Echanges bilatéraux
Nos exportations vers l’Indonésie ont diminué de 13,1 %, à 1,07 Md, EUR en 2024. Ce recul s’explique notamment par de fortes contractions dans plusieurs secteurs clés, dont le secteur aéronautique, qui, malgré une baisse de 31 % en glissement annuel, demeure le principal moteur de nos ventes vers l’Indonésie, avec 201,7 M EUR d’exportations. La vente de produits laitiers constitue notre 2ᵉ poste d’exportation avec 64,6 M EUR tandis que les préparations pharmaceutiques progressent également et atteignent 62,1 M EUR, se hissant au 3ᵉ rang d’exportation. En revanche, plusieurs secteurs clés se contractent fortement : machines pour l’extraction et la construction (-39 %), matériel électrique (-22 %) et véhicules automobiles (-28 %).
Ainsi, notre déficit commercial a augmenté à nouveau l'an passé à 1,1 Md EUR (+ 28,6 % en g.a.) alors qu’il avait été réduit de moitié en 2023 à 832 M EUR. Cette tendance s’explique à la fois par une baisse de nos exportations (-13,1 %) et une augmentation de nos importations (+2,9 %).
En 2024, nos importations en provenance d'Indonésie ont progressé de 2,9 %, atteignant 2,16 Md EUR. Cette hausse intervient après un fort recul de 15,9 % l’an dernier et dépasse le niveau moyen de 1,9 Md EUR observé sur la période 2015-2023. La composition de nos importations reste relativement stable dans le temps : par ordre décroissant, nos premiers postes d’importation depuis l’Indonésie sont les chaussures (555 M EUR, plus du quart de nos importations), le matériel électrique (204 M EUR) et les articles d'habillement (177 M EUR). Les achats de "cacao, chocolat et produits de confiserie" constituent cette année notre 4ème poste d’importation, en forte hausse puisqu’ils ont été multipliés par 8 en valeur sur un an, pour atteindre 74,2 M EUR en raison d’un effet de prix - le cours du cacao ayant progressé de + 170 % sur les marchés mondiaux en 2024. Les importations d'huiles et de graisses diminuent encore cette année (-15,6% en g.a) alors qu’elles avaient déjà baissé de 75 % en 2023, passant du 17ème au 24ème poste d’importation (2ème en 2022).
Présence française
Près de 200 filiales d’entreprises françaises sont recensées en Indonésie, qui emploient 54 000 personnes directement et génèrent un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 5 Mds EUR. Le stock d’investissements en provenance de France en Indonésie est évalué à 3,5 Md USD fin 2024 – avec un biais estimé sur les flux depuis les sièges sociaux de certaines de nos sociétés aux Pays Bas notamment. Ces entreprises couvrent de nombreux secteurs : ingénierie, industrie de la construction, de l’énergie, eau et assainissement, secteur manufacturier, pharmacie et cosmétique, NTIC, banque et assurance, tourisme ou encore activités maritimes et logistique.
Echanges bilatéraux avec la France
Echange de biens, sur l'année 2024 (source : Douanes françaises)
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Volume en M EUR
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Evolution sur un an
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Exportations françaises vers l'lndonésie
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1 065
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-13,1 %
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Importations françaises en provenance d'lndonésie
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2 158
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2,9 %
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Solde commercial pour la France
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- 1 093
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28,6 %
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Echange de biens, premier semestre 2025 (source : Douanes françaises)
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Volume en M EUR
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Evolution sur un an
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Exportations françaises vers l'lndonésie
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409
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- 30 %
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Importations françaises en provenance d'lndonésie
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1 260
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23,9 %
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Solde commercial pour la France
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- 852
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98 %
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Investissements directs Présence française
Source : Banque de France (2024)
| Convention fiscale signée avec la France en 1979 |
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Flux d'IDE FR vers IDN : -18 EUR
Stock IDE FR en IDN : 3 499 M EUR |
Nb d'entreprises françaises (2020) 196
Nb de Français immatriculés (2023) 3 500 |
Relations bilatérales
La relation économique bilatérale avec l’Indonésie est dense mais la place de la France dans le pays est encore modeste. En 2018, la France n’est le 17ème fournisseur de l’Indonésie. L’aéronautique représente selon les années entre la moitié et les deux tiers des exportations françaises vers l’Archipel. La part de marché des entreprises françaises dans les importations indonésiennes s’élève à 1%, contre 3% au niveau mondial.
