INDICATEURS ET CONJONCTURE

Situation économique et financière en Israël

Les effets de la guerre se sont ajoutés à plusieurs composantes structurelles de l’économie israélienne (taille réduite de l’économie, insularité, manque de concurrence…) pour contribuer à maintenir un coût de la vie très élevé en Israël. Ces effets additionnels portent notamment sur le manque de main d’œuvre et les ruptures de chaines logistiques. En dépit d’une décélération de l’inflation ces derniers mois, celle-ci demeure dans la partie haute de l’objectif cible de la banque centrale, et pourrait le rester durablement.

1. La guerre accroit les tensions sur le marché du travail et sur l’inflation

L’économie israélienne est entrée dans la guerre, en octobre 2023, avec une économie solide, qui lui a permis de faire face aux dépenses extraordinaires engendrée par la réponse militaire. Si le PIB a reculé au 4e trimestre, la croissance a néanmoins atteint 2% sur l’année. Cependant, compte tenu de la forte croissance démographique caractéristique du pays, cette croissance n’a pas été suffisante pour maintenir le niveau de vie par habitant, qui a reculé de 4,7% sur l’année. 

La poursuite de dépenses militaires élevées ainsi que l’intensification de la réplique sur de nouveaux fronts en 2024 devrait affecter la croissance (désormais attendue à 0,7%) tandis que le déficit budgétaire devrait atteindre 8,5% du PIB. Cette extension dans la durée et dans l’espace du conflit a entrainé le départ de nombreux travailleurs (étrangers ou palestiniens), qui n’ont été que partiellement remplacés (Indiens dans le secteur de construction). Ce déficit de main d’œuvre (chômage à 2,6% contre 3,1% avant le conflit) entraine une pression toujours élevée sur les salaires, et partant sur l’inflation.

Celle-ci est attendue à 3,4% en moyenne sur 2024 par le FMI, contre un objectif cible maximal de 3%. Elle devrait persister autour de 3% en 2025 selon le FMI, du fait de tensions toujours élevées sur le marché du travail (chômage à 3,4% en 2025 selon le Fonds) et de chaînes logistiques affectées par la situation sécuritaire (suspension de vols ; attaques de navires ; blocus commercial de différents partenaires, notamment la Turquie ; récoltes impossibles dans l’enveloppe de Gaza et au Nord…).

2. L’Euro globalement stable sur un an face au Shekel

Après une forte dépréciation dans les jours suivant le 7 octobre (-7,5% en deux semaines), le shekel (ILS) est revenu autour des 4 ILS pour 1 EUR début décembre 2023. Après avoir atteint un plus haut à 3,85 ILS pour 1 EUR début mars, il a repris sa lente tendance à la dépréciation et s’échange actuellement à 4,08 ILS pour 1 EUR.

Cette relative stabilité suggère que la guerre n’a pas engendré de fuites massives de capitaux, comme le montre la reprise récente des investissements dans la haute technologie (+32% g.a. sur le T3 2024, contre -30% sur la dernière année glissante).

 
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