HONGRIE
Situation économique et financière de la Hongrie
En 2024, le PIB a augmenté de 0,6 % selon les données corrigées des variations saisonnières et des effets de calendrier. La croissance a été tirée par les services et a été freinée par l’agriculture, l’industrie et la construction. Le commerce, les transports et les communications ont été les principaux contributeurs à la croissance. Au total, le PIB s’est contracté au cours de six des dix derniers trimestres et la reprise est encore sujette à caution. Le ministère de l’Economie nationale a revu ses prévisions de PIB pour 2025 à 2,5 %, soit nettement moins que la prévision initiale de 3,4 %.
Sur l’ensemble de l’année 2024, les prix à la consommation ont augmenté en moyenne de 3,7 %, ce qui représente une amélioration significative par rapport à l’année précédente. La Hongrie a connu une inflation record au sein de l’Union européenne avec un taux supérieur à 17 % sur l’ensemble de 2023 et un pic qui a dépassé les 25 % lors des trois premiers mois de l’année, sous l’influence à la fois de facteurs domestiques et externes. Cette amélioration des chiffres d’inflation a permis à la Banque centrale un début d’assouplissement de sa politique monétaire en mai 2023 et de rétablir un taux de base comme taux de référence. Celui-ci se situe désormais à 6,50 %, mais la résurgence des tensions inflationnistes depuis octobre 2024 a contraint la MNB à faire une pause depuis dans sa politique de détente monétaire.
Le déficit budgétaire hongrois a atteint -4,9 % du PIB en 2024, ce qui représente une amélioration de près de 1,8 point de pourcentage du PIB par rapport à 2023, mais reste supérieur à l’objectif initial de 4,5 % du PIB. Cette évolution s’explique principalement par la diminution des subventions accordées aux entreprises de services publics pour couvrir les pertes liées aux prix réglementés de l’énergie, par le report de nombreux investissements publics et par un rebond modéré des rentrées fiscales. Les recettes liées aux taxes sur le travail ont augmenté en raison de la forte croissance des salaires. Les dépenses d’investissement ont diminué sensiblement en 2024 précisément en raison des reports des investissements publics et d’une faible absorption des fonds de l’UE. L’objectif de déficit budgétaire arrêté par le gouvernement est à ce stade de 3,7 % pour cette année et a été relevé à 3,5 % pour 2026 contre 2,9 % initialement notifiés à la Commission européenne à l’automne 2024.
La dette publique se situe à 73,5 % du PIB à la fin de 2024, contre 73 % un an plus tôt. Cette hausse s’explique surtout par les conséquences du rachat de l’aéroport de Budapest. Le ratio dette/PIB devrait retomber à environ 73 % du PIB en 2025 et 2026 selon les prévisions du gouvernement.
Le taux de chômage a légèrement augmenté en 2024 pour atteindre 4,4 %, dans un contexte de diminution du nombre d’offres d’emploi. Alors que le marché du travail est estimé devoir progressivement se resserrer, la croissance des salaires nominaux pourrait en revanche ralentir en 2025 et 2026, mais à partir d’un niveau élevé et à mesure que l’impact des augmentations antérieures du salaire minimum s’estompera.