Relations économiques bilatérales France-Hongrie

1/ Les échanges commerciaux franco-hongrois en 2022 : excellente dynamique, mais dégradation du solde commercial

Les échanges commerciaux entre la France et la Hongrie sont sur une bonne dynamique depuis de nombreuses années : ils ont presque triplé en 18 ans, de 3,8 Mds € en 2003 à 10,02 Mds € en 2022.

On relève toutefois une reprise très significative en 2022, +16,2 % pour un montant global de 10 Mds €. Nos exportations vers la Hongrie ont progressé de 13,1 % à 4,38 Mds €, alors que les importations de produits hongrois affichaient une hausse de 16,7 % à 5,64 Mds € (+622,6 M €). En conséquence, le déficit français a dépassé le milliard l’an passé, à 1,26 Mds €, contre -961,5 M € en 2021. 

La France est le 11ème partenaire commercial de la Hongrie, en recul à nouveau d’un rang, avec 3,5% du montant d’échanges globaux en progression de 18,2% par rapport à 2021. La France demeure la septième destination des produits hongrois, avec une part de 4,2%. Elle perd en revanche trois rangs et devient seulement le 12éme fournisseur de la Hongrie, avec un part de 2,8%. La Hongrie est, en 2022, notre 26ème marché (0,8% de nos exportations) et notre 28ème fournisseur (0,9% de nos importations). 

Bond de nos exportations à destination de la Hongrie …

Comme les années précédentes, les produits industriels constituent le poste le plus important de nos exportations (1,94 Mds €). Ils devancent les équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques (1,51 Mds €) et les matériels de transport (552 M€).

Le poste équipements électriques et ménagers a augmenté de 6,7% en 2022 (497 M€). Les livraisons de matériel de distribution et de commande électrique sont en hausse de 8 % (à 258 M€) et celles de matériel d’installation électrique augmentent de 6% (à 103 M€).

Les ventes de machines industrielles et agricoles, machines diverses progressent de 6,5 % pour atteindre 514,85 M€. On relèvera la bonne performance des ventes françaises à la Hongrie de machines agricoles et forestières +30,7% (70 M€).

Les exportations de produits chimiques, parfums et cosmétiques ont enregistré une hausse de 8,4 % et s’élèvent à 519,3 M€ en 2022. Les ventes de produits chimiques de base, produits azotés, matières plastiques et caoutchouc synthétique de 27,5% à 218 M€ et celles de parfums, cosmétiques et produits d’entretien augmentent de 37,3 % (63 M€). Le poste des produits pharmaceutiques, un des points traditionnellement forts des exportations françaises, sont en hausse de 13,7% en 2022, à 406,7 M €.

Le poste matériel de transport a augmenté de 14,2% en 2022. Les livraisons de véhicules automobiles progressent de manière significative, +35 % à 313,4 M€, deux fois plus vite que celles des accessoires pour véhicules automobiles, +16,9 % à 195,7 M€. Le poste des livraisons d’aéronefs marque une décélération rapide et continue : 3,3 M € en 2022 contre 50,99 M € en 2021 et 333,57 M € en 2020). Il est de fait très dépendant des livraisons d’appareils d’Airbus à la compagnie aérienne hongroise WizzAir. Signe encourageant toutefois pour l’avenir, cette compagnie entend développer rapidement sa flotte pour disposer de quelques 500 appareils d’ici à 2030.

Enfin, les ventes du secteur agroalimentaire (produits agricoles + produits des industries agroalimentaires) connaissent une hausse de 19,6% en 2022 (334,9 M €). Le secteur agroalimentaire représente 7,6% de l’ensemble de nos ventes à la Hongrie. Les ventes des produits des industries agroalimentaires (IAA) progressent de 13,7 % en 2022 (à 187,7 M€) et celles des produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture de 28,5% (à 147 M€). Les exportations de céréales (à l'exclusion du riz), légumineuses et oléagineux  sont en hausse de 13,3%, celles de légumes – melons - racines et tubercules de 53%.