Très importants dans les années 90, les investissements français se sont réduits de moitié après la crise asiatique, pour repartir à la hausse à partir du début des années 2010. Aujourd’hui, environ cent quatre-vingt entreprises françaises sont implantées en Indonésie. La présence française est variée. Plusieurs filiales indonésiennes de sociétés françaises occupent des positions de leader sur leur marché respectif.
Enfin, notre coopération financière est dynamique, la France se classant au 3ème rang des bailleurs de fonds bilatéraux en termes d’encours, (4ème rang en termes d’engagements annuels) grâce aux activités de l’AFD qui a fêté en 2017 ses dix ans dans le pays. Ses interventions se font sous forme de prêts de politique publique et de soutien à des projets
1. En 2018, au sein de la région ASEAN, l’Indonésie était notre 4ème client et notre 5ème fournisseur, ce qui ne reflète ni son rang de première économie de la région ni le stock d’IDE français en ASEAN (le second derrière Singapour). En 2015 et 2016, l’Indonésie était le pays d’ASEAN avec qui nous enregistrions le deuxième plus gros excédent commercial. En 2018, nous enregistrons avec l’Indonésie notre 4ème déficit bilatéral en ASEAN. Au niveau mondial, en 2018, l’Indonésie était notre 49ème client (33ème en 2016, 45ème en 2017), et notre 45ème fournisseur (rang égal en 2017), derrière les économies plus ouvertes que sont le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et Singapour.
2. Nos échanges commerciaux avec le pays ont poursuivi la baisse amorcée en 2017, passant de 3,6 Mds d’euros à 3,1 Mds d’euros. Ils ont ainsi diminué de 12% entre 2017 et 2018, après une baisse de 19,5% entre 2016 et 2017. Le solde de nos échanges est déficitaire de 588 millions d’euros (1,3 Md € d’exportations contre 1,9 Md € d’importations). Il s’agit du deuxième déficit consécutif après quatre années d’excédents et il est 6,6 fois supérieur au déficit de 2017 (90 M €).
3. En 2017, le total de nos échanges de services avec l’Indonésie s’est élevé à 1,7 milliard d’euros (les chiffres 2018 ne sont pas encore publiés). Nos exportations de services ont chuté, à 1 Md d’euros après 1,4 Md d’euros l’année précédente,
soit -30%, tandis que nos importations de services ont cru de 50% (720 après 480 M €). Elles restent toutefois supérieures à nos échanges de biens hors aéronautique. Il convient de noter qu’en 2017 l’excédent de nos échanges de services (+280 M €) contrebalançait le déficit enregistré pour les biens la même année (90 M €). Cela pourrait ne plus être le cas en 2018.
4. L’apparition d’un excédent commercial à partir de 2013, puis d’un déficit en 2017, résulte des variations de nos exportations aéronautiques. En effet, entre 2011 et 2018, nos exportations de matériel de transport ont fluctué entre 355 millions d’euros (en 2011) et presque 2 Mds d’euros (en 2016). Il s’agit pour l’essentiel des aéronefs d’Airbus et ATR commandés par les compagnies indonésiennes Garuda et Lion Air. Les avions représentaient à eux seuls plus de 70% de nos exportations à leur maximum en 2016 (1,9 Md €), puis 54% en 2017 et seulement 30% en 2018 (-61%, 364 M €).
5. Si nos exportations totales ont diminué de 26,9% entre 2017 et 2018, hors aéronautique, elles ont en revanche progressé de 14,1%. Nos ventes sont tirées par les équipements mécaniques, le matériel électrique, électronique et informatique qui, ensemble, constituent notre premier secteur d’exportation (33%).
6. En 2018, Nos importations ont augmenté de 1,8%, soit moins vite que l’année précédente (+7,7%), et atteignent 1,85 milliards d’euros. Nous importons principalement des produits manufacturés et notamment des industries du textile et des chaussures (34% de nos importations totales). Les chaussures comptent à elles seules pour 21% des importations françaises en provenance d’Indonésie, en hausse de 15% (389 M€ après 338 M€). Les vêtements représentent quant à eux 11% de nos importations (20,5 M€). Les équipements électriques (notamment les moteurs, générateurs et transformateurs électriques, les appareils électroménagers, le matériel de distribution et de commande électrique) comptent pour 21% de nos importations (392 M €).
