indicateurs et conjoncture - avril 2023

En 2023, la Croatie devrait connaître, comme ses partenaires européens, une année marquée par un ralentissement de sa croissance et une inflation persistante. Si l’économie croate a fait preuve les années précédentes d’une résilience remarquable face à la crise sanitaire et à la guerre que conduit la Russie en Ukraine, ce qui lui a permis d’intégrer la zone euro en période troublée, les prévisions macroéconomiques révèlent néanmoins des faiblesses structurelles qu’il conviendra de corriger pour achever sa convergence par rapport aux autres États membres et s’assurer d’une croissance économique durable.

 Peuplée de 3,9 millions d’habitants, dont le revenu moyen atteint 72% de la moyenne de l’Union européenne, forte d’une influente diaspora, la Croatie est, après la Slovénie voisine, l’économie la plus avancée de la région de l'Europe du Sud Est. Sa façade maritime, son réseau d’autoroutes ainsi que la qualité des services associés (banques ; télécommunications) en font une destination touristique confirmée et une plate-forme logistique potentielle pour l’interland d’Europe centrale, de l’est et les Balkans.

Une croissance ralentie et une inflation persistante en 2023 

Après deux années de croissance économique dynamique (+13,1% en 2021 et 6,3% en 2022) faisant suite à une forte récession en 2020 (-8%) sous l’effet de la crise sanitaire et des deux séismes, la Banque centrale prévoit une faible croissance pour 2023 de 1,5% toutefois légèrement supérieure aux prévisions de la Commission pour le reste de l’UE (entre 0,8 et 0,9%).

 Avec la reprise mondiale post-Covid et la guerre que mène la Russie en Ukraine, l’économie croate a été fortement impactée en 2022 par l’inflation qui s’est située au niveau record pour le pays de 10,7% en fin d’année alors qu’elle était inférieure à 4% jusqu’en juin 2022, de 2,7% en 2021 et de 0,1% en 2020. Les autorités prévoient un ralentissement de l’inflation en 2023 qui devrait cependant rester élevée, à 7% sous réserve que l’inflation post-Covid, combinée, en Croatie, à l’augmentation des prix lors de l’introduction de l’euro, ne contribue à maintenir les prix à un niveau élevé.

 Malgré une conjoncture difficile peu propice à la rigueur budgétaire, la Croatie poursuit ses efforts d’assainissement de ses finances publiques avec une dette publique de 70,2% du PIB en 2022 qui devrait passer sous la barre des 70% en 2023 et atteindre 63,5% en 2025, et un déficit budgétaire sous les 3% en 2023 avec 2,6% et un objectif d’équilibre après 2025.

Pourtant, le gouvernement, depuis la crise Covid et jusqu’à mars 2023, est massivement intervenu pour soutenir l’économie avec un effort de plus de 6,2 Md € consenti pour maintenir les emplois, limiter les prix de l’énergie à la consommation et pour soutenir, sous forme d’exonérations ou de subventions, les ménages les plus fragiles.

 

Une résilience remarquable mais des réformes structurelles nécessaires à un développement économique durable

 La Croatie puise sa résilience de son choix européen, parachevé par son adhésion à la zone euro au 1er janvier 2023, qui lui a permis de renouer beaucoup plus rapidement avec la croissance que lors de la crise de 2008, dont elle a mis 7 ans à se remettre et qui lui a valu une procédure pour déficit excessif.

Une décennie après son adhésion à l’UE, la Croatie a accéléré la convergence de son niveau de vie vis à vis des autres pays de l’UE, passant de 60% à 72% en moyenne de parité de pouvoir d’achat en 10 ans. Cependant, la convergence « réelle » reste trop lente, ce qui, corroboré à l’inflation, pourrait peser sur le niveau de vie en limitant le pouvoir d’achat. Fin 2022, le PIB / habitant est de 17 240€, et stagne depuis des années à 72% en p.p.a de la moyenne des États membres. Le salaire moyen est à 1430€ brut et à 1045 € net à la fin de l’année 2022 et enregistre donc une augmentation de 8,17% en 2022 ce qui reste inférieur de 2,6 points à l’inflation.

Les observateurs économiques prévoient une stagnation de la convergence à 80% à l’horizon 2030 et un ralentissement de la croissance d’ici 2050 si le pays n’entreprend pas les réformes de fond pour accroître sa compétitivité.

Pour entreprendre les réformes structurelles nécessaires, la Croatie peut compter sur les importants fonds européens à sa disposition. Pour mémoire avec 25 Mds € (EU New generation pour 11 Mds € et CFP 2021-2027 pour 14Mds €), la Croatie est le 1er récipiendaire/habitant des fonds européens, avec sur la période 2021-2027 un soutien européen global de l’ordre de 5,5% du PIB par an. Par ailleurs, environ 80% des investissements réalisés dans le pays mobilisent des financements européens.

 

 
 
CARACTERISTIQUES GENERALES
Superficie (km2) 56 600
Population (en millions) 3,9
Données politiques
Régime politique République parlementaire
Date d'adhésion à l’UE  2013
Monnaie € depuis le 1er janvier 2023
Chef de l’Etat M. Zoran Milanović (SDP)
Premier Ministre M. Andrej Plenkovic (HDZ)
Ministre en charge des Finances M. Marko Primorac
Gouverneur de la Banque centrale M. Boris Vujčić
Date des prochaines élections  Parlementaires et présidentielles en 2024

 

Indicateurs de croissance (source Gouvernement & Banque centrale)

2021 

2022

 2023 (estimations)

PIB (milliards €)

58,2

67,4

68,4

PIB (croissance annuelle en %, prix constant)

13,1

6,3

1,5

PIB par habitant (.000 €)

14,7

17,2

-

Solde des finances publiques (% PIB)

-2,6

-1,4

-2,3

Dette publique (% PIB)

78,4

70,2

67,9

Taux d'inflation (%)

2,7

10,7

7

Taux de chômage (% de la population active)

7,6

7

6,9

 

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