SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

  Croissance économique et développement

L’économie bissau-guinéenne est extrêmement vulnérable aux variations des cours et de la production de la noix de cajou (autour de 150 000 T), qui représente 80% des exportations du pays, principalement à destination de l’Inde. Le secteur agricole représente près de 35% du PIB, dont 10% attribuable directement à la stricte filière anacarde et qui représente 20% des recettes budgétaires. Par ailleurs, le très important potentiel halieutique reste encore largement inexploité. La Guinée-Bissau présente également un potentiel minier dans la bauxite et le phosphate, sans que des projets d’exploitation ne soient réellement actifs à ce stade. C’est ainsi que l’industrie ne représente qu’aux alentours de 15% du PIB. Les services constitueraient eux un peu plus de la moitié du PIB du pays.

Avec 2 millions d’habitants et un PIB estimé à 1,7 Md USD en 2022, la Guinée-Bissau présente des indicateurs socio-économiques parmi les plus faibles au monde : 177ème sur 191 selon le dernier classement de l’Indice de développement humain (IDH) du PNUD. L’espérance de vie moyenne à la naissance en 2021 n’est que de 59,7 ans, le PIB par habitant de moins de 900 USD, la croissance démographique est de 2,4% avec un taux de fertilité de 4,3 enfants par femme. En outre, près de 21,7% de la population disposerait de moins de 1,9 USD par jour en PPA et près de 7,4% des enfants décèdent avant l’âge de cinq ans.

Après s'être établi à 1,5% en 2020, le taux de croissance du PIB a enregistré un important rebond à 6,4% en 2021 selon les données du FMI en raison : (i) d’une augmentation de la production de noix de cajou ; (ii) d’investissements publics dans les infrastructures essentielles (financés par l’extérieur) ; (iii) de la levée progressive des restrictions et de l’amélioration de la confiance des entreprises qui dynamise les investissements privés. En 2022, le taux de croissance a ralenti pour s'établir à 3,5%, affecté par des exportations de noix de cajou moins importantes qu'anticipées ainsi que par les conséquences de la guerre de la Ukraine (hausse des prix des denrées et de l'énergie). A moyen terme, la Guinée-Bissau devrait atteindre 4,5% de croissance en 2023, puis se stabiliser aux alentours de 5% par an en moyenne sur la période 2024 - 2027.

Finances publiques

Le pays affiche structurellement un taux de pression fiscale parmi les plus faibles de la zone UEMOA, autour de 10% du PIB contre un objectif communautaire de 20% du PIB. Les faibles recettes servent majoritairement au financement des dépenses courantes (70% du total des dépenses) dont plus de 40% de ces dernières pour les salaires des fonctionnaires ; alors que le pays demeure fortement dépendant de l’APD pour le financement des dépenses d’investissement. Toutefois, après s'être établi à 9,6% du PIB en 2020, le déficit budgétaire s'est résorbé pour atteindre 5,8% du PIB en 2022 (contre 5,9% en 2021) en raison principalement de la réduction des dépenses d'investissement (de 9,4% du PIB en 2021 à 6,0% du PIB en 2022).

Dette publique

Grâce à l’initiative PPTE, et notamment un accord bilatéral d’annulation de dette de 6,8 M USD avec la France (signé en 2011), le taux d’endettement de la Guinée-Bissau est passé de 159% du PIB en 2009 à 45,8% en 2011. Le ratio global s’est par la suite inscrit sur une dynamique haussière qui l’a porté de 55,6% en moyenne sur la période 2011-2019 à 80,5% en 2022. En 2023, l'encours de la dette publique totale devrait décliner à 76,4 % du PIB, avant de converger à 70% du PIB à l’horizon 2027 Selon la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI, le pays est exposé à un risque de surendettement élevé, aussi bien sur le plan extérieur (39% du PIB en 2022 - la dette extérieure a diminué de 1,3 p.p de PIB en 2022, en raison d’un plus grand recours au marché financier) que global. Elle demeure toutefois viable, en raison notamment : (i) du soutien financier et technique des institutions régionales et du bénéfice du marchés des titres publics ; (ii) de son appartenance à la zone UEMOA (iii) de l'engagement des autorités à assainir les finances publiques dans le cadre d’un programme avec le FMI.

 

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