ISRAËL
INDICATEURS ET CONJONCTURE
Les effets de la guerre s’ajoutent à plusieurs composantes structurelles de l’économie israélienne (taille réduite de l’économie, insularité, manque de concurrence…) à l’origine d’un coût de la vie déjà élevé. Le manque de main d’œuvre, des ruptures de chaines logistiques, les appels récurrents au service des réservistes, le retard dans le retour des populations déplacées (notamment dans le nord) et la part croissante du budget allouée à la défense ont contribué à une inflation élevée ces deux dernières années mais le maintien d’un taux directeur à un haut niveau et la gestion prudente de la Banque centrale ont favorisé son récent reflux.
1. La guerre a accru les tensions sur le marché du travail et sur l’inflation
L’économie israélienne est entrée dans la guerre en octobre 2023 avec une économie solide, qui lui a permis de faire face, au moins la première année, aux dépenses extraordinaires engendrée par la réponse militaire. Si le PIB a reculé au 4e trimestre en 2023, la croissance a néanmoins atteint 1% en 2024. Après une poursuite du redressement au 1er trimestre 2025 (+3,4% en rythme annualisé), la guerre des douze jours avec l’Iran en juin a entrainé une récession de 3,5% sur le 2e trimestre. Le ministère des finances table désormais sur une croissance de 3,1 à 3,3% sur l’ensemble de l’année 2025 (et un rebond de 4,6% en 2026). Compte tenu de la forte croissance démographique caractéristique du pays, cette croissance se traduit toutefois par une progression limitée du niveau de vie par habitant, de l’ordre de 1%. La poursuite de dépenses militaires élevées, notamment suite au conflit avec l’Iran en juin, devrait porter le déficit budgétaire à un chiffre compris entre 4,9% et 5,1% du PIB cette année, en dépit des coupes budgétaires menées sur d’autres postes de dépense et la bonne tenue des rentrées fiscales (déficit annualisé à 4,7% du PIB en août 2025). L’extension de la guerre a par ailleurs entrainé le départ de nombreux travailleurs (étrangers ou palestiniens), qui n’ont été que partiellement remplacés (sous-continent indien notamment et part croissante de travailleurs chinois dans le secteur de construction). Ce déficit de main d’œuvre (chômage à 3%) a entraîné une pression toujours élevée sur les salaires, et partant sur l’inflation. Toutefois, la politique monétaire restrictive menée par la Banque Centrale (BOI) a favorisé son reflux à 2,5% en septembre 2025 en glissement annuel (soit dans sa fourchette cible,1-3%). L’inflation est attendue à 2,6% sur l’ensemble de l’année et à 2,0% en 2026.
2. L’Euro globalement stable face au Shekel depuis le début de la guerre
Après une forte dépréciation dans les jours suivant le 7 octobre (-7,5% en deux semaines), le shekel (ILS) est revenu autour des 4 ILS pour 1 EUR début décembre 2023. Après une année 2024 globalement stable, le cessez le feu en janvier 2025 a permis au shekel d’atteindre 3,67 ILS pour un EUR. Sa rupture puis la guerre avec l’Iran ont à nouveau poussé à sa dépréciation (4,17 ILS pour un EUR en juin), avant un retour à sa moyenne de long terme. L’entrée en vigueur d’un nouveau cessez-le-feu à Gaza début octobre a contribué au renforcement du shekel face aux autres devises (3,78 ILS pour un EUR fin octobre).