Relations bilatérales commerciales entre la France et Israël

La baisse des échanges commerciaux entre France et Israël constatée en 2022 et 2023 s’est poursuivie en 2024. Ils atteignaient 3,1 Mds EUR en 2024, contre 3,3 Mds EUR en 2023 et 3,6 Mds EUR en 2022. Les exportations ont subi un repli plus marqué que les importations (respectivement -8,4% et -5,9%).

Un solde positif pour les échanges de biens, qui se réduit toutefois d’année en année

L’excédent de la balance commerciale avec Israël a atteint 328 M EUR en 2024, en baisse de 17,5% par rapport à 2023. Après une hausse constante du solde entre 2019 et 2022, ce recul s’ajoute à une baisse de 32,4% de notre excédent commercial à l’égard d’Israel en 2023. Si le fléchissement s’expliquait alors essentiellement par un effet de base suite au rattrapage post-covid de 2022, la baisse enregistrée en 2024 est pour sa part attribuable au contexte géopolitique instable et à la guerre au Proche-Orient qui a pénalisé les échanges commerciaux, tant s’agissant de la propension à consommer et investir en Israël qu’en matière de chaînes logistiques. Cette situation a plus globalement affecté le volume des échanges bilatéraux, en recul de 7,3% en 2024, à 3,1 Mds USD. Selon les statistiques miroirs israéliennes, le volume d’échanges entre nos deux pays représentait 4 Mds USD en 2024, plaçant la France au 11e rang des partenaires commerciaux de l’Etat hébreu, au niveau du Royaume-Uni ou de l’Inde.

Ce recul fait baisser la contribution du solde avec Israël dans la mitigation du déficit commercial de la France. Alors que l’excédent à l’égard d’Israël représentait 1,4% des excédents bilatéraux enregistrés par la France en 2022, il n’en constituait plus que 0,7% en 2023 et 0,6% en 2024. L’excédent commercial de la France sur Israël en 2024 se situait ainsi au 27e rang de nos soldes positifs. Selon les statistiques miroirs israéliennes, la France représenterait le 9e déficit bilatéral d’Israël, à hauteur de 1,2 Md USD, un niveau similaire à celui de l’Espagne ou de la Turquie (dont l’excédent à l’égard d’Israël a reculé de près de 54% en 2024, suite au blocus commercial adopté en mai).

Des exportations en recul, malgré la bonne performance de certains postes

Des performances contrastées pour nos principaux postes d’exportations en 2024. Nos exportations vers Israël ont atteint 1,7 Md EUR en 2024, en recul de 7,4% sur un an (et après un recul de 11,7% en 2023). Sur nos cinq principaux postes d’exportation vers Israël, représentant conjointement 40% de nos ventes à ce pays (contre 43% en 2022 et 2023), deux ont fortement progressé en 2024, tandis que deux autres ont sensiblement reculé et le dernier s’est maintenu globalement stable. Nos exportations de parfums et cosmétiques accroissent ainsi leur prééminence dans nos exportations, avec 219,7 MEUR (+14,4% g.a.), soit près de 13% de nos ventes totales à Israël. Elles précèdent celles de matériel électrique (+29,4% à 140,8 MEUR), dont le dynamisme historique se poursuit. Nos ventes automobiles, premier poste d’exportation en 2024, ont en revanche baissé de 49%, à 115,7 MEUR. Les produits chimiques divers (119,3 MEUR, en recul modeste de 1,3%) constituent notre 4e poste, désormais devant les machines électriques (en recul de 30%, à 102 MEUR). Enfin, nos exportations aéronautiques ont été globalement stables (à 55 MEUR), loin des 201 MEUR de 2022.

La structures de nos exportations en 2024 traduit la résilience de la consommation locale. Les représentants locaux des marques françaises de parfums & cosmétiques (Dior, L’Oréal, L’Occitane…) confirment avoir tous réalisé des chiffres d’affaires records en 2024, attribuant ce résultat à la suspension d’une grande partie des vols internationaux durant de nombreux mois, et partant un effet de substitution des achats plus fréquemment effectués à l’occasion de visites touristiques (ou en duty free à l’aéroport). La hausse de nos exportations de matériels électriques est pour sa part notamment attribuable à l’accélération du développement des capacités de génération électrique, notamment renouvelables, pour lesquelles EDF Renewables constitue un acteur clé dans le domaine solaire. Le fort recul de nos ventes de véhicules est plus problématique, dans un contexte de stabilité des immatriculations (272.000 en 2024 contre 270.000 l’année précédente), avec une accélération des ventes en fin d’année dans la perspective de la hausse de la TVA en 2025. Les parts de marché de nos marques ont dès lors fortement reculé, passant de 2,4% à 1,9% pour Citroën, 1,7% à 1,5% pour Renault et 2,5% à 1,4% pour Peugeot. Cette situation spécifique des véhicules français ne saurait être expliquée que par les difficultés logistiques des ports israéliens, et traduit plus vraisemblablement des stratégiques commerciales moins réussies que celles de la concurrence (notamment chinoise).

Israël était la 42e destination des exportations françaises (0,3% du total) en 2024, un niveau similaire à celui de l’Egypte ou de l’Afrique du sud. À rebours, selon les statistiques douanières israéliennes, la France constituait le 10e fournisseur d’Israël (avec 2,6 Mds USD d’importations en provenance de France, selon ces douanes), un niveau similaire à celui des EAU, du Royaume-Uni ou de la Corée du Sud.

Des importations fortement concentrées, en baisse

La France a importé 1,4 Md USD de biens d’Israël en 2024, pour moitié concentrés sur cinq produits. Les produits de la culture et de l’élevage constituent toujours notre premier poste d’achats (233,5 MEUR, en recul de 6,7%), tandis que les instruments médicaux (119,6 MEUR, en hausse de 49,6%) dépassent désormais les produits chimiques de base (115,6 MEUR, en progression de 15,6%). Nos importations d’équipements de télécommunications ont progressé de 45,6% (à 98,6 MEUR), tandis que les produits chimiques divers poursuivent leur érosion (-14,9% à 90,2 MEUR). Il convient par ailleurs de noter le très fort recul des importations de diamant, passant de 150 MEUR en 2022 et 141 MEUR en 2023 à 50 MEUR en 2024. Cette situation est notamment attribuable à l’annulation de la Semaine internationale du diamant en avril 2024, qui constitue traditionnellement la principale échéance annuelle pour la conclusion des contrats dans ce secteur. Compte tenu de la structure des exportations israéliennes, constituées pour moitié de produits de haute technologie, notamment sous forme logicielle, ces importations de biens civils ne reflètent par ailleurs qu’imparfaitement le champ et l’ampleur de nos achats en Israel.

Israël est un fournisseur modeste de la France. Le pays ne représentait en 2024 que 0,20% de nos importations, au 54e rang de nos fournisseurs, un niveau similaire à celui de l’Australie ou de la Côte d’Ivoire. Les statistiques douanières d’Israël placent pour leur part la France au 10e rang des clients du pays (avec 1,4 Md USD), un niveau similaire à celui de la Belgique ou du Royaume-Uni.

 

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