Les relations économiques bilatérales France – Guatemala en 2021

Résumé : après un déficit ponctuel en 2020, notre commerce bilatéral avec le Guatemala a enregistré un retour à un (modeste) excédent en 2021, cependant marqué par l’absence de récupération des niveaux de 2019.
 
Un retour à l’excédent après un déficit bilatéral ponctuel en 2020

Après un premier déficit bilatéral (de 10 MEUR) en dix ans en 2020, notre solde commercial avec le Guatemala est revenu selon les douanes françaises à ses excédents traditionnels en 2021, à +5,7 MEUR, loin cependant des 13,5 MEUR d’excédent affichés en 2019 (et sous les 10 MEUR constituant jusqu’alors notre plus faible excédent des dix dernières années).

Cette situation est attribuable en particulier au rebond de 20% de nos exportations (qui ne reviennent cependant pas à leur niveau de 2019, après un recul de 32% en 2020), à 55 MEUR. Si les médicaments, premier poste historique, continuent d’enregistrer un recul[1] (-6,3% à 5,3 MEUR, après -34,1% en 2020), nos autres principaux postes enregistrent en revanche des progressions : +3,3% à 4 MEUR pour les pesticides, +3% à 3,4 MEUR pour les produits chimiques divers et +51% pour les parfums à 3,1 MEUR (dépassant ainsi les niveaux de 2019 après le recul de 28% en 2020).

Selon les statistiques miroirs guatémaltèques, les importations en provenance de France ont représenté 80 MUSD en 2021, en progression de 42%. Notre pays se classe ainsi au 16e rang des principaux fournisseurs du Guatemala, avec une part de marché de 0,3%, similaire à celle prévalant en 2020. Les principaux fournisseurs du Guatemala demeurent les Etats-Unis (34% de part de marché), la Chine populaire (13,9%) et le Mexique[2] (10,5%).

La baisse de 11,7% de nos importations (à 49,2 MEUR) a également contribué au rétablissement de notre excédent bilatéral. Ce recul a concerné de nombreux postes parmi nos principales importations : -3,4% pour le premier d’entre eux, les plantes à boissons, à 9,2 MEUR ; -24,6% pour les fruits tropicaux à 5,7 MEUR (après cependant une hausse de 292% en 2020, avec la baisse des droits de douane sur les bananes guatémaltèques depuis le 1er janvier 2020 dans le cadre de l’accord de coopération UE / Amérique centrale, de 114 EUR/t à 75 EUR/t) ; -17,6% à 3,7 MEUR pour les plantes à épices (cardamome notamment, dont le Guatemala est le premier producteur mondial) ; ou encore -65,5% à 2,6 MEUR pour les préparations à base de produits de la pêche.

Selon les statistiques miroirs du Guatemala, nos importations en provenance du Guatemala ont représenté 24,8 MUSD[3] en 2021, en recul de 16,6% (recul quasiment unique parmi les clients du Guatemala, dont les exportations globales ont progressé de 22,5%). La France constituait ainsi la 18e destination des exportations guatémaltèques (0,2% de part de marché), contre la 17e destination (et 0,3%) en 2020. Les principaux marchés de destination des produits guatémaltèques demeurent les Etats-Unis (31,3% de part de marché), El Salvador (12,7%) et le Honduras (10,3%)

En comparaison régionale, le Guatemala représentait 43% de nos exportations vers le CA-4 en 2021 (part stable par rapport à 2020) et 22% de nos importations (26% en 2020).



[1] Ce recul peut cependant s’expliquer par une concentration accrue de la distribution des médicaments français vers le Guatemala sur la plateforme logistique de Panama, non reflétée dans ces données des douanes françaises, fondées sur des exportations directes vers le Guatemala. Cette différence comptable s’agissant des exportations transitant par Panama explique également les écarts entre données des douanes françaises et guatémaltèques.

[2] Dont la part est sans doute sensiblement sous-évaluée compte tenu de l’importance de la contrebande en provenance de ce pays.

[3] L’écart avec les données des douanes françaises tient notamment à la prééminence des ports d’Anvers et Rotterdam dans le transit des exportations guatémaltèques vers la France, aboutissant à comptabiliser, dans les statistiques guatémaltèques, vers la Belgique ou les Pays-Bas des exportations en réalité destinées à notre pays.

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