et Turin via les Alpes, qui fait partie du projet de réseau trans-européen et de son corridor Lisbonne-Kiev. En 2020, le projet comptait 600 emplois fixes (677 prévus en 2021).

Programme « French-Italian Young Leaders »

Le programme sur 2 ans (4 séminaires), porté par Bpifrance et la CDP (caisse des dépôts et des prêts italienne), et lancé le 4 mai 2021, vise à créer un réseau de professionnels à haut potentiel qui contribueront à créer et développer les relations transalpines. Il s’adresse à des jeunes professionnels prometteurs (30 à 40 ans) de différents secteurs d’activité, intéressés par les relations internationales et désireux de renforcer les liens entre la France et l’Italie. 15 Italiens et 15 Français ont été sélectionnés pour participer au programme dont le thème est « Les perspectives de l’Union européenne et de la Méditerranée à l’heure du régionalisme ».

Accélérateur d’entreprises franco-italien

Le programme, dont la seconde édition a débuté en septembre 2023 pour une durée de 18 mois, prévoit la sélection de 20 PME industrielles françaises et 20 PME industrielles italiennes issues des secteurs de l’automobile, de la fabrication de luxe, de la chimie, de la métallurgie, de la pharmacie et de la transformation agroalimentaire. Les partenaires du programme sont le bureau de Business France à Milan (qui accompagne les PME françaises vers l’Italie) et la CCI France Italie (PME italiennes vers la France).

Préparer l’Europe de demain

Dans le cadre de la mise en œuvre des plans de relance et de résilience et des grands projets d’intérêt européen commun IPCEI (PIIEC projet Important d’Intérêt Européen Commun), la France et l’Italie entendent stimuler la résilience des secteurs stratégiques, renforcer/constituer des chaînes de valeur européennes stratégiques, et lancer des coopérations industrielles entre la France et l’Italie dans 5 secteurs stratégiques : l’hydrogène, le cloud, la microélectronique, la santé et l’espace.

6/ Des institutions de coopération toujours plus efficaces

Dans le cadre de la diplomatie économique, de nombreuses initiatives ont été lancées pour structurer et dynamiser la relation économique franco-italienne, notamment lors des sommets bilatéraux annuels. Le Medef et Confindustria ont lancé en 2018 un forum économique annuel pour structurer leur relation et soutenir le dialogue et la coopération commerciale. Présidé par l’Ambassadeur, le Conseil économique de l’ambassade réunit autour de son service économique régional, les organismes et acteurs dont la mission est de dynamiser notre relation.

Les différentes coopérations mises en place dans le cadre du Traité du Quirinal sur les partenariats industriels, sur l’accélération des PME et sur l’innovation, permettent d’envisager un accroissement des partenariats et des projets communs, des investissements croisés et des participations aux programmes technologiques européens



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