HONGRIE
Rapport article 4 du FMI sur la Hongrie
L’article IV des statuts du Fonds monétaire international (FMI) précise que le Fonds au titre de ses prérogatives à l’égard de ses membres procède à une mission annuelle durant laquelle de nombreuses thématiques économiques sont abordées (situation macroéconomique, finances publiques, réformes structurelles, situation du secteur bancaire et financier, etc.). A ce titre, le rapport des experts du FMI à l’issue de leur mission en Hongrie à la fin du premier semestre 2018 a été publié le 1er août dernier. De ce document, consultable en ligne, (https://www.imf.org/en/News/Articles/2018/08/03/pr18328-hungary-imf-executive-board-concludes-article-iv-consultation) ressortent les recommandations suivantes :
- Le FMI relève que la Hongrie a connu depuis plusieurs années une forte croissance et a considérablement réduit sa dette extérieure. La croissance devrait ainsi se situer autour de 4% en 2018, comme en 2017. En 2019, la croissance devrait commencer à ralentir, à mesure que l’absorption des fonds de l’UE diminuera et que les contraintes de capacité se resserreront dans un contexte où l’inflation devrait dépasser légèrement l’objectif cible de la banque centrale d’une inflation à 3%.
- Cependant, bien que les résultats budgétaires aient surperformé les objectifs budgétaires de ces dernières années, le FMI relève que le taux d’endettement public n’a diminué que dans une mesure limitée. Avec une expansion économique bien enracinée, le moment est venu de faire plus pour réduire les vulnérabilités budgétaires et créer une capacité d’intervention pour pouvoir réagir à nouveau lorsque de nouveaux chocs se produiront. En conséquence, le FMI appelle les autorités à rééquilibrer sa politique économique et à faire progresser les réformes structurelles ce qui contribuerait à modérer la réduction de l’excédent de la balance des opérations courantes résultant de la forte demande intérieure.
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En raison des risques économiques accrus, il serait souhaitable selon les experts du Fonds d’accélérer le renversement de la politique budgétaire procyclique et de réduire la dette publique. Un ensemble de mesures fiscales favorables à la croissance, visant à réduire les déficits à partir du deuxième semestre de 2018 et à moyen terme, serait souhaitable. Plus précisément, l’élimination progressive des taxes sectorielles restantes, l’élargissement de l’assiette fiscale et l’amélioration de l’administration fiscale réduiraient les distorsions tout en stimulant la perception des recettes. De plus, transformer les taxes foncières existantes en une taxe immobilière moderne aiderait les gouvernements locaux à générer des revenus supplémentaires pour financer les dépenses en matière de santé, d’éducation et d’infrastructure, tout en protégeant les personnes vulnérables.
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Relativement à l’inflation, les experts du FMI formulent le vœu qu’une fois l’inflation aura franchi durablement la moitié supérieure de la marge de tolérance (3 ± 1%), les mesures de relance de la politique monétaire soient progressivement réduites. En 2017 et au début de 2018, la MNB a assoupli sa politique monétaire, principalement à l’aide d’outils non conventionnels. L’inflation importée a été faible et les fortes augmentations de salaires ont jusqu’à présent été atténuées en réduisant les cotisations de sécurité sociale. Toutefois, l’écart de production s’est réduit et les pénuries de main-d’œuvre s’intensifient, de sorte que les risques liés à un resserrement prématuré ont diminué.
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Du côté des dépenses, l’accélération de la réforme de l’administration publique aux yeux du FMI contribuerait à réduire la masse salariale tout en facilitant une échelle salariale publique compétitive et une amélioration de la qualité des services publics. En outre, l’élimination des subventions généralisées, tout en protégeant les catégories les plus pauvres par des mesures ciblées, permettrait d’accroître l’efficacité et d’économiser des ressources.
- Par ailleurs pour le FMI, l’amélioration de la productivité grâce à des réformes structurelles est essentielle pour parvenir à la convergence et un niveau de vie plus élevé. À cet égard, le Fonds se félicite de la création du Conseil de la compétitivité et de la mise en œuvre de certaines de ses recommandations visant à améliorer l’environnement des entreprises.