GUYANA/FRANCE – Situation du commerce bilatéral sur en 2022.

Les exportations du Guyana vers la France ont fortement augmenté en 2022, multipliées par près de quatre. Cette hausse est surtout liée à l’augmentation des exportations d’hydrocarbures dans le cadre des découvertes pétrolières initiées en 2015 et dont la production a été multipliée par trois en 2022. Les exportations agricoles du Guyana vers la France sont également en très forte croissance. En parallèle, les exportations françaises augmentent (+28 %) mais plus faiblement que le PIB (+58 %). Par ailleurs, la baisse des exportations de matériel mécanique et de transport interroge, à l’aube d’un développement économique rapide du Guyana et d’un intérêt grandissant pour le pays. Pour mémoire, la France était, en valeur, le 22ème client et le 25ème fournisseur du pays en 2021.

1. Les importations de la France en provenance du Guyana ont augmenté de 329 %, provenant largement des vente d’hydrocarbures.

Les importations de la France ont atteint 57,0 M EUR en 2022, soit une augmentation de 329 % par rapport à 2021. L’augmentation de 44 M EUR est portée à 79 % par la forte augmentation des importations d’hydrocarbures (+35 M EUR, +830 %). Cette augmentation est liée à la hausse de la production pétrolière, à la suite des découvertes d’hydrocarbures depuis 2015 : à ce jour, les réserves prouvées d’hydrocarbures atteignent plus de 11,5 Mds de barils de pétrole. Selon les données du Ministère des Finances, la production pétrolière a été multipliée par trois sur la période : les exportations vers la France sur la période ont crû plus rapidement que la production. Cette dernière devrait croître de 55 % en 2023, et les exportations d’hydrocarbures du Guyana vers la France devraient, ainsi, croître a minima au même rythme cette année.

Tableau 1 : Prévision d’évolution de la production pétrolière au Guyana

 

2021

2022

2023

2024

2025

2026

Production (bpej)

120 000

360 000

560 000

800 000

1 000 000

1 200 000

Source : Ministre des Finances

 

Les importations françaises de biens agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture ont également très fortement augmenté (+7,7 M EUR, +485 %) et représentent 18 % du total de l’augmentation des importations françaises en provenance du Guyana. Pour mémoire, la stratégie de développement du pays s’oriente vers les secteurs traditionnels de l’économie guyanienne, et principalement l’agriculture (crevette, blé, maïs, soja, et cultures à haute valeur ajoutée pour le secteur touristique).

2. Les exportations de la France vers le Guyana ont crû plus modérément (+28 %).

Alors que le PIB du Guyana a enregistré une hausse de 58 % en 2022, les exportations de la France vers le Guyana (8,4 M EUR) ont enregistré une augmentation plus réduite (+27,7 %). L’augmentation de 2,2 M EUR résulte d’un doublement des exportations françaises de produits des industries agroalimentaires (+104 %, +1,7 M EUR) et d’augmentation des autres produits industriels (+14 %[1]). Toutefois, les équipements mécaniques et le matériel électrique, électronique et informatique enregistrent une baisse de 4 % (notamment les équipements électriques et ménagers -800 K EUR). Les exportations de matériel de transport baissent de 24 %.

Dans le cadre des projets d’infrastructure et du développement de l’économie non-pétrolière voulus par les autorités guyaniennes, des opportunités existent pour la France.

Le déficit devrait continuer de se dégrader à mesure que la production pétrolière augmente. Le secteur représente déjà 58 % du commerce bilatéral.

3. En conséquence, le solde bilatéral s’est très significativement dégradé, à ‑46,8 M USD vs. -5,2 M USD en 2021.

La France enregistre notamment des déficits commerciaux sur les hydrocarbures (‑38,8 M EUR, ×9), les produits agricoles (‑9,3 M USD, ×6) et les produits des industries agroalimentaires (-5,0 M EUR, identique). La France enregistre des excédents sur les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (2,1 M EUR, -6 %) et les autres produits industriels (3,2 M EUR, +20 %).


[1] Notamment produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers et produits pharmaceutiques

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