Les échanges commerciaux de l’Irak en 2019

En 2019, le montant des exportations irakiennes a atteint 91,2 Mds USD. A 97 %, ces exportations correspondent à des combustibles minéraux, quasi exclusivement du pétrole. Les principaux clients de l’Irak ont été la Chine et l’Inde, suivis, de plus loin, par la Corée, les Etats-Unis, l’Italie et la Grèce.

De leur côté, les importations ont atteint 51,0 Mds USD ; la base productive de l’économie irakienne étant limitée, le pays est contraint d’importer la quasi-totalité de ses besoins. Les principaux fournisseurs de l’Irak ont été les Emirats arabes unis, la Turquie et la Chine.

L’Irak a donc dégagé en 2019 un excédent commercial de 40,2 Mds USD contre 43,9 l’année précédente.  Les exportations ont été affectées par la baisse des cours internationaux du pétrole ; elles ont reflué plus fortement que les importations qui ont, elles, été pénalisées par le mouvement de manifestations de l’automne de cette année-là.

Avertissements : (i) faute de données nationales fiables et récentes, cette analyse a été rédigée à partir des statistiques sur l’Irak issues de la base de données de UN Comtrade ; ces statistiques sont construites à partir des informations déclarées par les pays partenaires de l’Irak (données miroir) ; (ii) les données relatives au commerce entre l’Irak et l’Iran ne sont pas consignées dans cette base ; les échanges entre ces deux pays sont pourtant conséquents.

 

1. 91,2 Mds USD d’exportations en 2019, dont quasi exclusivement des hydrocarbures

En 2019, le montant des exportations irakiennes a atteint 91,2 Mds USD. A 97 %, ces exportations correspondent à des combustibles minéraux, dont essentiellement du pétrole. L’Irak est ainsi le 7e exportateur mondial de ce type de produits, après la Russie, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Canada, les Emirats arabes unis et à quasi égalité avec l’Australie, avec une part de marché à 3,9 %.

Cette année-là, les deux principaux clients de l’Irak en combustibles minéraux ont été la Chine et l’Inde, suivis, de plus loin, par la Corée, les Etats-Unis, l’Italie et la Grèce. Ces pays ont représenté près des ¾ de la demande adressée à l’Irak en ce type de produits. La France a été le 10e client de l’Irak en combustibles minéraux, avec des importations légèrement supérieures à 1,0 Md USD (cf. graphique 1 de l'annexe).

Les exportations totales irakiennes ont donc diminué par rapport à l’année précédente où elles atteignaient 97,6 Mds USD, suivant en cela la dynamique des exportations de pétrole. L’effet prix l’a emporté sur l’effet volume : le prix moyen du baril exporté est passé de 65,6 USD à 61,2 USD entre 2018 et 2019 dans le contexte de dépression mondiale de la demande lié au contexte sanitaire, ce qui n’a pas été compensé par la légère hausse des volumes exportés, de 3,5 à 3,6 Mb/j.

2.  51,0 Mds USD d’importations en 2019, très variées

Les importations irakiennes ont atteint 51,0 Mds USD en 2019. La base productive de l’économie irakienne étant limitée, le pays est contraint d’importer la quasi-totalité de ses besoins. C’est notamment le cas des produits liés directement ou indirectement à l’effort de reconstruction (les machines et appareils électriques ainsi que les métaux représentent un volume de 16,4 Mds USD d’importations, soit presque le tiers du total) ou des produits alimentaires (les fruits, les légumes et les produits animaux, transformés ou non, cumulent un total de 7,1 Mds USD soit presque un sixième des importations) (cf. graphique 2).

En 2019, les principaux fournisseurs de l’Irak ont été les Emirats arabes unis (13,7 Mds USD soit une part de marché à 26,9 %), la Turquie (10,2 Mds USD, 20,0 %) et la Chine (9,6 Mds USD, 18,8 %). Les Emirats arabes unis ont essentiellement exporté des machines et appareils électriques (5,2 Mds USD) mais aussi des produits minéraux (2,7 Mds USD dont essentiellement des produits raffinés) et du tabac (1,1 Md USD). Les exportations de la Turquie sont beaucoup moins concentrées : elles comprennent de la bijouterie et de la joaillerie (1,4 Mds USD), des produits des industries alimentaires (1,2 Md USD, dont des biscuits et des tomates cuisinées ou préparées), des produits végétaux non transformés (1,1 Md USD, dont essentiellement de la farine de blé et des agrumes), des machines et appareils électriques (1,0 Md USD) et des produits textiles (0,9 Md USD, principalement des vêtements). Les produits en provenance de Chine correspondent principalement à des machines et appareils électriques (3,0 Mds USD) et des produits textiles (1,5 Mds USD). La France a quant à elle été le 17e fournisseur de l’Irak en 2019, avec une part de marché à 0,9 % (cf. graphique 3).

Les importations irakiennes ont donc diminué par rapport à l’année précédente où elles atteignaient 53,7 Mds USD. Avec les protestations qui ont débuté au mois d’octobre 2019, la capacité du pays à mettre en œuvre les projets de reconstruction – intensifs en intrants importés – s’est dégradée alors qu’elle était déjà limitée ; par ailleurs, certaines infrastructures clés ont été bloquées, comme le port d’Um Qasr : les manifestants y ont filtré les importations pour n’autoriser que les entrées sur le marché des produits de première nécessité (alimentation, médicaments).

 3. Un excédent en léger reflux en 2019, à 40,2 Mds USD

L’Irak a donc dégagé en 2019 un excédent commercial de 40,2 Mds USD, contre 43,9 en 2018 (cf. graphique 4).

 


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