Indicateurs et conjoncture

Point de conjoncture T1 2024/24

au 1er septembre 2024

 

Au premier trimestre de l’exercice budgétaire 2024/25 qui court du 1er avril au 31 mars, la croissance de PIB réel s’est établie à 6,7%, marquant un ralentissement par rapport au taux de 8,2% observé au premier trimestre de l’exercice précédent. Ce fléchissement est attribué au ralentissement de l’investissement public impacté par les élections législatives survenues en juin et l’adoption d’un budget rectificatif fin juillet. Malgré cette inflexion, tous les secteurs progressent positivement lors du premier trimestre, avec une performance notable du secteur de la construction qui croît à un rythme de 10,5%. La valeur ajoutée brute a affiché une croissance réelle de 6,8%, tirée par une hausse significative du secteur secondaire, qui a crû de 8,4% au T1 2024/25. Toutefois, avec un poids équivalent à la moitié de la valeur ajoutée totale, les services demeurent le moteur de la croissance indienne, bien qu’affichant un taux de croissance en déclin par rapport à l’exercice précédent (7,2% au T1 2024/25 contre 10,7% au T1 2023/24). Du côté de la demande, les dépenses de consommation privée des ménages et la formation brute de capital fixe (FBCF) progressent respectivement de 7,4% et 7,5%, marquant ainsi la plus forte croissance des dépenses de consommation finale privée en sept trimestres.

 

Le taux de croissance du PIB en volume s’établit à 6,7% (en g.a.) au premier trimestre 2024/25

Le PIB enregistre un taux de croissance de 6,7% au T1 2024/25, contre 8,2% lors la même période l’année passée et 7,8% lors du trimestre précédent. Cette performance est la plus faible enregistrée en cinq trimestres.

Ce taux marque un ralentissement par rapport aux projections de la Banque centrale indienne (RBI), qui tablait sur une croissance de 7,1% pour cette période après la révision de ses chiffres en août 2024.Les élections législatives qui ont pesé sur l’investissement public en raison des contraintes imposées par le code de conduite électoral et par l’adoption d’un budget rectificatif fin juillet, ainsi que des effets de base défavorables, ont conjointement contribué à freiner l’élan de la croissance économique.

Du côté de l’offre, le rythme de croissance du secteur agricole s’affaiblit avec une valeur ajoutée qui s’établit à 2% en g.a. contre 3,7% au cours de l’exercice précédent. D’autres secteurs suivent cette tendance, notamment le commerce, le tourisme et le transport (5,7% en g.a. au T1 2024/25 contre 9,7% à l’exercice précédent) et les activités immobilières et financières.

Du côté de la demande, la croissance a été principalement soutenue par la consommation privée et la FBCF. La croissance de 7,4% de la consommation privée et de 7,5% de la FBCF témoigne d’une demande intérieure redevenue favorable après une stagnation des dépenses de consommation finale privée, bien que le ralentissement de l’investissements publics ait limité la portée de cette croissance.

 

Valeur ajoutée : croissance du secteur secondaire au premier trimestre 2024/25.

La valeur ajoutée brute a progressé de 6,8% au terme du premier trimestre 2024/25, contre 8,3% l’année dernière à la même période et 7,2% au dernier trimestre de l’exercice précédent.

Parmi les composantes de la valeur ajoutée, les activités de services dominent avec une pondération de 56%, suivies de l’industrie manufacturière assortie d’un poids de 17%, et de l’agriculture à hauteur de 13%. Les services sont principalement tirés par les activités immobilières et financières et par le commerce, le tourisme et le transport qui pèsent dans la valeur ajoutée respectivement pour 27% et 17%, bien que le dernier poste affiche un recul par rapport à l’exercice précédent en glissement annuel. 

La dynamique de croissance a été soutenue par une croissance significative du secteur secondaire. Au premier trimestre de l’exercice 2024/25, la croissance du secteur industriel s’est accélérée pour atteindre 8,4% (en g.a.), en raison d’une progression significative du poste d’électricité, gaz et approvisionnement en eau et autres services publics (10,4% au T1 2024/25 contre 3,2% au T1 2023/24). Le secteur de la construction ne semble pas avoir subi l’incidence de la période électorale. Il enregistre la plus importante progression, avec une croissance de 10,5% (en g.a.) au T1 2024/25 contre 8,6% au T1 2023/24, en raison de la dynamique favorable de la mise en chantier de logements neufs.

Le secteur agricole connaît une trajectoire défavorable avec une croissance modeste de seulement 2% au T1 2024/25. Ce fléchissement est imputable aux vagues de chaleur sévères qui ont frappé le pays ainsi qu’à une mousson tardive, ces conditions ayant fortement perturbé la production agricole.

 

Evolution de la demande : reprise des dépenses de consommation finale privée et de la FBCF

La consommation privée des ménages, qui contribue pour plus de 56% à la demande, a atteint son plus haut niveau en sept trimestres, affichant une croissance de 7,4% sur la période. Toutefois, cette performance doit être nuancée à la lumière du contexte inflationniste qui pèse en particulier sur les catégories essentielles de consommation telles que les denrées alimentaires. Pour rappel, l’indice des prix à la consommation s’inscrivait à 4,75 % en moyenne sur la période janvier-juillet. Par ailleurs, la progression de la consommation privée demeure largement alimentée par les ménages urbains, le pouvoir d’achat des ménages ruraux étant plus fortement impacté par les pressions inflationnistes et la perspective baissière des récoltes.

Les dépenses de consommation finale des administrations publiques ont ralenti de 0,2% tandis que l’investissement public a chuté de 35% au niveau de l’Etat fédéral sur la période par rapport à l’exercice précédent. Malgré la contraction de l’investissement public, la FBCF affiche une croissance surpassant la performance du trimestre précédent, ce qui reflète une augmentation des dépenses d’investissement de la part des ménages et du secteur privé, essentiellement liée à la construction de nouveaux logements.

Enfin, les exportations nettes contribuent également positivement à la croissance, avec une augmentation de 8,7% (en g.a.) contre 4,4% (en g.a.) pour les importations nettes sur la période sous revue.

 

Malgré une progression de toutes les composantes sectorielles, le ralentissement de l’investissement public induite par la période électorale a participé au fléchissement de la croissance du PIB au premier trimestre 2024/25. A l’instar de l’économiste en chef du ministère des Finances, le gouverneur de la RBI, s’est déclaré toutefois optimiste quant à l’atteinte de l’objectif de croissance annuel du PIB de 7,2% en raison de la reprise attendue des dépenses publiques ainsi qu’à la tendance favorable qui se dessine pour le secteur agricole, notamment avec une mousson prometteuse qui pourrait stimuler la production agricole. Les prochaines orientations de politique monétaire devraient également influencer les perspectives de croissance des prochains trimestres si la RBI décidait d’un abaissement de son taux directeur. Cet abaissement ne pourra toutefois être amorcé qu’en décembre 2024, après la levée probable, lors du Conseil de Politique Monétaire (MPC) d’octobre, du biais restrictif dont l’orientation de la politique monétaire est entourée depuis désormais plus de deux ans. Si tel n’était pas le cas, le niveau des taux d’intérêt réels continuerait de peser sur la FBCF des entreprises.

 

 

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Fiche économique des agrégats macroéconomiques de l'Inde pour l'exercice 2023/24 et de la relation commerciale bilatérale franco-indienne
 
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