Situation économique et financière

2024 et S1 2025

 

Un taux moyen de croissance autour de 5 %

L’Indonésie a retrouvé dès 2022 sa trajectoire de croissance de long-terme, à 5,3 %. La croissance a ralenti en 2024, à 5,03 %, et est projetée entre 4,7 et 4,9 % selon les organisations internationales (OCDE, FMI, Banque mondiale) et le gouvernement en 2025. Au S1 2025 le PIB a augmenté de 4,99 % en glissement annuel.

La consommation des ménages reste centrale dans l'économie indonésienne, avec une part de 54,3 % de la croissance au T2 2025. La contribution de l’investissement s’améliore au T2 2025 (2,06 pp) alors qu’elle est restée relativement faible entre 2021 et 2024 (1,3 pp en moyenne) par rapport à la période 2015-2019 (1,8 pp), en raison d’une très faible progression des flux d’IDE.

Commerce extérieur et investissements

En 2024, l’excédent commercial de l’Indonésie s’est élevé à 39,8 Md USD (contre 46,3 Md USD en 2023 et 62,7 Md USD en 2022), avec des importations s’établissant à 223,3 Md USD et 263,1 Md USD d’exportations. La contribution nette du commerce extérieur à la croissance est limitée, en raison du faible taux d’ouverture de l’économie indonésienne (34,6 % en 2024) et qui tend à reculer depuis vingt ans, et de la composition des exportations indonésiennes, dépendantes des fluctuations des cours mondiaux des matières premières (les combustibles minéraux, parmi lesquels le charbon, le pétrole et le gaz, représentent 15 % des exportations, l’huile de palme 7,5 %).

Au premier semestre 2025, les exportations ont progressé de 11,3 % sur un an, tandis que les importations augmentent de 4,3 % en glissement annuel. 

 

Faible déficit de la balance des paiements

Le compte courant[1] pour l'ensemble de l'année 2024 a enregistré un déficit de 8,7 Md USD, après 2,0 Md USD en 2023. L’excédent commercial est de 39,8 Md USD (commerce de biens) tandis que le déficit dans le secteur des services s’élève à 18,6 Md USD.

En 2024, les flux nets d’IDE sont de 24,7 Md USD, en hausse de 14 % sur un an, d’après la Banque centrale indonésienne. 

Sur l’ensemble de l’année 2024, les réserves de change de l’Indonésie ont progressé de 11,3 Md USD, atteignant 155,7 Md USD. Ces réserves représentent 6,5 mois d'importation et sont supérieures à la norme internationale d'adéquation d'environ 3 mois d'importations.

Enfin, la dette extérieure de l'Indonésie s’élevait à 426 Md USD en 2024 (30,5 % du PIB). Elle était de 409 Md USD en 2023 (29,8 % du PIB) et de 397 Md USD en 2022 (30,1 % du PIB). Cette dette est majoritairement à long terme (85,2%).



[1] Le compte courant d'un pays est une composante de la balance des paiements. Il mesure les transactions économiques avec le reste du monde, incluant les exportations et importations de biens et services, les revenus (comme les salaires et les intérêts) reçus ou payés à l'étranger, ainsi que les transferts courants (comme les aides internationales).

 

 

Les finances publiques indonésiennes sont saines et sous contrôle

 

Si la dette publique a fortement progressé pendant la pandémie -le ratio dette publique / PIB passant de 30,6 % en 2019 à 41,1 % en 2021-, elle reste néanmoins contenue et bien en-deçà des limites légales fixées par la Loi de Finance de 2003 (60 % du PIB). Les efforts de consolidation budgétaires du gouvernement ont permis au déficit public de repasser sous la limite officielle des 3 % du PIB dès 2022 et de se limiter à 2,3 % en 2024, tandis que la dette publique reste contenue, à 38,5 % du PIB fin 2024. Pour rappel, le déficit public avait culminé à - 6,1 % du PIB en 2020 puis - 4,7 % en 2021 (avec un déficit primaire de -2,6 %).

Les autorités anticipent un déficit à 2,78 % pour 2025 (revu à la hausse, il était initialement prévu autour de 2,5 %) et 2,68 % pour 2026. Le respect de cette norme légale, instituée en 2003, constitue un facteur d’influence sur la notation du pays (« investment grade » depuis 2017) et l’allocation de financements extérieurs – dont le pays reste dépendant, malgré leur recul.

Elu en février 2024 et investi en octobre, le président Prabowo Subianto fait de l’atteinte de la souveraineté alimentaire et de la souveraineté énergétique des priorités de sa mandature et entend investir davantage dans le capital humain. Ainsi, a été lancé en janvier 2025 le programme national de repas gratuits pour les écoliers, femmes enceintes et jeunes mères (Makan Bergizi Gratis – MBG), devant bénéficier à 83 millions de personnes d’ici fin 2025, avec un budget total de 10,7 Md USD en 2025 et qui devrait atteindre 20 Md USD en 2026.

Par ailleurs, le lancement en février 2025 du fonds souverain Danantara constitue un élément important de cette première année de mandat, puisqu’outre la gestion des sociétés d’Etat et de leurs actifs, le fonds a pour mandat d’investir dans des projets stratégiques, notamment dans l’industrialisation ou les infrastructures.

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