Relations bilatérales et accès au marché

     En raison des sanctions renforcées imposées à Téhéran à compter de 2011, nos échanges commerciaux avec l’Iran ont été ramenés d’un pic de 4,3 Mds EUR en 2006 à 515 M EUR en 2014. Repartis timidement à la hausse en 2015 (+22% à 628 M EUR) avant même la levée des sanctions renforcées, ils ont réellement redécollé en 2016 (+239% à 2,1 Mds EUR) pour atteindre 3,8 Mds EUR au terme de l’exercice 2017, soit un niveau inédit depuis 2008 et guère éloigné du plus haut constaté en 2006.

Toutefois, le rétablissement des sanctions américaines au dernier semestre de l’année 2018 a brisé la dynamique de nos échanges commerciaux . La sortie des Etats-Unis du JCPoA, conjuguée aux mesures de contingentement des importations, ont fortement pesé sur nos ventes à l’Iran. Nos importations ont été réduites à leur portion congrue suite à l’arrêt des achats de pétrole. Au final, la position commerciale de la France en Iran recule.

 

     Ainsi, d’après les Douanes françaises, le montant des échanges de biens entre nos deux pays s’élevait à 422 M EUR à la fin de l’année 2019. En deux ans, nos échanges avec l’Iran ont été divisés par neuf alors que la signature de l’accord de Vienne s’était traduite par une multiplication de notre commerce par sept entre 2013 et 2017. En 2019, l’Iran n’est plus que le 94ème partenaire commercial de la France, derrière Macao et devant l’Islande.

Nos exportations ont atteint 376 M EUR, ce qui nous renvoie à des niveaux proches de ceux durant la guerre Iran-Irak. L’Iran n’est plus que le 82ème client de la France dans le monde. En l’absence d’enlèvement de pétrole, nos achats sont devenus négligeables (38 M EUR), ce qui fait de l’Iran notre 119ème fournisseur. Le solde de notre balance commerciale revient en territoire positif (329 M EUR), soit notre 28ème excédent dans le monde.

 

     La valeur des échanges entre l’UE28 et l’Iran a été ramenée de près de 14 Mds EUR en 2018 à 5,2 Mds EUR en 2019, soit une baisse de -62,7% en g.a. Les importations de l’UE28 ont été divisées par plus de treize, passant de 9,5 Mds EUR à 701 MEUR (soit 15,5% des échanges avec l’Iran). Les exportations du bloc européen ont été divisées par deux, passant de 8,9 Mds EUR à 4,5 Mds EUR sur la période. La France passe du 3ème au 4ème rang des fournisseurs européens et compte pour 7% des exportations européennes vers l’Iran (contre 6% en 2018), après l’Allemagne (33% vs. 37% en 2018), l’Italie (19% vs. 12%) et les Pays-Bas (10% vs. 5%), mais devant l’Espagne (6% vs. 4%) et la Belgique (statu quo à 5%).

    

      Selon les données de la Banque de France, depuis le début des années 2000, le stock d’IDE français en Iran a connu un point haut à 1,4 Md EUR en 2002 et un point bas à 72 M EUR en 2010, à la veille de la mise en place des sanctions renforcées de 2011-2015. Après trois années en territoire négatif entre 2014 et 2016, les flux d’investissement avaient retrouvé une trajectoire positive en 2017 (+97 M EUR) grâce aux investissements dans les secteurs de la santé et de l’automobile. Cette tendance s’est à nouveau inversée en 2018 (-75 M EUR), avec le retrait d’investissements consécutivement au retrait des Etats-Unis du JCPoA, brisant ainsi la dynamique de réinvestissements des entreprises françaises. En 2018, le stock d’IDE français s’établissait à 710 M EUR. Les investissements iraniens en France restent de leur côté limités (338 M EUR à fin 2018).

 

     Les bailleurs internationaux sont peu présents et les montants annuels d’aide publique demeurent faibles en raison du niveau de développement du pays d’une part, et de l’absence de canaux bancaires d’autre part. La France est le 4ème bailleur bilatéral de l’Iran.

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