7. Sur les 6 premiers mois de 2019, notre déficit commercial en biens s’est accentué. Il atteint 441 millions d’euros, contre 360 millions d’euros à la même période en 2018. Cette hausse de notre déficit s’explique par la baisse de 15% en g.a. de nos exportations vers l’Indonésie tandis que nos importations sont demeurées stables (-0,7%). Nos exportations ont diminué plus fortement que le total des importations indonésiennes, qui enregistrent une baisse de 6,4% au premier semestre. Par conséquent, notre part de marché a diminué, à 0,8% contre 0,93% sur l’ensemble de l’année 2018 et nous sommes désormais le 20ème pays fournisseur de l’Indonésie (17ème en 2018).
8. Les investissements français en Indonésie sont conséquents. On compte ainsi en Indonésie un total de 180 entités de droit indonésien dont au moins 10% du capital est détenu par une société française. Parmi les sociétés françaises présentes dans le pays, on compte 31 des membres du CAC40. La liste des filiales révèle une répartition sectorielle dominée par les services et l’industrie manufacturière:
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50% des filiales françaises identifiées en Indonésie sont des entreprises de services (finances, assurances, distribution, ingénierie...).
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Les banques BNP-P, CA-CIB, CIC et Société Générale sont présentes en Indonésie et sur le marché de l’assurance, AXA occupe une position de leader.
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Les entreprises françaises sont aussi fortement représentées dans la distribution de gros et de détails. On trouve notamment des distributeurs de cosmétiques (L’Oréal-distribution, Geiger, Sarbec), de médicaments (Servier), d’automobile (pneus Michelin) ou de sport (Décathlon).
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Des filiales de bureaux d’ingénierie (Vinci, Egis) ainsi que deux entreprises dans le secteur de la construction (Colas Rail).
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Dans le domaine de la publicité et des enquêtes d’opinion plusieurs sociétés (Vivendi/Havas, Ipsos) sont implantées en Indonésie.
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Plusieurs entreprises françaises sont actives dans le secteur des transports (Bolloré, Geodis, LDA, CMA-CGM).
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Dans le secteur des nouvelles technologies et de l’aéronautique il convient de noter la présence de Sofrecom, CLS Argos, Atos, Idemia, Airbus et Thales.
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Enfin, les groupes français du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration (Accorhotels, Club Med, Sodexo) sont solidement implantés en Indonésie, illustrant notre expertise dans ce secteur.
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Dans l’industrie (38% des filiales identifiées), les implantations sont diversifiées et principalement le fait de grands groupes. On trouve dans les biens de consommation : Danone (leader de l’eau en bouteille et n°2 des laits infantiles) et L’Oréal ; dans l’équipement et les matériaux de construction : Schneider et Saint Gobain ; dans l’automobile : Michelin et Valeo ; dans la pharmacie Sanofi.
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Les secteurs de la production d’électricité, de la distribution d’eau, de l’assainissement et de la gestion des déchets comptent aussi de nombreuses grandes entreprises françaises (4,5% des filiales identifiées) comme Suez, Engie, EDF, Total-Eren, Akuo energy.
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Quelques-unes de nos entreprises travaillent dans le secteur des matières premières notamment Eramet.
9. Les transformations à l’œuvre en Indonésie font de ce pays un marché porteur pour nos entreprises. D’ici 2030, la classe moyenne devrait représenter 135 millions de personnes. Les marchés des produits agro-alimentaires, de biens de consommation, de la santé, de la formation vont en bénéficier et continuer de croître. La digitalisation des services et de l’industrie progressent rapidement.
Par ailleurs, dans un contexte d’urbanisation rapide, de volonté politique de réduire des coûts logistiques, de mieux connecter le pays et d’améliorer sa productivité, le gouvernement indonésien a engagé un vaste programme d’investissements dans les infrastructures (plus 450 Mds USD sur la période 2020-2024 dont la moitié à financer par le secteur privé). Celui-ci offre de nombreuses opportunités dans des secteurs comme les transports, l’énergie, les services environnementaux, les télécommunications et le tourisme.
Afin de soutenir ces grands projets, deux groupes de travail institutionnels bilatéraux ont été lancés dans l’énergie et le développement urbain durable. En matière d’énergies renouvelables, un club export, le FREGI (French Renewable Energies Group for Indonesia) a été également créé pour fédérer les acteurs français du secteur implantés en Indonésie. Par ailleurs, un groupe de travail a été créé pour suivre le projet de nouvelle capitale.
10. Acteurs : Les intérêts économiques français en Indonésie sont représentés, au-delà du service économique, par Business France, la Chambre de Commerce Franco-Indonésienne (IFCCI) et une trentaine de Conseillers du commerce extérieur. Le service économique collabore également étroitement avec la section commerciale de Délégation de l’Union européenne et l’Eurocham.