Commerce extérieur

 

Le commerce extérieur d’Israël en 2024

1. Les exportations israéliennes de biens se sont contractées de 4,5% en 2024

Elles se sont élevées à 60,5 Mds USD en 2024 contre 63,4 Mds USD en 2023. Les exportations israéliennes de biens sont traditionnellement fortement affectées par le développement du commerce mondial. Néanmoins, l’année passée, elles ont diminué de 4,5% (cf. annexe 1) malgré une croissance de plus de 3% du commerce mondial. Dans le contexte de la guerre, ce découplage reflète une combinaison d’une diminution de la capacité de production due aux contraintes de main-d’œuvre, aux difficultés à conclure des accords d’exportation en raison de la situation domestique et à une diminution de la demande mondiale pour les produits et services dans lesquels Israël est spécialisé. En outre, ce déclin s’explique par les perturbations des chaînes logistiques, qui ont nui à l’activité des ports, notamment ceux d’Ashdod et d’Eilat. Les conditions sécuritaires et le risque réputationnel ont pu dissuader les partenaires commerciaux d’Israël et provoquer des ruptures de contrats ou réorientations d’achats vers d’autres fournisseurs.

Les exportations israéliennes restent principalement dirigées vers l’Union Européenne, son premier partenaire commercial. L’UE est la destinataire de 28,8% des exportations israéliennes (17,4 Mds USD), légèrement devant les Etats-Unis, qui captent 28,5% des exportations en valeur (17,2 Mds USD). Des hausses d’exportations israéliennes (hors diamants) ont par ailleurs été enregistrées l’année passée à Hong Kong (produits technologiques), en Ukraine (défense et construction), en Roumanie, à Malte et en Lituanie, traduisant une diversification des débouchés vers de plus petits marchés européens pour ces derniers. En revanche, des baisses significatives d’exportations ont été recensées en Turquie (boycott commercial depuis mai 2024), en Russie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud et au Canada.

2. Les importations israéliennes de biens se sont quant à elle maintenues

Les importations sont stables à 91,9 Mds USD en 2024, un montant similaire à celui enregistré en 2023 (-0,4% en g.a). Les importations d’Israël sont globalement incompressibles, notamment pour ses principaux postes. La légère contraction des importations est le résultat d’un ralentissement de la production (et en conséquence du besoin en matières premières), d’une diminution des investissements[1] et des barrières aux importations due à la guerre. La consommation privée, qui avait été durement touchée au début de la guerre s’est redressée au cours de l’année 2024 (+3,7% par rapport à 2023) : les Israéliens ont remplacé les achats effectués habituellement à l’étranger par une consommation accrue sur le marché domestique (ce qui explique les ventes records des marques françaises de parfums et cosmétiques).

Les importations israéliennes sont issues notamment de l’UE et de la Chine. 34% des importations israéliennes viennent de l’UE, Allemagne en tête (6,4 Mds USD en 2024). Le continent asiatique arrive en 2ème position (32% des importations) : la Chine occupe une solide première place, représentant à elle seule 14,7% du total des importations israéliennes (13,5 Mds USD, +19,7% en g.a), composées pour l’essentiel de produits manufacturés, électroniques et de machines électriques. Les Etats-Unis assurent 10% des importations israéliennes. À noter que les importations en provenance des Émirats Arabes Unis ont enregistré une forte augmentation (+19%), signe de l’intensification des liens commerciaux post-accords d’Abraham. La hausse des importations de Grèce et de Roumanie (respectivement + 101% et +43%) pourrait traduire un effet de substitution suite à l’arrêt des importations venues de Turquie (remplacement d’origine ou de canal d’acheminement).

3. La balance des services reste largement excédentaire malgré une année 2024 marquée par la guerre

Les exportations de services se sont établies à 83,4 Mds USD en 2024. Cette hausse de 1,7% ne suffit toutefois pas à endiguer la baisse enregistrée au niveau des exportations de biens et le total des exportations de services demeure en-deçà de 2022 (-2,0%). Les exportations de services représentent désormais plus de 50% des exportations israéliennes et sont surtout composées des services aux entreprises (86% du total) : Israël occupe la troisième place parmi les pays de l'OCDE s’agissant de la part des services aux entreprises rapportée aux exportations totales. Pour le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), la Banque d’Israël estime que la baisse des exportations (-4,5%) traduit plutôt le résultat d’un ralentissement de la demande mondiale de ce type de services. Par ailleurs, les exportations de services touristiques sont tombées à presque zéro cette année. Le nombre de visiteurs étrangers a chuté drastiquement ; l’année 2024 s’est conclue avec 890 000 touristes entrant en Israël par voie aérienne, soit 22% du total enregistré en 2019.

Les importations de services ont atteint 44,1 Mds USD en 2024, en baisse de 6,3% par rapport à 2023. La baisse la plus notable a eu lieu dans le domaine des services de transport (-13% en g.a) et du tourisme et du voyage (-14%) ; elle résulte des nombreuses suspensions de vol justifiées par la dégradation de la situation sécuritaire et de la réduction subséquente du volume d’activité des compagnies aériennes. La mobilisation des réservistes et les déplacements de population ont entraîné une baisse de la demande de services importés. Celle-ci a également été affectée par la pression fiscale, la charge pesant sur les ménages ayant été alourdie pour combler le déficit budgétaire. Enfin, le secteur technologique a subi une baisse des investissements étrangers et une fuite des talents, qui a pu limiter les importations de services liés à la R&D et aux TIC.

 

Publié le