SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

 

  Croissance économique et développement

L’économie bissau-guinéenne est extrêmement vulnérable aux variations des cours et de la production de la noix de cajou (autour de 150-200 000 t/an), qui représente environ 90% des exportations du pays, principalement à destination de l’Inde. Le secteur agricole représente près de 35% du PIB, dont plus de 10% attribuables directement à la stricte filière anacarde. L’économie bissau-guinéenne est caractérisée par l’importance des activités informelles, dont font partie les trafics illicites (drogues et bois). Par ailleurs, le pays présente un potentiel halieutique largement inexploité qui génère des recettes relativement faibles. En mai 2024, des accords ont toutefois été signé pour aider au développement de ce secteur. La Guinée-Bissau présente également un potentiel minier dans la bauxite et le phosphate, et également un potentiel pétrolier, avec des réserves estimées à 1,1 Md de barils. Toutefois, aucun projet d’exploitation n’est réellement actif à ce stade. Le secteur de l’industrie ne représente ainsi que 15% du PIB. Les services constitueraient eux un peu plus de la moitié du PIB.

Avec 1,9 million d’habitants et un PIB estimé à 2 Mds USD en 2023la Guinée-Bissau présente des indicateurs socio-économiques parmi les plus faibles au monde : 179ème sur 193 selon le classement 2022 de l’Indice de développement humain (IDH) du PNUD. L’espérance de vie moyenne à la naissance en 2023 n’est que de 60,6 ans, le PIB par habitant de l’ordre de 1 000 USD, la croissance démographique de 2,2% et le taux de fertilité de 4 enfants par femme. En outre, près de 26% de la population disposerait de moins de 2,15 USD par jour en PPA et près de 7,4% des enfants décèdent avant l’âge de cinq ans.

Après s'être établi à 4,2% en 2022, le taux de croissance de PIB serait resté stable à 4,3% en 2023 selon les données du FMI grâce notamment à une production plus importante de noix de cajou et à la concrétisation d’un grand projet électrique reliant la Guinée à la Guinée Bissau. En 2024, le taux de croissance est projeté à 5%, et il devrait se stabiliser à ce même niveau à moyen terme, soutenu notamment par la hausse des exportations de noix de cajou, le dynamisme des investissements privés et un engagement plus important de la part des donateurs. Néanmoins, parmi les risques majeurs pesant sur les prévisions de croissance figurent notamment : (i) le retournement important et durable des prix de la noix de cajou ; (ii) la persistance de l’instabilité politique et la fragilité de l'Etat ; (iii) un durcissement prolongé des conditions financières sur le marché financier régional.

Finances publiques

Le pays affiche structurellement un taux de pression fiscale parmi les plus faibles de la zone UEMOA, autour de 10% du PIB contre un objectif communautaire de 20% du PIB. Les faibles recettes servent majoritairement au financement des dépenses courantes (70% du total des dépenses) dont plus de 40% de ces dernières pour les salaires des fonctionnaires ; alors que le pays demeure fortement dépendant de l’APD pour le financement des dépenses d’investissement (les appuis extérieurs représentaient 3,4% du PIB en 2022 et 3,6% en 2023). En outre, les tensions de trésorerie sont structurelles et se traduisent par des arriérés et des difficultés pour payer régulièrement les salaires des fonctionnaires. Après s'être établi à 6,2% du PIB en 2022, le déficit budgétaire s’est élevé à 8,2% du PIB en 2023. Il devrait néanmoins se résorber en 2024 pour atteindre 3,8% du PIB, grâce à (i) une amélioration des recettes domestiques (+0,3% de PIB) portée par le rétablissement de la taxation sur le riz et le relèvement de la taxation sur le carburant ; (ii) une amélioration des dons (+2,1% du PIB), avec un report en 2024 de certains appuis budgétaires non décaissés en 2023 ; (iii) une baisse des dépenses budgétaires (-2,1% du PIB), portée par l’arrêt des subventions sur le riz et la rationalisation de la masse salariale, des dépenses de biens et services ainsi que des dépenses discrétionnaires, avec la réactivation de la Commission Technique d'Arbitrage des Dépenses Budgétaires (COTADO). Les projections du FMI indiquent également que le pays devrait se conformer à la norme communautaire de déficit budgétaire de 3% du PIB dès 2025 grâce principalement à une rationalisation des dépenses et une amélioration des recettes domestiques.

 

Dette publique

Grâce à l’initiative PPTE, et notamment un accord bilatéral d’annulation de dette de 6,8 M USD avec la France (signé en 2011), le taux d’endettement de la Guinée-Bissau est passé de 159% du PIB en 2009 à 45,8% en 2011. Le ratio global s’est par la suite inscrit sur une dynamique haussière qui l’a porté de 55,6% en moyenne sur la période 2011-2019 à 80,2% en 2023. Selon la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI, le pays est exposé à un risque de surendettement élevé, aussi bien sur le plan extérieur (35,8% du PIB en 2023 - la dette extérieure a diminué de 3,4 p.p de PIB en 2023) que globalElle demeure toutefois viable, en raison notamment : (i) du soutien financier et technique des institutions régionales et du bénéfice du marchés des titres publics ; (ii) de son appartenance à la zone UEMOA ; (iii) de l'engagement des autorités à assainir les finances publiques dans le cadre d’un programme avec le FMI. 

Selon la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI, le pays est exposé à un risque de surendettement élevé, aussi bien sur le plan extérieur (35,8% du PIB en 2023 - la dette extérieure a diminué de 3,4 p.p de PIB en 2023) que global. Elle demeure toutefois viable, en raison notamment : (i) du soutien financier et technique des institutions régionales et du bénéfice du marchés des titres publics ; (ii) de son appartenance à la zone UEMOA ; (iii) de l'engagement des autorités à assainir les finances publiques dans le cadre d’un programme avec le FMI.

 

 

 

 

Publié le