GUYANA
GUYANA/FRANCE – Le commerce bilatéral en 2023.
Les importations de la France en provenance du Guyana ont fortement augmenté en 2023 (525 M€) multipliées par près de neuf (+820 %). Cette hausse est surtout liée à l’augmentation des importations d’hydrocarbures (516 M€) dans le cadre des découvertes pétrolières initiées en 2015 et dont la production a atteint désormais 142,8 millions de barils en 2023 (vs. 101,3 millions de barils en 2022). Les exportations françaises vers le Guyana (13 M€) ont augmenté plus modérément (+26,7 %), en deçà du PIB du Guyana (+38 %). L’augmentation des exportations françaises (2,7 M€) provient principalement du poste « matériel de transport » (+ 1,7 M€, + 299 %), signe que la France se saisit d’opportunités grandissantes au Guyana. Le Guyana est devenu notre 72ème fournisseur en 2023 (120ème en 2022) alors qu’il est resté notre 182ème client mondial (idem en 2022). Notre déficit bilatéral s’est fortement creusé en 2023 à 511,8 M€ (42ème déficit français dans le monde) vs. -46,8 M€ en 2022 (71ème en 2022).
1. Les importations de la France en provenance du Guyana ont augmenté de 820 %, provenant largement des vente d’hydrocarbures.
Les importations de la France ont atteint 525 M€ en 2023, soit une augmentation de 820 % par rapport à 2022. Il devient notre 72ème fournisseur mondial en 2023 (120ème en 2022) et 6ème fournisseur en Amérique latine et Caraïbes (16ème en 2022).
L’augmentation de 468 M€ est portée par la forte augmentation des importations d’hydrocarbures (+478 M€, +1228 %). Cette augmentation est liée à la hausse de la production pétrolière, à la suite des découvertes d’hydrocarbures depuis 2015 : à ce jour, les réserves prouvées d’hydrocarbures atteignent plus de 11,5 Mds de barils de pétrole. Selon le ministère des Finances, la production pétrolière a atteint 142,8 millions de barils (391 kbj en moyenne) en 2023 (vs. 101,3 millions de barils (277,5 kbj) en 2022). Ainsi, elle devrait atteindre les 202 millions (553 kbj en moyenne) en 2024 et les exportations d’hydrocarbures du Guyana vers la France devraient, ainsi, croître au même rythme cette année ce d’autant que le Guyana (et le champ Stabroek s’est doté d’un nouveau FPSO fin 2023, qui permet au Guyana de disposer d’une capacité de production désormais de 645 000 barils/jours.
Les importations françaises d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique ont également très fortement augmenté (+37 M€, +44,3 %). A contrario, on observe cependant un arrêt des importations de biens agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture, passant de 9,3 M€ à 0 M€ en 2023 et une relative baisse des produits agroalimentaires 7,8 M€ en 2023 contre 8,3 M€ en 2022).
2. Les exportations de la France vers le Guyana ont crû plus modérément (+26,7 %).
Alors que le PIB du Guyana a enregistré une hausse de +38 % en 2023, les exportations de la France vers le Guyana (13 M€) ont enregistré une augmentation plus modérée (+26,7 %). L’augmentation de 2,7 M€ résulte d’une hausse de « matériel de transport » (+ 1,7 M€, + 299 %) et d’une augmentation « d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (+0,9 M€, +40,6 %). Toutefois, les « autres produits industriels » ont enregistré une baisse (- 0,29 M€, - 8 %), ainsi que les « produits pétroliers raffinés et coke » (- 0,04 M€, - 8,6 %).
Dans le cadre des projets d’infrastructure et du développement de l’économie non-pétrolière voulus par les autorités guyaniennes, des opportunités existent pour la France.
3. En conséquence, notre solde bilatéral s’est très significativement dégradé, à ‑511,8 M€ vs. -46,8 M€ en 2022.
Notre déficit bilatéral s’est fortement creusé en 2023 à 511,8 M€ (42ème déficit français dans le monde) contre 46,8 M€ en 2022 (71ème en 2022). Notre déficit bilatéral avec le Guyana est devenu le 1er en Amérique latine et Caraïbes (8ème en 2022). La France enregistre notamment des déficits commerciaux sectoriels sur les hydrocarbures (- 516,3 M€, x11) et les « produits d’industries agroalimentaires (IAA) » (- 4,1 M€). En outre, elle enregistre des excédents sur les « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (2,9 M€, +40 %), « matériels de transport » (2,3 M€, +305 %) et les « autres produits industriels » (2,3 M€, -7 %).
Notre déficit devrait continuer de se dégrader à mesure de l’augmentation de la production pétrolière guyanienne, d’autant que celle-ci est principalement destinée au marché européen.
[1] Notamment produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers et produits pharmaceutiques