Les trois principales régions françaises exportatrices en Hongrie sont respectivement : la région l’Ile-de-France (896 M €, +17,3 % en g.a.), l’Auvergne-Rhône-Alpes (849,5 M €, +15,8% en g.a.), et le Grand Est (660 M €, +19,4% en g.a.).

En 2022, la France se positionne au 12ème rang des fournisseurs de la Hongrie, avec 2,8 % de parts de marché, devancée par l’Allemagne (21,2 %), l’Autriche (7,2 %), la Chine (6,8 %), la Slovaquie (6,6 %), la Russie (6,1 %), la Pologne (5,6 %), les Pays-Bas (4,8 %), la République tchèque (4,7 %), l’Italie (4,1 %), la Corée du Sud (3,9 %) et la Roumanie (3,2 %).

...mais les achats français en provenance de Hongrie progressent encore plus vite

Les importations françaises d’origine hongroise continuent à augmenter en 2022 : + 16,7 %, après + 14,8% en 2021. Les ventes hongroises se concentrent sur les segments industriels traditionnellement performants (pharmacie, machines électriques, électroniques, informatiques), ainsi que sur le secteur automobile. Ce dernier constitue un pan essentiel de l’économie hongroise, avec la présence des fabricants Audi, Mercedes, PSA/OPEL et Suzuki, ainsi que l’ensemble de la sous-traitance qu’ils génèrent.

Ainsi, le secteur des autres produits industriels équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques, avec 1 983 M € (+24,3 % en g.a.), constitue, en 2022, 35 % des ventes hongroises à la France. Les équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques, désormais 2ème poste hongrois à l’exportation (34,2 % des exportations hongroises vers la France), progressent de 13,6 % à 1 931 M€. Ils devancent les matériels de transport (23,3 % des exportations hongroises vers la France), en hausse de 11 % à 1 316 M€).

La France se positionne en 2022 au 7ème rang des clients de la Hongrie avec 4,2 % de parts de marché. Elle est devancée par l’Allemagne (25,1 %), l’Italie (5,7 %), la Roumanie (5,3 %), la Slovaquie (5,1 %), l’Autriche (4,5 %) et la Pologne (4,3%).

Le déficit de notre solde commercial se creuse

Notre solde commercial, déficitaire depuis de nombreuses années, avait atteint près de 1 Md € en 2016. Il s’est ensuite résorbé progressivement pour atteindre seulement 499 M € en 2020, après 699 M € en 2019 et 797 M € en 2018. Mais le déficit des échanges de biens s'est à nouveau fortement creusé en 2022 pour s’établir à 1,26 Mds €, suite à la forte reprise des importations en provenance de Hongrie.

 

2/ L’investissement français en Hongrie est important et diversifié

Selon la méthode des investissements ultimes, la France se situe au 5e rang des investisseurs étrangers avec un stock d’investissements estimé à 4,8 Mds EUR par la Banque centrale de Hongrie après l’Allemagne, l'Autriche, les Etats-Unis et la Corée du sud. Les investissements sont très diversifiés, ils concernent l’énergie (Veolia), l’industrie (Valeo, Schneider-Electric, Michelin, PSA, Lafarge, Legrand) ou l’agro-industrie (Bonduelle, Eureden, Axéréal), le secteur financier (Groupama,  BNP Paribas), la distribution (Auchan, Décathlon), l’industrie pharmaceutique (Sanofi, Servier, Ceva), et l’environnement (Veolia, Suez, Ereco).

Les 491 entreprises françaises recensées (source CCI FH / Service économique) emploient plus de 45 600 salariés pour un chiffre d’affaires de 9 Mds €. Dans l’ensemble, il s’agit essentiellement d’investissements de grands groupes, mais depuis quelques années le tissu des PME se renforce substantiellement. Il est à noter qu’il n’y a pas en Hongrie de constructeur automobile français présent avec une unité d’assemblage, mais seulement des équipementiers travaillant pour les grands constructeurs européens, très présents sur le territoire (Audi-Volkswagen, Mercedes et bientôt BMW), ainsi que pour le japonais Suzuki. Depuis le rachat d’OPEL en Europe par le groupe PSA, l’entreprise française dispose d’une usine de moteurs en Hongrie.

 

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