GRÈCE
Présentation de l'économie hellénique
Pays d’une population de 10,8 millions d’habitants, la Grèce est entrée dans la Communauté économique européenne en 1981 et dans la zone euro en 2001. Économie ouverte (taux d’ouverture à 29%) et de services (78% du PIB), elle bénéficie de recettes en provenance de deux pôles d'excellence : le tourisme et la marine marchande. La flotte d'intérêts grecs est le leadeur mondial en termes de capacité de transport (17,8% de la flotte mondiale en janvier 2020 selon l’UNCTAD).
La Grèce est ouverte aux échanges internationaux, mais n’est qu’un acteur modeste du commerce mondial. L'Union européenne est le principal partenaire commercial de la Grèce, représentant plus de la moitié des importations et des exportations du pays. La France figure parmi les principaux fournisseurs et investisseurs avec quelque 120 filiales de groupes et entreprises français ou joint-venture associant des entreprises grecques présentes dans la quasi-totalité des secteurs, notamment l'industrie, l'énergie, les infrastructures, les transports, les produits de consommation et le secteur pharmaceutique.
Après dix années de croissance soutenue (4% en moyenne), tirée surtout par la consommation des ménages et les investissements publics, la Grèce a traversé entre 2008 et 2018 sa plus grave crise économique. En mai 2010, le FMI, la CE et la BCE ont mis en place un premier plan d’aide à la Grèce, un second en 2012 puis un troisième en 2015, en contrepartie duquel le pays devait mener une politique visant à assainir les finances publiques, tout en lançant les réformes structurelles nécessaires à la reprise de la croissance.
Le plan d’ajustement budgétaire est arrivé à terme en août 2018, permettant à la Grèce de revenir sur les marchés financiers. Le pays est néanmoins soumis à un programme de surveillance renforcée visant à soutenir la réalisation, l'achèvement et la continuité des réformes que les autorités grecques se sont engagées à mettre en œuvre. Mis en place en 2018, ce programme est renouvelé tous les six mois et s'est achevé en août 2022.
Cadrage macroéconomique 2022-2023 [1]
Les dernières prévisions européennes, sur lesquelles pèsent les incertitudes liées à la crise de l'énergie et au retour de l'inflation, tablent sur :
- Une croissance de 4,0% (contre 2,6% pour la zone euro et 2,7% pour l’UE-27) en 2022, soutenue par le déploiement accéléré du Plan national de relance et de résilience (PNRR), ainsi que par les perspectives encourageantes de la saison touristique 2022. Le PIB réel devrait ralentir à 2,4% en 2023 (contre 1,4% pour la zone euro et 1,5% pour l’UE-27). Le resserrement des conditions de financement pourrait ralentir l'investissement privé, malgré l'élan donné par le PNRR, tandis que les exportations de biens devraient ralentir compte tenu d'un environnement extérieur moins favorable.
- Une inflation qui, suite à 3 années de taux faibles ou négatifs, devrait atteindre 8,9% en 2022 (contre 7,6% pour la zone euro et 8,3% pour l’EU-27) sous l'effet de la flambée des prix internationaux de l'énergie et des denrées alimentaires, avant de reculer à 3,5% en 2023 (contre 4,3% pour la zone euro et 4,6% pour l’EU-27).
- Une consommation privée estimée à 1,5% en 2022 et à 1,7% en 2023. Elle avait rebondi de 7,8% (soit 68,8% du PIB) en 2021, apportant la contribution positive la plus importante à la croissance (de 5,5%), sous l’effet de la libération de la demande, de l'accumulation de l'épargne privée pendant la période de confinement et de la reprise du marché du travail. La flambée des prix de l'énergie devrait accroître les pressions inflationnistes intérieures et peser sur le revenu réel disponible des ménages en 2022.
- Une consommation publique réelle qui devrait afficher un taux négatif de -1,7% en 2022 et de -4,1% en 2023, après avoir atteint +3,7% en 2021(soit 21,3% du PIB) au titre des mesures prises pour faire face à la pandémie.
- Une hausse du commerce extérieur qui, après avoir atteint 21,9% en 2021, devrait ralentir à 5,6% en 2022 et à 6,2% en 2023.
Principaux agrégats, Taux de croissance annuel en %
|
Commission européenne |
|||||||
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
2021 |
2022 |
2023 |
||
PIB |
-9 |
8,3 |
3,1 |
4,8 |
8,3 |
4,0 |
2,4 |
|
Consommation privée |
-7,9 |
7,8 |
2,4 |
2,9 |
7,8 |
1,5 |
1,7 |
|
Consommation publique |
2,6 |
3,7 |
-1,9 |
-0,8 |
3,7 |
-1,7 |
-4,1 |
|
Formation brute de capital fixe |
-0,3 |
19,6 |
9,8 |
21,5 |
19,6 |
14,7 |
8,5 |
|
Exportations de biens et services |
-21,5 |
21,9 |
5,6 |
6,2 |
21,9 |
11,6 |
9,5 |
|
Importations de biens et services |
-7,6 |
16,1 |
2,9 |
5,3 |
16,1 |
7,9 |
5,3 |
|
Déflateur du PIB |
-0,8 |
2,1 |
4,5 |
1,6 |
8,2 |
3,5 |
2,9 |
|
Indice des prix à la consommation |
-1,3 |
0,6 |
5,6 |
1,6 |
0,6 |
8,9 |
3,5 |
|
Taux de chômage (Enquête sur les forces de travail - EFT) |
16,3 |
14,7 |
13,9 |
12,2 |
14,7 |
13,7 |
13,1 |
|
Dette publique en (% du PIB) |
206,3 |
193,3 |
180,2 |
168,6 |
193,3 |
185,7 |
180,4 |
|
Solde public (% du PIB) |
-10,1 |
-7,4 |
-4,4 |
-1,4 |
-7,4 |
-4,3 |
-1 |
|
Solde primaire (% du PIB) |
-7,1 |
-5 |
-2 |
1,1 |
-7,6 |
-1,2 |
1,3 |
Soldes public (en rouge) et primaire (en bleu) (en M€) (Elstat, juillet 2022)
Dette publique (en M€) (Elstat, juillet 2022)
Evolution mensuelle du taux de chômage – avril 2009 – 2022 (Elstat, juillet 2022)
[1] Sources : (1) Commission européenne, Prévisions du printemps et de l’été 2022 ; (2) Programme de Stabilité 2022.